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Musées Royaux du Cinquantenaire [Hrsg.]
Bulletin des Musées Royaux du Cinquantenaire — 13.1914

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No 5 (Mai 1914)
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https://doi.org/10.11588/diglit.24679#0042
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BULLETIN DES MUSEES ROYAUX

mais à laquelle Rubens en l’achevant aurait sans
doute donné plus d’unité » dit M. Fierens-Gevaert
dans le Trésor de l'art belge au XVIT siècle
(mémorial de l’Exposition d’art ancien). Les
prestigieuses qualités picturales font promptement
négliger ce manque d’unité. « Et ces anges vêtus
de soleil, et ces moines perdus dans une pénombre
rembranesque, et ces guerriers animés et multi-
colores composent autant de tableaux inoublia-
bles. L’ensemble est légèrement disparate,

appartient aux Miracles de saint Ignace, à
Vienne... La disposition générale rappelle d’une
manière frappante le saint Baron de Gand et plus
spécialement le premier projet de cette composi-
tion que possède la National Gallery de Londres.
Par la superposition des deux groupes, le saint
Benoit montre également de l’affinité avec le
saint Roch d’Alost. »

L’inachèvement de cette page magistrale n’est
pas à regretter,, car le génie s’y exprime, semble-

P. P. RUBENS. — LES MIRACLES DE SAINT BENOIT.

Bruxelles. Musée ancien .

mais l’âme romantique du maître y parle
avec une extrême vivacité. La mise en scène
est comme shakespearienne, et l’on comprend
que Delacroix ait aimé et copié (i) ce tableau
composé de plusieurs chefs-d’œuvre. » (Fierens-
Gevaert).

Empruntons au livre de M. Max Rooses d’in-
téressants rapprochements : « Le malade vu en
raccourci au premier plan est dans le Christ
déposé de la croix à Anvers. Le chef en manteau
de fourrure, au pied de l’escalier, figure dans le
Cyrus et Thomyris de lord Darnley ; la possédée

(i) La copie des Miracles de saint Benoit, par Delacroix
(autrefois dans la collection Pereire) qui appartint aussi
au roi des Belges, rejoindra prochainement, espère-t-on,
l’original rubénien.

t-il, d’une façon plus tangible que dans mainte
œuvre terminée. Voyez l’émouvante simplicité du
geste du saint, le recul effrayé de l’imposteur,
le savant agencement de ces deux groupes de
parade qui se répondent ; remarquez la beauté de
ces chevaux, l’éclat de ces vêtements ; observez
la multiplicité des éclairages, la diversité
chatoyante des couleurs, les fortes opposi-
tions d’ombre et de lumière... Si l’attention se
disperse, c’est pour mieux goûter le charme
incomparable et la magie fastueuse d’une telle
composition.

Pierre Bautier.
 
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