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Musées Royaux du Cinquantenaire [Hrsg.]
Bulletin des Musées Royaux du Cinquantenaire — 13.1914

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No 5 (Mai 1914)
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https://doi.org/10.11588/diglit.24679#0041
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i3e ANNÉE

PARAISSANT TOUS LES MOIS

N° 5. MAI 1914.

BULLETIN

DES MUSÉES ROYAUX

DU CINQUANTENAIRE

(Antiquités, Industries d'Art, Art monumental et décoratif, Armes et Armures, Ethnographie)

A BRUXELLES

Ce bulletin sert d'organe à la Société des Amis des Musées royaux de l'État, à Bruxelles.

Il est distribué gratuitement aux Membres de la Société.

ABONNEMENTS :

Pour la Belgique . . 5 francs. — Pour l'étranger . . é fr. 50. — Le numéro . . 50 centimes.

LES MIRACLES DE SAINT BENOIT, DE
RUBENS, AU MUSÉE ANCIEN.

Les A mis des Musées ont salué avec joie l’entrée
au Musée ancien du magnifique tableau les
Miracles de samt Benoit, provenant de la succes-
sion du roi Léopold II. Depuis l’époque de
l’Exposition de l’art belge au xvne siècle, où les
foules cosmopolites défilèrent devant elle, l’œuvre
de Rubens attendait dans un salon discret du
Cinquantenaire, sous l’œil vigilant de M. van
Overloop, que toutes difficultés judiciaires fussent
aplanies ! Quel plaisir de la revoir maintenant
au grand jour de la galerie Rubens, au premier
étage de notre Pinacothèque dont elle va consti-
tuer l’un des joyaux ! Nous sommes heureux
d’enregistrer ici cet événement bruxellois, en publi-
ant une photographie des Miracles de saint
Benoit. La toile mesure 2 m. 80 de large sur
1 m. 75 de haut. Est-il besoin d’en décrire à
nouveau les sujets? En 552, Totila, roi des Goths,
voulant mettre saint Benoit à l’épreuve, lui envoya
un de ses écuyers revêtu de son propre costume
et portant ses insignes. Nous assistons à la récep-
tion de ce faux Totila au seuil de l’abbaye du
Mont-Cassin. La perspicacité miraculeuse du saint
démasque immédiatement le subterfuge, à la
profonde stupeur de l’ambassadeur et de sa bril-
lante escorte. — Plusieurs épisodes sont réunis
dans la composition : à gauche, les moines
accueillent des enfants au monastère ; ensuite,
Totila lui-même, averti du prodige, descend de
cheval ; plus loin, d’autres miracles ont leur place,
ici la guérison d’un malade (ou la résurrection
d’un mort) là, la délivrance d’une possédée.

Dans les nuages apparaissent, entourés d’anges,
le Christ, la Vierge et saint Paul, qui président
solennellement à la scène, — « mêlant ainsi le
merveilleux et la réalité, la poésie et l’histoire, le
ciel et la terre. » Certains détails dénotent chez le
peintre une connaissance parfaite de son sujet :
auprès du saint et de ses deux compagnons, sur
la balustrade du perron, est posé un merle,
rappelant que le démon emprunta naguère cette
forme pour tenter le vertueux Benoit...

Le Miracle figurait en 1910 parmi les esquisses
de Rubens ; il faut le considérer cependant
comme un tableau inachevé, non comme une
esquisse. La composition devait conserver son
format actuel, mais pour un motif impénétrable
le maître n’y a pas mis la dernière main. Trouvé
dans cet état à la mortuaire, l’œuvre fut donnée
par les héritiers de l’artiste à G. De Crayer, puis
vendue, croit-on, par ceux-ci à l’abbaye d’Affli-
ghem (peut-on admettre une commande des
moines d’Afflighem à Rubens vers le même
temps que la Montée au Calvaire, que possède
le musée de Bruxelles, c’est à dire vers 1634 ?)

A la suppression des couvents, le Saint Benoit
orna le cabinet de M. Schamp d’Aveschoot à
Gand, et passa en 1840 chez M. Tencé à Lille ;
le roi Léopold II l’acheta en 1881 lors de la vente
de cette collection. M. Henri Hymans l’étudia
dans la Galette des Beaux-Arts, en 1886, à propos
de l’Exposition de tableaux anciens organisée à
Bruxelles au profit de la caisse centrale des artistes
belges. Il en existe une médiocre répétition, de
dimensions moindres, au musée d’Ypres.

D’abord, l’éparpillement du sujet déconcerte.
« C’est une œuvre pleine de trouvailles attirantes,
 
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