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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Editor]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 1909

DOI issue:
No 4 (1909)
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https://doi.org/10.11588/diglit.27142#0038
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BULLETIN DES MUSÉES ROYAUX

— Recueilli, de-ci de-là, les fragments d’un vase
en terre à couverte noire décoré de dessins faits à
la roulette, trois boutons d’ornement en bronze,
une bague de même métal avec chaton orné d’une
petite croix gravée et des grains de collier en am-
bre brut et en pâte de verre. Le tout à la profon-
deur de om40 et sur une longueur d’environ 2mso.

Toutes ces sépultures étaient en terre libre,z't,%\.-
à-dire sans revêtement ni encadrement de pierres.
Les corps présentaient l’orientation habituelle
ouest-est, les pieds vers l’est. Nous n’y avons pas
observé de trace de cercueil.

Pour autant qu’il soit possible de se prononcer
sur un nombre aussi limité d’objets, nous dirons
que le cimetière franc d’Houdrigny ne nous paraît
guère devoir remonter au delà du vue siècle.

B°n Alfred de Loë.

SECTION D’ART MONUMENTAL.

LE PILORI DE BRAINE-LE-CHATEAU
ET LE PERRON LIÉGEOIS.

NOUS avons mentionné parmi les acquisitions
les plus récentes de la Section d’art monu-
mental les moulages (exécutés par l'atelier de la
Commission royale des échanges internationaux)
du PILORI DE BRAINE-LE-CHATEAU et du
PERRON LIÉGEOIS. Ce sont deux monuments
fort intéressants au triple point de vue de l’art, de
l’histoire et du folklore ; deux souvenirs des temps
féodaux dont l’un, le PERRON, est devenu le sym-
bole de la ville à laquelle il appartient, en rappe-
lant sa lointaine origine et la source de sa grandeur.

Le PILORI atteste la puissance séculaire d'une
maison dont le nom se lie aux épisodes les plus
glorieux et les plus douloureux de l'histoire des
Pays-Bas. Les seigneurs ayant droit de haute jus-
tice, c’est-à-dire de connaître des accusations crimi-
nelles pouvant entraîner soit la peine de mort, soit
toute autre peine afflictive, pouvaient seuls ériger
un pilori dans leur domaine. En dépit des restric-
tions successives apportées à la justice seigneuriale,
la coutume de l’exposition des criminels au pilori
ne fut abolie que par la Révolution française.

Ces emblèmes de la puissance des seigneurs,
vestiges d’un régime d’oppression dont le souvenir
était exécré, furent presque tous détruits ; il ne
reste en Belgique que cinq ou six piloris, dont un
seul, celui de Braine-le-Château, présente une cer-
taine importance artistique ; ceux de Mespelaere,
de Moll, de Rymenam, de Gestel, d’Eename, sont

de simples piliers de pierre bleue, ronds ou polygo-
naux, sans autres ornements sculptés qu’une mou-
lure à la base ou au faîte.

Le pilori de Braine-le-Château consiste en un
pilier cylindrique en pierre de taille, élevé sur trois
marches hautes et étroites, de contour hexagonal.
La base du pilier comporte un tore qui déborde
sur les faces d’un socle mouluré, hexagonal aussi ;
le fût, court et trapu, est séparé par un astragale,
en forte saillie, du chapiteau, composé d’une cor-
beille sphérique et d’un tailloir mouluré, à six faces.
Sur ce dernier repose, en encorbellement, une
plate-forme hexagonale, sur chaque angle de
laquelle se dresse une colonnette cylindrique avec
base et chapiteau moulurés polygonaux.

Les chapiteaux reçoivent les retombées d'arcs en
anse de panier, trilobés, qui relient les colonnettes
entre elles et supportent une légère corniche.

Sur la corbeille du chapiteau du pilier principal
est sculpté un ruban ondé, fermé par le collier de
la Toison d’Or ; ce ruban porte, gravée en creux,,
l’inscription suivante :

MAXIMILIAN. DE. HORNES. DE GAS-
BEKE. CHEVALIER. DE. LORDRE. DE.
LEMPr. CHARLES. 1521.

Le dessous de la plate-forme porte, en relief, des
blasons aux armes du châtelain qui fit dresser le
pilori : Maximilien de Hornes, seigneur de Gaes-
beek, Braine-le-Château, Haut-Ittre, etc., Cheva-
lier de la Toison d’or, Maréchal héréditaire du
Hainaut, Grand Échanson de la reine Jeanne de
Castille, Capitaine et Gouverneur de Grammont,
Lieutenant de la Cour féodale du Brabant, Cham-
bellan de l’empereur Charles-Quint, etc.

Ce haut et puissant seigneur a sa statue tom-
bale, en albâtre, dans l’église de Braine-le-Châ-
teau ; elle a été moulée en même temps que le
pilori, et sa reproduction figurera bientôt dans
notre Musée ; nous en reparlerons alors.

Le pilori se dresse, à Braine, au centre de la
place Communale.

Jadis, les coupables condamnés au gibet ou à
toute autre peine afflictive grave : perte d’un mem-
bre, châtiment corporel, etc., étaient exposés dans
la lanterne constituée par la plate-forme et son
entourage de colonnettes ; on les attachait à un
montant, surmonté d’une table de pierre, qui en
occupait le milieu, mais qui a disparu et n’a pas
été rétabli lors de la restauration de ce monument,
en 1843.

Les condamnés d’importance moindre étaient
exposés sur les marches du pilori, le cou encerclé
d’un carcan de fer qu’une chaîne reliait au pilier.
Trois jours de marché consécutifs, et deux heures-
durant chaque fois, les criminels demeuraient ainsi
 
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