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Musées Royaux du Cinquantenaire [Hrsg.]
Bulletin des Musées Royaux du Cinquantenaire — 13.1914

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No 4 (Avril 1914)
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https://doi.org/10.11588/diglit.24679#0036
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28

BULLETIN DES MUSEES ROYAUX

wald. Aussi bien, la guerre de trente ans avait
ruiné les premiers centres de fabrication en sorte
que le « Kannenbâckerland » était seul, peut-on
dire, à représenter encore sur le Rhin l’industrie
du grès artistique.

Dès le commencement du xvne siècle, les
émaux violets dus à l’oxyde de manganèse avaient
fait leur apparition à côté du bleu de cobalt. Ils
acquirent à partir de i63o environ, de plus en

FIG. l3. - GOURDE EN GRÈS DE GRENZHAUSEN, l5g5.

plus d'importance dans la décoration. Alors aussi
les motifs obtenus par l’impression et par la gra-
vure (fig. 14), l'ornementation ajourée se combi-
nèrent pour donner aux vases une apparence nou-
velle. Les formes restaient généralement élégantes
et décoratives, la gamme des couleurs, celle de
la terre et celle des émaux, parfaitement harmo-
nieuse ; et nous n’en finirions pas de citer les
pièces de cette époque qui font l’honneur de nos
collections.

Cependant, vers le milieu du xvne siècle, on
rencontre les Wurstkrüge, les vases en forme de |
mortier (Inv. 5q,6o3), les livres d’heures qui sont !
des chauffe-mains (Inv. 472; 5oij. Ce fut bien pis J
au xvme siècle, quand les potiers du Westerwald !
s é\ ertuèrent à rivaliser avec les fabricants de !
faïence et de porcelaine. Ils exécutèrent en gris, '

en blanc, en bleu, en violet des salières, des
écritoires, des groupes et figurines. En ce genre
notre musée contient nombre de pièces admi-
rées, sinon admirables. Elles ajoutent du moins
à sa richesse et permettent à quiconque de se
retracer, sans quitter nos salles, toute l’histoire
des grès rhénans.

V

Botiffîottlx et les ateliers wallons

Il 11’y eut jamais de grès flamands, au sens
propre du mot ; rien n’est plus sûr, au contraire,
que l’existence d’ateliers wallons au xvie siècle.
En iSçô, les réglements de la corporation des
potiers de Bouffioulx, Châtelet et Pont-de-Loup
étaient homologués par le chapitre de la Cathé-
drale de Liège, et ce document nous fait con-
naître douze noms de maîtres potiers. Tout ce
qu’ils ont produit a été publié et décrit par
M. D. A. van Bastelaer. Leur métier était sûr,
mais leur ambition artistique plutôt médiocre.
« Le grès wallon, dit M. von Falke, ne fut jamais
qu’un produit indigent dont on se contentait, à
défaut des vases artistiques qui étaient l’apanage
de l’Allemagne. Comme œuvre d’art, il a peu de
valeur originale, les potiers de Bouffioulx n’ont
guère fait qu’imiter et assez médiocrement les
travaux de Raeren, Frechen et Grenzhausen ».
Ce jugement est trop sévère, car il y a telles
cruches de Bouffioulx décorées d’émaux rouges
et bleus qui dénotent une imitation intelligente
des formes et un sentiment harmonieux de la
couleur. Le Musée du Cinquantenaire contient
comme pièces dignes de mention spéciale un
tonnelet en grès brun orné de médaillons aux
armes de Léonard Colchen, abbé de Seligenstadt
(t i653) et d’autres médaillons aux armes de
Juan Fernandes de San Yittores (Inv. 2295) et
quatre belles pièces, cruches et plat en bleu ou
ou violet achetées récemment à la vente Vlees-
huvs, à Anvers.

Les ateliers mosans de Bouvignes, Namur,
Dinant ne furent fondés qu’entre 1639 et i6q5.
Des ouvriers de Siegbourg vinrent s’établir à
Bouvignes. On leur demandait de fabriquer des
pots « à la façon de Siebricht et de Grinthausen » .
C’est dire qu’on ne pouvait attendre d’eux une
production bien originale.

M. Laurent.
 
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