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Musées Royaux du Cinquantenaire [Hrsg.]
Bulletin des Musées Royaux du Cinquantenaire — 13.1914

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Nos 1 et 2 (Janv.- Févr. 1914)
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https://doi.org/10.11588/diglit.24679#0013
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DU CINQUANTENAIRE

5

Nous possédons un curieux souvenir de la
petite Margot, à ce moment précis de son enfance.
C’est un portrait (0.20X0.29) peint par un artiste
flamand inconnu, au mois d’avril 1483, donc peu
de temps avant son départ de Gand, ainsi qu’il
résulte de l’inscription en flamand et en français,
qu’il s’y lit : Gedaan int Jaer ons Here 1488 te
lui... (dri) e jae
III maens, et au
dessous : Fetlan
m IIIIcl IIIxx
et trois que lors
avait trois ans
et III moies.

L ’ enfant est
représentée e n
robe de brocart,
coiffée d’un bé-
guin noir orné
d’un affiquet qui
laisse dépasser
sa chevelure
blonde et enca-
dre sa jolie tête,
aux fraîches
carnations. Le
temps a malheu-
reusement mal-
traité l’œuvrette.

C’est M. Louis
D i m i e r, qui,
avec une extrême
perspicacité, a
reconnu Mar-
guerite d’Autri-
che, enfant, dans
ce petit portrait
d’une jeune fille
inconnue,au mu-
sée de Versailles,
n° 4026 (1).

Le pendant,
représentant Philippe, frère de Marguerite, appar-
tenait à M. Ch.-L. Cardon, en i883. Le jeune
prince est représenté la tête couverte d’une
petite toque noire, à laquelle est attachée une
aigrette ornée de diamants; au-dessus d’un
vêtement fourré, il porte un surcot rouge, à
ramages dorés, sur lequel s’étale le collier de la
Toison d’or. Le panneau, qui a été diminué, 1

(1) Trois petits portraits anonymes nommés dans la
Chronique des arts et de la curiosité, du 5 janvier 1901,

p. 5.

porte une inscription analogue à celle du portrait
de Marguerite, en français et en flamand : Gedaen.
int Jaer. ons Here. ip83, tsinen, V,;n jaerre, et
au-dessus : fet l'an m IIII c IIII .v.v et trois, ou
Ve an de son cage. Au dos, dans une façon de
cartouche, ces mots : Philippus Burgundiœ dux,
Castilliœ (Rex). Dimensions : h. 0.16 X 1.0.11 (1).

Nous ignorons
ce qu’est devenu
ce curieux docu-
ment historique.
Suivant les habi-
tudes du temps,
on fit, sansdoute,
de ce diptyque,
plusieurs exem-
plaires. L’un
d’eux fut proba-
blement envoyé
à la Cour de
France. Les col-
lections ducales
en conservèrent
d’autres et c’est
fort probable-
ment l’un d’eux
que nous trou-
vons mentionné
dans V Inventaire
des peintures
est ans en la
libr ai rjr e de
Madame, au pa-
lais de Malines,
dressé par l’or-
dre de la gouver-
nante, le 27 juil-
let 1516 et décrit
comme suit :
a Ung petit
double tableaul
en l’ungdes cous,
tez duquel est le feu roy dom Philippe, et en
l’autre est Madame ayant un béguin en sa teste,
du temps qu’ils estaient petits enffans » (2).

Marguerite fut donc conduite, à Paris, où elle
arriva, le 2 juin iq83, pour être confiée à Louis XI.
La cérémonie nuptiale fut célébrée à Amboise, 1 2

(1) Alphonse Wauters, Sur un portrait de Philippe le
Beau jeune, note lue à la séance de la classe des Beaux-
Arts de l’Académie royale de Belgique, en mars i883.

(2) Le Glay : Correspondance de l'empereur Maximilien
et de sa fille Marguerite d’Autriche, T. II, Annexes,
p. 482.

MARGUERITE D’AUTRICHE.

Musée de Bruxelles)
 
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