DOI Heft:
No 6 (1909)
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DES ARTS DECORATIFS ET INDUSTRIELS.
45
iwmm
Aussi, parmi les monu-
ments brabançons, nulle
image ne nous paraît su-
périeure à celle de saint
Hubert, de l’église Saint-
Jacques à Louvain, qui
traduit, d’une façon si
juste, l’idéal d’un imagier
chrétien.
Le personnage n’a pas
conscience de remplir un
rôle important. Ses traits
émaciés par les rigueurs
de la pénitence, l’atten-
tion profonde qu’il porte
à sa lecture nous donnent
l’impression d’un saint uni-
quement occupé des choses
du ciel et auquel les hon-
neurs de la prélature
pèsent lourdement sur les
épaules. C’est encore un
sentiment analogue que je
lis dans une statuette
excellente qui faisait, jadis,
partie des collections de
M.Van Herck, à Anvers h
Cette fois, le saint évêque
nous est montré assis,
tenant d’une main son
livre ouvert, dans lequel il
lit, et de l’autre, sa crosse ;
le masque, chez lui, revêt
aussi un air dè souffrance,
conséquence toute natu-
relle d’une vie austère. S’il
ne laisse pas voir, à l'ana-
lyse, un sentiment aussi
profond que dans le saint
Hubert de Louvain, il
reste toutefois encore bien
dans son rôle de prélat
pénétré des choses de Dieu. Ce morceau remarqua-
ble, dont la trace est aujourd’hui perdue, n’émane
pas de l’auteur du saint Hubert ; il en tient tout
de même beaucoup. Cela ressort non seulement
du système de draperies aux cassures nettes et aux
creux profonds, mais à la pose de la mitre et à la
façon dont celle-ci est interprétée. Ces ornements
en relief, qu’on observe aussi sur les mitres de pré-
i. Les deux figures reproduisant la statuette (voir
p. 46), montrent combien la restauration est justifiée.
Peut-être pourrait-on trouver la crosse trop importante.
•— STATUE D’UN SAINT ÉVÊQUE (DÉTAIL).
lats, figurent aussi sur des objets similaires d’un
retable bruxellois conservé à Wadstena (Suède).
Ce ne sont là, me dira-t-on, que des détails
d’ordre matériel, mais qui ont leur importance
dans des écoles où régnaient, à tous égards, de
fortes traditions. Aussi n’hésitai-je pas à rattacher
à la même école un ancien buste qui appartient
actuellement au comte de Camondo. La mitre et
ces orfrois sont sculptés avec beaucoup de délica-
tesse ; de la chape on reconnaît les apôtres saint
Pierre, saint André, saint lacques le Majeur.
L’œuvre fut présentée aux Musées royaux du
Cinquantenaire, mais ce fut une réelle déconvenue
de nous la voir échapper. C’était une œuvre de
45
iwmm
Aussi, parmi les monu-
ments brabançons, nulle
image ne nous paraît su-
périeure à celle de saint
Hubert, de l’église Saint-
Jacques à Louvain, qui
traduit, d’une façon si
juste, l’idéal d’un imagier
chrétien.
Le personnage n’a pas
conscience de remplir un
rôle important. Ses traits
émaciés par les rigueurs
de la pénitence, l’atten-
tion profonde qu’il porte
à sa lecture nous donnent
l’impression d’un saint uni-
quement occupé des choses
du ciel et auquel les hon-
neurs de la prélature
pèsent lourdement sur les
épaules. C’est encore un
sentiment analogue que je
lis dans une statuette
excellente qui faisait, jadis,
partie des collections de
M.Van Herck, à Anvers h
Cette fois, le saint évêque
nous est montré assis,
tenant d’une main son
livre ouvert, dans lequel il
lit, et de l’autre, sa crosse ;
le masque, chez lui, revêt
aussi un air dè souffrance,
conséquence toute natu-
relle d’une vie austère. S’il
ne laisse pas voir, à l'ana-
lyse, un sentiment aussi
profond que dans le saint
Hubert de Louvain, il
reste toutefois encore bien
dans son rôle de prélat
pénétré des choses de Dieu. Ce morceau remarqua-
ble, dont la trace est aujourd’hui perdue, n’émane
pas de l’auteur du saint Hubert ; il en tient tout
de même beaucoup. Cela ressort non seulement
du système de draperies aux cassures nettes et aux
creux profonds, mais à la pose de la mitre et à la
façon dont celle-ci est interprétée. Ces ornements
en relief, qu’on observe aussi sur les mitres de pré-
i. Les deux figures reproduisant la statuette (voir
p. 46), montrent combien la restauration est justifiée.
Peut-être pourrait-on trouver la crosse trop importante.
•— STATUE D’UN SAINT ÉVÊQUE (DÉTAIL).
lats, figurent aussi sur des objets similaires d’un
retable bruxellois conservé à Wadstena (Suède).
Ce ne sont là, me dira-t-on, que des détails
d’ordre matériel, mais qui ont leur importance
dans des écoles où régnaient, à tous égards, de
fortes traditions. Aussi n’hésitai-je pas à rattacher
à la même école un ancien buste qui appartient
actuellement au comte de Camondo. La mitre et
ces orfrois sont sculptés avec beaucoup de délica-
tesse ; de la chape on reconnaît les apôtres saint
Pierre, saint André, saint lacques le Majeur.
L’œuvre fut présentée aux Musées royaux du
Cinquantenaire, mais ce fut une réelle déconvenue
de nous la voir échapper. C’était une œuvre de