Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Hrsg.]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 1909

DOI Heft:
No 3 (1909)
DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.27142#0030
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
20

BULLETIN DES MUSÉES ROYAUX

pratique journalière de Richardot. (Voirie médail-
lon : La Vierge à la chaise (fig. 2) et Pot-pourri,
cat. Son. B. n° 11, loc. cit.)

Nous placerons ici les bas-reliefs ou plaquettes
des Musées du Cinquantenaire et de Namur :
scènes champêtres ou de chasse, enfants jouant
au bord d’un ruisseau : un site rocailleux, un arbre
comme soutien dans le fond, une colonne pu un
vase, voire même un pot-pourri comme décoration.

FIG 3. - PORTE-MONTRE : ATTRIBUTS MILITAIRES

Toutes sont très épaisses, profondément fouillées ;
les personnages sont de la grandeur ordinaire des
figures de Saxe, bien traités, sans trop de détails,
à cause du bain d’émail qui noie les creux. A remar-
quer, comme accessoire, dans ces divers groupes,
les vases ou pots-pourris de petites dimensions,
délicatement travaillés et dont on retrouve ailleurs
les profils plus ou moins agrandis et devenus des
vases, des pots-pourris.

Enfin Richardot arrive à Andenne. Dès le
début, il nous paraît plus occupé du modelage de
pièces de faiënce fabriquées par Wouters ou Van
de Waardt. Nous n'avons trouvé, en effet, qu’un
seul nom de sculpteur dans le personnel de la
fabrique J. Wouters, en 1786, c’est celui de
J. Richardot. Or, si la fabrique de Wouters a pro-
duit certaines pièces de vaisselle analogues, voire
même identiques à des modèles utilisés couramment

dans d’autres fabriques, — ainsi que cela se faisait
alors partout d'ailleurs, — on ne peut lui contes-
ter la propriété de certains modèles, surtout des
grandes pièces, telles que les porte-montre, les pots
pourris de divers types et en diverses grandeurs,
les corbeilles à fruits, « jattes à fraises », etc. Ces
ouvrages, d’un prix assez élevé, étaient cependant
d’un usage assez restreint, partant d’un débit peu
considérable. Or, c’est dans ces modèles, nous
croyons pouvoir l’affirmer, que se manifestent le
talent et la main de notre sculpteur. D’autre part,
il y avait, pour les soupières, beurrières, cafetières,
sucriers, etc., des boutons de couvercle enferme de
fruits « tant pommes que poires », dit le répareur
Gainon ; des anses aux formes variées, agrémentées
de feuilles d’acanthe, de filets, côtes, nœuds, etc.
Et dans tout le personnel de la fabrique nous
ne trouvons que Richardot capable de s’acquitter
de cette délicate besogne. Et cela est d’autant
plus naturel que, par sa longue pratique, Richardot
connaissait les difficultés du métier : les précau-
tions à prendre quant au moulage, à la dépouille,
aux pièces de raccord, les dangers à courir, par
conséquent à éviter, pendant la cuisson, parl’appli-
cation ou la cuisson de la glaçure ; son apprentis-
sage, ne l'oublions pas, avait commencé chez Claude
Richardot, son père. Car c’est un fait bien éton-
nant de voir des pièces telles que celles des Musées
du Cinquantenaire et de Namur sorties du four
sans détérioration, sans gauchissement, bref, sans
défaut, et les gens du métier seuls diront combien
sont grandes et difficiles à résoudre les conditions
inhérentes à ce genre de fabrication.

Notons aussi que certaines pièces modelées,
préparées pour un porte-montre, par exemple,
servaient ensuite à décorer une beurrière (la vache
couchée) ; que les têtes de chèvre ou de bélier
appliquées, par exemple, sur le grand vase pou-
vaient reparaître sur un vase, sur un récipient
quelconque d’un tout autre type, d’un tout autre
profil, ainsi sur un pot-pourri à fond bleu et orne-
ments blancs (type Wedgwood) ou la petite sou-
pière ovale à médaillon de Louis XVI 9.

Plaçons ici une observation qui intéressera peut-
être les collectionneurs : les modèles créés par
Richardot à la seconde fabrique de Wouters,
demeurèrent à l’établissement et, plus tard, Ber-
nard Lammens ne se fit point faute de les utiliser ;
un exemple : le vase n° 29, loc. cit. porte deux
muffles de lion en mascarons qui sont la reproduc-
tion réduite d’un modèle de Richardot dont nous
possédons le moule et une épreuve en grès. —

9. Catalogue des faiënces d’Andenne, n° 86, Annales
de la Société archéologique de Namur.
 
Annotationen