DES ARTS DÉCORATIFS ET INDUSTRIELS.
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fournissent les dix-neuf amphores connues jusqu’ici,aucun
ne se rapporte à la 3mo année de l’olympiade, tandis que
la ire, la 2me et la 4me y sont représentées1. Entre
autres, Polyzelos, l’archonte de notre amphore, date de
367-366 — olymp. 103,2. Dans l’ensemble de la liste,
la 2me année de l’olympiade se présente trois fois, la ire
sept fois et la 4me trois fois. Certes, les matériaux sont
encore trop peu nombreux pour que nous puissions en
tirer la conclusion que les grands jeux ne se célébraient
jamais à la 3me olympiade. Mais dès à présent nous pou-
vons affirmer, qu’au ivm8 siècle tout au moins, il y avait
chaque année des jeux panathénaïques accessibles à tous
les Grecs et fréquentés par eux.
DEVANT DE COFFRE DE LA SECONDE
MOITIÉ DU XVe SIÈCLE.
LES collections d’art ancien se sont enrichies
en 1907 d’un panneau en chêne sculpté,
haut de om78, long de l™24, provenant de l’hô-
pital Saint-Pierre, à Louvain. Il formait jadis la
partie antérieure d’un coffre. On se demande tout
naturellement le motif du démembrement d’un
meuble de cette valeur. A vrai dire, il n’est pas
possible de parler de destruction, car on n’aperçoit
aucune trace de violence ; d’autre part, il serait
inadmissible d’invoquer la vétusté du meuble, car
le bois, d’une très belle venue, est d’une conserva-
tion surprenante et la sculpture a conservé toute
1. Chose bizarre, les listes d’amphores panathénaïques
dressées par exemple par Rayet-Collignon, Walters ou
Robinson ne donnent jamais la date en olympiades. Il
suffit de s’en référer à une liste d’archontes, à celle de
l’Encyclopédie de Pauly- Wissowa, par exemple.
la fraîcheur du coup de ciseau. Peut-être les
diverses parties se sont-elles dissociées par suite
d’un vice d’assemblage et il est intéressant de
constater que le coffre ait été monté en chevilles à
bois. On pourrait encore y voir l’effet des circon-
stances : le devant ou la façade du meuble aura
seul trouvé grâce aux yeux de ceux qui n’aiment
pas les bahuts chers à nos ancêtres. L’armoire
pouvant, de fait, mieux s’approprier à nos usages
modernes que les grands coffres tombés en discré-
dit. Ce sera vraisemblablement la cause qui en
aura causé la dislocation.
Elle est regrettable aussi la perte de la serrure
ancienne. Sans avoir l’habileté des artisans français
dont les amateurs se disputent les productions, les
ferronniers de nos contrées étaient non moins
capables que nos huchiers d’exécuter des produc-
tions d’un goût très sur. Nous citerons en particu-
lier la serrure qui se trouve sur le meuble gothique
des Musées du Cinquantenaire, aux armes de
Ravenstein.
Parfois la fermeture métallique n’avait rien de
complexe et u’élégant. Dans un grand coffre ou
bahut flamand de nos collections, tout le décor
de la serrure consiste en un S. Cependant la ferron-
nerie, dans la seconde moitié du xvc siècle, avait
atteint un rare degré de perfection, témoin ces
délicates pentures qui décorent les petites portes de
placards ménagés dans des chapelles latérales de
l’église Saint-Pierre, à Louvain. C'était Louvain qui
devait avoir la gloire de donner le jour à Quentin
Metsys, dont les débuts furent celui d’un ferronnier.
Jamais coffre ne fut plus orné que celui de
l’hôpital Saint-Pierre. Apparemment l’artisan est
maître de son outil: examiné détail par détail, son
travail ne laisse apercevoir la moindre défaillance,
FIG. I. - DEVANT DE COFFRE, EN CHÊNE SCULPTÉ, DE LA SECONDE MOITIÉ DU XVe SIÈCLE.
