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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Hrsg.]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 1909

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No 12 (1909)
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https://doi.org/10.11588/diglit.27142#0107
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DES ARTS DÉCORATIFS ET INDUSTRIELS.

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même, dans une excellente introduction, tracé
une large esquisse de la société sumérienne à l'épo-
que des premiers patési, esquisse basée sur toutes
les inscriptions contemporaines connues. M. de
Genouillac expose successivement tout ce que
ces textes permettent de déduire sur la consti-
tution de la famille sumérienne *, les fonctions
civiles, les fonctions des femmes, les ouvriers
et artisans, les impôts et contributions, l’agri-
culture et la vie matérielle. La section trai-
tant de la religion est du plus haut intérêt. Nous
notons que le savant auteur admet difficilement,
pour Sargon l’ancien, la date (3800 av. J.-C.) que
lui donne Nabonide, le dernier roi de Babylone et
qu’il croit prudent d’assigner aux patési Lugalanda
et Urukaginala date approximative de 3400 avant
Jésus-Christ; ce serait donc à cette époque que
remonteraient les onze tablettes des Musées
royaux.

Voici d’ailleurs la nature des textes de nos
tablettes telle qu'elle ressort de la publication de
M. de Genouillac :

Tablette O.i (= n° 23dans la publication). Pro-
cès-verbal des travaux occasionnés par le creuse-
ment d’un canal à Lagash, par Urukagina, dans la
première année de son règne.

0.2 (= n° 35). Distribution de fourrages pen-
dant la cinquième année du même patési.

O.3 ( n° 2). Liste de grands personnages, prê-
tres et fonctionnaires avec le titre de leurs fonctions
et le taux d’une mensualité estimée en orge et en
blé ; datée de la première année d’Urukagina.
Cette tablette est très importante, peut-être la
plus importante de toutes la série publiée pai
M. de Genouillac. L’auteur en avait déjà offert la
primeur aux assyriologues dans l’Orientalistische
Litteratur Zeiiung de mai 1908 (XI, 5).

Il résulterait de l’interprétation de ce document
que le patésiat n'était pas nécessairement une
institution à vie. On croit y voir Lugalanda, vivant
encore pendant le patésiat d’Urukagina, et pen-
sionné par ce dernier, état de choses inconnu jus-
qu’ici et qui va à l’encontre de tout ce que nous
connaissons de l’histoire de l’Orient.

O.4 (== n° 31). Compte d’instruments et d’outils
de culture de la deuxième année d’Urukagina.

O.5 (=n° 3). Dons gratuits à la femme d’Uruka-
gina pendant la deuxième année du règne de ce
dernier.

0.6 et 0.11 (=nos42 et 43;. Compte de fruits et
de vins.

1. « On notera également le salaire familial de la

femme, au double point de vue de la justice sociale et
de l’organisation de la famille qu’un fait semblable

révèle. » (P. xxxv.)

O.7 (= n°48). Arrivages de poissons pendant la
deuxième année d'Urukagina.

0.8 (= n° 24). Travaux pour le creusement
d’une rigole de champ, pour Barnamtarra, femme
de Lugalanda, dans la sixième année de ce dernier.

O.9 (- n° 49). Étiquette du panier contenant
les tablettes de la comptabilité des pêcheries ;
deuxième année de Lugalanda.

0.10 (= n° 45). Composition de liqueur fer-
mentée.

Nous voyons donc la vive lumière que ces
petites tablettes archaïques, expliquées par M. de
Genouillac, projette sur la vie en Chaldée au troi-
sième millénaire. Nous ne doutons pas qu’il éclaire
de même manière les textes de Telloh de l’époque
d’Ur, sur lesquels il nous promet une étude d’en-
semble au point de vue de l’histoire économique.

Edgar de Kne^ett.

A PROPOS D’UNE TÊTE DE MASSE
D’ARMES DU MUSÉE DE LA PORTE
DE HAL.

NOTRE collègue, M. E. de Prelle de la Nieppe,
a attiré à diverses reprises 1 2 l’attention des
lecteurs de notre Bulletin sur l’intérêt que pré-
sente, au point de vue de l’histoire des armes, une
tête de masse d’armes, à six ailes minces, repro-
duite ci-contre (fig. 1) et qui fait partie des collec-
tions de la Porte de Hal. Trouvée en septem-
bre 1893, au fond d’une fouille pratiquée dans la
rue des Juifs, à Louvain, cette pièce a intrigué
tout d’abord assez bien les archéologues ; certains
se refusèrent même à reconnaître à cette pièce le
caractère d’arme. Le type, en effet, était inconnu
jusqu’alors dans l’histoire des armes.

Toutefois, dès 1896, le conservateur d’alors à la
Porte de Hal, M. H. Van Duyse, ne s’y méprit
pas et reconnut la valeur du document, auquel il
n’hésita pas à attribuer sa véritable qualité d’arme.
Cette opinion fut corroborée par W. Boeheim,
qui classait l’arme dans la seconde moitié du
xve siècle 3.

De l’étude qui a été faite de ce document, il
résulte qu’il s’agit là d’une tête de masse d’armes
de fantassin, qui primitivement, devait être montée

2. Voir Bulletin des Musées royaux, troisième année,
n° 5, février 1904 (fig.); quatrième année, n° 2,
novembre 1904 (fig.) et deuxième série, deuxième année,
n° 2, février 1909 (fig.). Cet arme avait été publiée précé-
demment, par M. le docteur Raeymaeckers, dans les An-
nales de la Société d'Archéologie de Bruxelles, t. XIII, p. 444.

3. Cf. Zeitschrift für historische Wajfenkunde, t, I,
fasc. I, p. 21.
 
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