DOI Heft:
No 12 (1909)
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DES ARTS DÉCORATIFS ET INDUSTRIELS.
95
des piétons faisant suite aux chevaliers chevauchant
derrière Nayme et Ogier, un homme d'armes,
coiffé d’un chapeau de Montauban, qui tient en
main une masse d’armes à six ailes, conforme,
quant au type, à celle dont nous nous occupons.
Les six ailes de la tête sont longues, solidement
implantées à leur base, large ; de plus, elles sont
fort pointues et conviennent parfaitement pour tra-
verser, tant la [maille des haubergeons, que les
plaies de fer déjà en usage alors.
Le document nouveau que nous reproduisons ici
présente à nos yeux un double intérêt : il précise
tout d’abord l’époque (deuxième moitié du
xve siècle) de l’emploi d’armes d’hast du type
particulier qui fait l’objet de cette notice; il nous
donne ensuite, quant à la forme même des ailes,
une indication précieuse en nous les montrant
solides et pointues, c’est-à-dire avec les caractéris-
tiques que nous devions attendre, étant donné le
but spécial, indiqué plus haut, auquel l’arme devait
servir.
Et, enfin, le fait que cette masse d’armes est
reproduite dans une miniature d’un artiste flamand,
joint au fait qu’à deux reprises, à notre connais-
sance, des pièces originales, têtes de masses d’armes
du type en question, ont été trouvées dans nos
contrées, semblerait indiquer, — outre qu’il s’agit
là d'une arme alors en usage, ce qui est incontes-
table, du reste, — que ce type d'arme était d’un
emploi plus commun qu’on ne le pouvait sup-
poser.
Tout permet de penser également, comme l’avait
déjà proposé M. de Prelle, que la nature même du
but poursuivi a dû donner naissance à deux types
de ces masses d’armes, dont le second n’est, en
réalité, qu’une modification du premier. Celui-ci,
le type représenté dans nos collections (fig. i), à
ailes longues, aux extrémités tranchantes, était
destiné, comme nous l’avons dit, à atteindre le
corps à travers le gambison qui se portait sous le
haubert de mailles ; ce type devrait être localisé
aux xiii' et xive siècles.
La modification du type utilisée particulière-
ment au xve siècle et aussi au xvie siècle 1 était
munie, en général, d’ailes plus courtes, plus
solides, mais très pointues (voir fig. 2 et 3), desti-
nées à percer les armures de plates.
Enfin, au point de vue général, nous croyons
1. Voir la Conversion de Saint-Paul (le Chemin de
Damas), tableau de Peter Breughel l’Ancien, daté
de 1567, au Kunsthistorisches Muséum de Vienne. La
masse d’armes qui y est reproduite est à six ailes,
courtes, massives et pointues. Cf. Bulletin des Musées
royaux, deuxième série, deuxième année, n° 2.
FIG. 3. — FRAGMENT D’UNE MINIATURE
des Cronicques et Conquestes de Charlemaine.
VICTOIRE DES CHRÉTIENS (FOL. 303).
Manuscrit de la Bibliothèque royale de Belgique.
pouvoir avancer, comme l’avait fait W. Boeheim,
que ce type particulier de masse d’armes à long
manche doit rentrer dans la catégorie des armes
dites « de paysans » dont les musées suisses,
notamment, renferment tant de spécimens, fort
différents du nôtre, il est vrai, mais dont l’allure
générale et le mode de montage présentent avec
notre arme des traits communs.
Georges Macoir.
AVIS.
RECOUVREMENT DES QUITTANCES.—
Nous avons l’honneur de porter à la connaissance
de nos abonnés que les quittances postales pour
l’exercice 1909 leur seront envoyées incessamment.
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des piétons faisant suite aux chevaliers chevauchant
derrière Nayme et Ogier, un homme d'armes,
coiffé d’un chapeau de Montauban, qui tient en
main une masse d’armes à six ailes, conforme,
quant au type, à celle dont nous nous occupons.
Les six ailes de la tête sont longues, solidement
implantées à leur base, large ; de plus, elles sont
fort pointues et conviennent parfaitement pour tra-
verser, tant la [maille des haubergeons, que les
plaies de fer déjà en usage alors.
Le document nouveau que nous reproduisons ici
présente à nos yeux un double intérêt : il précise
tout d’abord l’époque (deuxième moitié du
xve siècle) de l’emploi d’armes d’hast du type
particulier qui fait l’objet de cette notice; il nous
donne ensuite, quant à la forme même des ailes,
une indication précieuse en nous les montrant
solides et pointues, c’est-à-dire avec les caractéris-
tiques que nous devions attendre, étant donné le
but spécial, indiqué plus haut, auquel l’arme devait
servir.
Et, enfin, le fait que cette masse d’armes est
reproduite dans une miniature d’un artiste flamand,
joint au fait qu’à deux reprises, à notre connais-
sance, des pièces originales, têtes de masses d’armes
du type en question, ont été trouvées dans nos
contrées, semblerait indiquer, — outre qu’il s’agit
là d'une arme alors en usage, ce qui est incontes-
table, du reste, — que ce type d'arme était d’un
emploi plus commun qu’on ne le pouvait sup-
poser.
Tout permet de penser également, comme l’avait
déjà proposé M. de Prelle, que la nature même du
but poursuivi a dû donner naissance à deux types
de ces masses d’armes, dont le second n’est, en
réalité, qu’une modification du premier. Celui-ci,
le type représenté dans nos collections (fig. i), à
ailes longues, aux extrémités tranchantes, était
destiné, comme nous l’avons dit, à atteindre le
corps à travers le gambison qui se portait sous le
haubert de mailles ; ce type devrait être localisé
aux xiii' et xive siècles.
La modification du type utilisée particulière-
ment au xve siècle et aussi au xvie siècle 1 était
munie, en général, d’ailes plus courtes, plus
solides, mais très pointues (voir fig. 2 et 3), desti-
nées à percer les armures de plates.
Enfin, au point de vue général, nous croyons
1. Voir la Conversion de Saint-Paul (le Chemin de
Damas), tableau de Peter Breughel l’Ancien, daté
de 1567, au Kunsthistorisches Muséum de Vienne. La
masse d’armes qui y est reproduite est à six ailes,
courtes, massives et pointues. Cf. Bulletin des Musées
royaux, deuxième série, deuxième année, n° 2.
FIG. 3. — FRAGMENT D’UNE MINIATURE
des Cronicques et Conquestes de Charlemaine.
VICTOIRE DES CHRÉTIENS (FOL. 303).
Manuscrit de la Bibliothèque royale de Belgique.
pouvoir avancer, comme l’avait fait W. Boeheim,
que ce type particulier de masse d’armes à long
manche doit rentrer dans la catégorie des armes
dites « de paysans » dont les musées suisses,
notamment, renferment tant de spécimens, fort
différents du nôtre, il est vrai, mais dont l’allure
générale et le mode de montage présentent avec
notre arme des traits communs.
Georges Macoir.
AVIS.
RECOUVREMENT DES QUITTANCES.—
Nous avons l’honneur de porter à la connaissance
de nos abonnés que les quittances postales pour
l’exercice 1909 leur seront envoyées incessamment.