(Musées die Cinquantenaire.)
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fournissent les dix-neuf amphores connues jusqu’ici,aucun
ne se rapporte à la 3mo année de l’olympiade, tandis que
la ire, la 2me et la 4me y sont représentées1. Entre
autres, Polyzelos, l’archonte de notre amphore, date de
367-366 — olymp. 103,2. Dans l’ensemble de la liste,
la 2me année de l’olympiade se présente trois fois, la ire
sept fois et la 4me trois fois. Certes, les matériaux sont
encore trop peu nombreux pour que nous puissions en
tirer la conclusion que les grands jeux ne se célébraient
jamais à la 3me olympiade. Mais dès à présent nous pou-
vons affirmer, qu’au ivm8 siècle tout au moins, il y avait
chaque année des jeux panathénaïques accessibles à tous
les Grecs et fréquentés par eux.
DEVANT DE COFFRE DE LA SECONDE
MOITIÉ DU XVe SIÈCLE.
LES collections d’art ancien se sont enrichies
en 1907 d’un panneau en chêne sculpté,
haut de om78, long de l™24, provenant de l’hô-
pital Saint-Pierre, à Louvain. Il formait jadis la
partie antérieure d’un coffre. On se demande tout
naturellement le motif du démembrement d’un
meuble de cette valeur. A vrai dire, il n’est pas
possible de parler de destruction, car on n’aperçoit
aucune trace de violence ; d’autre part, il serait
inadmissible d’invoquer la vétusté du meuble, car
le bois, d’une très belle venue, est d’une conserva-
tion surprenante et la sculpture a conservé toute
1. Chose bizarre, les listes d’amphores panathénaïques
dressées par exemple par Rayet-Collignon, Walters ou
Robinson ne donnent jamais la date en olympiades. Il
suffit de s’en référer à une liste d’archontes, à celle de
l’Encyclopédie de Pauly- Wissowa, par exemple.
la fraîcheur du coup de ciseau. Peut-être les
diverses parties se sont-elles dissociées par suite
d’un vice d’assemblage et il est intéressant de
constater que le coffre ait été monté en chevilles à
bois. On pourrait encore y voir l’effet des circon-
stances : le devant ou la façade du meuble aura
seul trouvé grâce aux yeux de ceux qui n’aiment
pas les bahuts chers à nos ancêtres. L’armoire
pouvant, de fait, mieux s’approprier à nos usages
modernes que les grands coffres tombés en discré-
dit. Ce sera vraisemblablement la cause qui en
aura causé la dislocation.
Elle est regrettable aussi la perte de la serrure
ancienne. Sans avoir l’habileté des artisans français
dont les amateurs se disputent les productions, les
ferronniers de nos contrées étaient non moins
capables que nos huchiers d’exécuter des produc-
tions d’un goût très sur. Nous citerons en particu-
lier la serrure qui se trouve sur le meuble gothique
des Musées du Cinquantenaire, aux armes de
Ravenstein.
Parfois la fermeture métallique n’avait rien de
complexe et u’élégant. Dans un grand coffre ou
bahut flamand de nos collections, tout le décor
de la serrure consiste en un S. Cependant la ferron-
nerie, dans la seconde moitié du xvc siècle, avait
atteint un rare degré de perfection, témoin ces
délicates pentures qui décorent les petites portes de
placards ménagés dans des chapelles latérales de
l’église Saint-Pierre, à Louvain. C'était Louvain qui
devait avoir la gloire de donner le jour à Quentin
Metsys, dont les débuts furent celui d’un ferronnier.
Jamais coffre ne fut plus orné que celui de
l’hôpital Saint-Pierre. Apparemment l’artisan est
maître de son outil: examiné détail par détail, son
travail ne laisse apercevoir la moindre défaillance,
FIG. I. - DEVANT DE COFFRE, EN CHÊNE SCULPTÉ, DE LA SECONDE MOITIÉ DU XVe SIÈCLE.
(Musées die Cinquantenaire.)