DOI Heft:
No 3 (Mars 1914)
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.24679#0025
i3e ANNEE
PARAISSANT TOUS LES MOIS
N° 3 MARS 1914.
BULLETIN
DES MUSÉES ROYAUX
DU CINQUANTENAIRE
(Antiquités, Industries TArt, Art monumental et décoratif, Armes et Armures, Ethnographie)
A BRUXELLES
Ce bulletin sert d'organe à la Société des Amis des Musées royaux de l’Etat, à Bruxelles.
Il est distribué gratuitement aux Membres de la Société.
ABONNEMENTS :
Pour la Belgique . . 5 francs. — Pour l’étranger . . 6 fr. 50. — Le numéro . . 50 centimes.
LES GRÈS RHÉNANS ET WALLONS
(Troisième article)
Les potiers du Westerwald eurent aussi en leur
possession la belle frise des Saisons que jean
Emens avait faite d’après
Virgile Solis en i5go. Seul,
un vase de la collection
de Lanna paraît apparte-
nir entièrement au maître ;
notre exemplaire (Inv. V.
1846) d’une forme aussi
belle que le premier, décoré
de la même frise, a été
exécuté plus tard à Grenz-
hausen.
La frise des Cavaliers
(1096) nous manque, de
même que celle des Méfaits
des Prêtres. Tout compte
fait, le musée du Cinquan-
tenaire contient une série
absolument remarquable
des œuvres de Jean Emens.
La collection Oppenheim,
de Cologne, est la seule qui
puisse l’emporter, peut-être,
sur elle.
Le maître dont nous
venons de parler eut un rival
qui était loin de posséder la
même imagination et la
même fécondité mais dont
les vases surpassaient peut-être les siens par la
beauté des formes : Baldem Mennicken. Ses
œuvres signées vont de i5j5 à 1584. 11 exécuta
sur des vases aux dimensions parfois gigantes-
ques des médaillons avec figures, ornements,
armoiries, des représentations figurées comme le
Festin d'Hérode qu’il emprunta à Siegbourg.
Nous avons de lui deux cruches (Inv. 461, 6i)r
l’une cylindro-ovoïdale (fig.
10), l’autre à long col et tête
de lion — son type préféré
— représentant toutes deux
la Suite des Vertus et des
Arts libéraux Là se
trouvent les devises si pieu-
ses et si mélancoliques :
Was Got will, so ist mein
Zill. In Leiden Gcdolt
(fig. 10).
Le troisième maître im-
portant de Raeren est Jean
Baldems Mennicken, fils du
précédent et d’ailleurs bien
inférieur à lui. Sa pleine
activité se place vers i5oo.
Il incarne la décadence du
métier à Raeren, et cela se
remarque surtout dans le
rôle qu’il donne aux orne-
ments en creux, obtenus par
l’estampage et indéfiniment
répétés.
Au début il se souvint des
médaillons à ornements de
jean Emens. Témoins ces
pièces de nos collections :
une gourde signée en toutes lettres : Jean Bal-
dems (Inv. 468) et un vase au type de Bacchus
sur son tonneau (Inv. 451) provenant de son
FIG. IO. - VASE EN GRÉS DE RAEREN,
PAR BALDEM MENNICKEN, l577.
PARAISSANT TOUS LES MOIS
N° 3 MARS 1914.
BULLETIN
DES MUSÉES ROYAUX
DU CINQUANTENAIRE
(Antiquités, Industries TArt, Art monumental et décoratif, Armes et Armures, Ethnographie)
A BRUXELLES
Ce bulletin sert d'organe à la Société des Amis des Musées royaux de l’Etat, à Bruxelles.
Il est distribué gratuitement aux Membres de la Société.
ABONNEMENTS :
Pour la Belgique . . 5 francs. — Pour l’étranger . . 6 fr. 50. — Le numéro . . 50 centimes.
LES GRÈS RHÉNANS ET WALLONS
(Troisième article)
Les potiers du Westerwald eurent aussi en leur
possession la belle frise des Saisons que jean
Emens avait faite d’après
Virgile Solis en i5go. Seul,
un vase de la collection
de Lanna paraît apparte-
nir entièrement au maître ;
notre exemplaire (Inv. V.
1846) d’une forme aussi
belle que le premier, décoré
de la même frise, a été
exécuté plus tard à Grenz-
hausen.
La frise des Cavaliers
(1096) nous manque, de
même que celle des Méfaits
des Prêtres. Tout compte
fait, le musée du Cinquan-
tenaire contient une série
absolument remarquable
des œuvres de Jean Emens.
La collection Oppenheim,
de Cologne, est la seule qui
puisse l’emporter, peut-être,
sur elle.
Le maître dont nous
venons de parler eut un rival
qui était loin de posséder la
même imagination et la
même fécondité mais dont
les vases surpassaient peut-être les siens par la
beauté des formes : Baldem Mennicken. Ses
œuvres signées vont de i5j5 à 1584. 11 exécuta
sur des vases aux dimensions parfois gigantes-
ques des médaillons avec figures, ornements,
armoiries, des représentations figurées comme le
Festin d'Hérode qu’il emprunta à Siegbourg.
Nous avons de lui deux cruches (Inv. 461, 6i)r
l’une cylindro-ovoïdale (fig.
10), l’autre à long col et tête
de lion — son type préféré
— représentant toutes deux
la Suite des Vertus et des
Arts libéraux Là se
trouvent les devises si pieu-
ses et si mélancoliques :
Was Got will, so ist mein
Zill. In Leiden Gcdolt
(fig. 10).
Le troisième maître im-
portant de Raeren est Jean
Baldems Mennicken, fils du
précédent et d’ailleurs bien
inférieur à lui. Sa pleine
activité se place vers i5oo.
Il incarne la décadence du
métier à Raeren, et cela se
remarque surtout dans le
rôle qu’il donne aux orne-
ments en creux, obtenus par
l’estampage et indéfiniment
répétés.
Au début il se souvint des
médaillons à ornements de
jean Emens. Témoins ces
pièces de nos collections :
une gourde signée en toutes lettres : Jean Bal-
dems (Inv. 468) et un vase au type de Bacchus
sur son tonneau (Inv. 451) provenant de son
FIG. IO. - VASE EN GRÉS DE RAEREN,
PAR BALDEM MENNICKEN, l577.