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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Hrsg.]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 1909

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No 7 (1909)
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https://doi.org/10.11588/diglit.27142#0065
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DES ARTS DÉCORATIFS ET INDUSTRIELS.

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Qu’il nous suffise de rappeler que tous les ans,
en été, au mois d’Hecatombeon, se célébraient à
Athènes sous le nom de Panathénées (YlavaBrivaia)
les fêtes d’Athena; que la troisième année de cha-
que Olympiade, les fêtes avaient plus de pompe et
de solennité et étaient appelées
grandes panathénées (Ilai/aS-Z/vaia
rà [xtyerÀa). La cérémonie prin-
cipale était la remise du Peplos,
par la procession qu’a immorta-
lisée la frise du Parthenon. A
cette cérémonie religieuse et pu-
rement athénienne venaient
s’ajouter des concours et des
jeux, qui donnaient à la fête un
caractère panhellénique : con-
cours musicaux et concours gym-
niques, ces derniers aux grandes
Panathénées seulement. C’est
alors que toute la Grèce se don-
nait rendez-vous à Athènes, ainsi
que les autres années à Olympie,
à Delphes, à Corinthe ou à Né-
mée.

Comme ailleurs, le prix du
vainqueur était un symbole plu-
tôt qu’une récompense maté-
rielle : une couronne d’olivier et
de l'huile des oliviers sacrés
d’Athena, contenue dans des am-
phores peintes de couleurs diver-
ses (sy àyyéwv nay.noîxiÀoiç. Pin-
dare, Ném. X, 36).

On a reconnu ces amphores,
qui sont représentées sur des
monnaies d'Athènes, du nouveau
style, et sur des sièges de marbre
destinés aux Agonothètes (prési-
dents des jeux), dans une classe
assez nombreuse d’amphores à
tableau à figures noires. Elles sont invariablement
décorées d’un côté d’Athena Promachos, la lance
en arrêt, entre deux colonnettes surmontées de
divers emblèmes, de l’autre de scènes de jeux :
course de chars, course à pied, lutte, pugilat...

Si le sujet'du décor est pour ainsi dire invariable,
et si la technique employée reste la même, l’épo-
que à laquelle chaque vase a été exécuté se trahit
dans les particularités du dessin : dans les vases les
plus anciens l’œil est représenté de face, dans un
visage de profil, tandis que dans les plus récents
l’œil est représenté de profil, selon le raccourci
conventionnel adopté par les peintres de vases dès
le milieu du Ve siècle. D’autre part, de naïvement
archaïque qu’il était dans les vases les plus anciens,
le style ne tarde pas à devenir archaïsant et affecté.

Nous verrons d’ailleurs que la fabrication de ces
amphores peintes s’est poursuivie durant tout le
Ve et le ive siècle.

La dimension des amphores permet de les
diviser en deux classes bien distinctes : l’une de
vases allant de 21 à 54 centimè-
tres, l’autre de vases allant de 62
à 73 centimètres environ (hauteur
de notre exemplaire après restau-
ration).

Il y a même un groupe de pe-
tits vases du même type qui ne
sont probablement que des imita-
tions destinées au commerce,
d’autres enfin minuscules qui ne
sont que des jouets.

Les grandes amphores portent
l’inscription TONA0LVEQEiN
A0AON (rwv ’A0r,v/)0ôi/ a0/cov :
des jeux à Athènes ’). C’est en
quelque sorte l’estampille offi-
cielle à laquelle vient parfois
s’ajouter, au IVe siècle, le nom de
l’archonte éponyme en charge
(magistrat qui donnait son nom
à l’année).

L’on a supposé que les petites
amphores étaient des prix de se-
conde classe, ou attribués peut-
être aux vainqueurs de concours
secondaires.

L’on sait par une inscription
athénienne que les prix diffé-
raient d’importance : les vain-
queurs recevaient de 6 à 140 am-
phores pleines d’huile. Le mot
amphore doit s’entendre de mesure
et il est plus que probable que le
prix honorifique, ne consistait
qu’en une seule amphore peinte.

Celle-ci, telles ces coupes que se disputent les
athlètes contemporains, le vainqueur la ramenait
triomphalement dans sa patrie, et à sa mort,comme
son bien le plus précieux, pieusement elle était
déposée dans sa tombe.

C’est ce qui explique la dispersion des amphores
panathénaïques dans tout le monde grec. La Cyré-
naïque a été surtout féconde en trouvailles de ce
genre. L’on sait d’ailleurs, par les listes de vain-
queurs, que ses habitants fréquentaient assidûment
les stades helléniques et en revenaient souvent
vainqueurs.

L’importance attachée à ces trophées est attestée

1. Une des quatre petites amphores du musée porte
exceptionnellement la même inscription.

FIG. 3. -AMPHORE PANATHÉNA1QUE.

Don de la Société des Amis des Musées.
 
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