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Musées Royaux du Cinquantenaire [Editor]
Bulletin des Musées Royaux du Cinquantenaire — 13.1914

DOI issue:
Nos 1 et 2 (Janv.- Févr. 1914)
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https://doi.org/10.11588/diglit.24679#0018
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IO

BULLETIN DES MUSEES ROYAUX

royales, expose sous le n° 623 de son catalogue,
un portrait de Marguerite en costume de veuve, à
propos duquel M. Ernest Law publie cette note :

« Ce portrait est cité dans le catalogue de
Charles Ier (p. n5) dans celui de Jacques II et
dans l’inventaire des biens des Communes
(p. 15 4). Il doit probablement être identifié avec
celui décrit comme suit dans le catalogue
d’Henri VIII : The table ivith the picture of the
lady Margaret, the Duchesse of Savoy. L’âge
de celle-ci paraît être de 3o ans ce qui fixerait
vers i5io la période pendant laquelle cette pein-
ture aurait été exécutée » (i).

Ce commentaire concernant l’époque de l’exé-
cution du portrait et surtout l’indication qu’il
serait le même que celui qui figurait déjà dans la
collection d’Henri VIII, fils d’Henri VII, donnent
une certaine vraisemblance à notre supposition
que le portrait de Marguerite d’Autriche acheté,
en i5o5, par Philippe le Beau au peintre Pierre
van Coninxloo pour être envoyé au roi d’Angle-
terre, pourrait bien être celui qui est conservé au
château royal d’Hampton-Court et dont ceux de
Bruxelles, Anvers et Paris sont des répliques.

La physionomie est un peu figée : s’il lui manque
l’accent de vie qu’on y voudrait voir, c’est qu’elle
n’aurait pas été prise « sur le vif ». Or, lorsque
Philippe le Beau envoya à Henri VII, le portrait
de sa sœur, celle-ci était en Savoie, d’où elle ne
revint aux Pays-Bas que deux ans plus tard.
Pierre van Coninxloo n’a donc pu peindre l’effigie
de la princesse que d’après des documents.
L’attribution d’un âge précis à ce genre de portrait
est généralement difficile. La princesse a-t-elle
25 ans, comme nous le proposons, ou 3o ans
comme le croit M. Law? Dans la première
supposition, le portrait daterait d’environ i5o5,
dans la seconde, d’environ i5io. Dans les deux
cas, l’attribution à Van Orley, né vers 1492, et
nommé, en i5i8 seulement, peintre de la gouver-
nante, devient également difficile.

Parmi les autres effigies connues de la gouver-
nante, nous citerons encore quatre sculptures, une
peinture, une tapisserie et quelques miniatures.

Les sculptures sont dues toutes les quatre à
Conrad Me}ù, sculpteur officiel, auteur d’un beau
buste en marbre, à Buckingham Palace (2), d’un
petit buste en buis, au Musée national de Munich
et des deux figures en pied des gisants qui ornent

(1) Historical Catalogue of the Pictures at Hampton
Court Palace, 1881, p. 211.

(') Dr Bode, Jahrbuch der pr. Sammlungen, 1901, p 4.

le tombeau de Marguerite, dans l’église de Brou.
Les dates d’exécution des deux premières œuvres
ne sont pas exactement déterminées. Quant aux
figures gisantes, on sait par la correspondance
que la princesse les commanda à Meyt, et que les
dessins exécutés par Jan Van Roome, son peintre
datent de i5i6 (1).

La peinture est un diptyque représentant la prin-
cesse en prière devant la Vierge et l’Enfant. Elle
est attribuée à Van Orley et appartient à M. Les-
carts, bourgmestre de Mons, qui la prêta à
l’Exposition de la Toison d’Or (n° 5i).

Une tapisserie célèbre conservée au musée du
Cinquantenaire, à Bruxelles, représente la gou-
vernante et les enfants de Philippe le Beau et de
Jeanne la Folle en prière devant la VTerge mira-
culeuse du Sablon. On ignore le nom de l’auteur
du carton, mais on sait que la série de tapisseries
dont cette pièce fait partie fut commandée par
le seigneur de Tour et Taxis, à Bruxelles, en
l'année i5i8.

Quant aux miniatures représentant la prin-
cesse, elles sont nombreuses, mais de valeur
assez mince. La plupart semblent reproduire
l’effigie stéréotypée de la jeune femme en costume
de veuve. Il s’en trouve à la Bibliothèque royale
de Bruxelles et à la Bibliothèque nationale de
Paris (2).

Disons, en terminant, que Pinchart nous rap-
pelle fort à propos, que l’inventaire dressé à
Malines, en i5i6, enregistre un portrait de
Henri VIL II ajoute qu’il faut, sans doute, faire
remonter son exécution à la même époque que
celle du portrait de Marguerite, c’est-à-dire, à
i5o5, année de la demande en mariage.

Ne serait-ce pas celui que possède la National
Portrait Gallery et qui, précisément, est daté
de i5o5 ?

11 représente Henri VII décoré du collier de la
Toison d’Or qui lui a été conféré dans le chapitre
tenu, à Malines, en 1491, sous la présidence de
Philippe le Beau. Un fragment d’inscription en
lettre dorées, qui se voit encore au bas du pan-
neau, renseigne qu’il fut exécuté à la demande
d’un certain Herman Rinck : « Anno 1S0S, 29 octo-
bre, Imago Henrich VII Franciaeque Regis
illustrissimi ordinata per Hermanum Rinck— le

(1) A. J. Wauters, Jean Van Roome. dans la Biogra-
phie nationale, 1908 (T. XX, p. 23). — Dr Victor Nodet,
Les tombeaux de Brou, 1906, p. 64 et suivantes.

(2) Voir, notamment, à Paris, les portraits des manus-
crits : M. F. 56r6, et A. F., n1 10197, daté 1527.
 
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