DOI Heft:
No 5 (Mai 1914)
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.24679#0043
DU CINQUANTENAIRE
35
LES FOUILLES DE M. LOUIS CAVENS
A SPIENNES EN I9Î3 T
Au cours de l’année igi3, le comte Louis
Cavens a fait poursuivre le déblayement des
galeries souterraines et commencer l’exploration
FIG. I.
des ateliers de taille situés à la surface au voisi-
nage immédiat des puits.
*
* *
Les travaux du fond ont eu d’abord pour
objectif le déblayement aussi complet que pos- ‘
sible du passage reliant les puits
i et 2, ensuite le dégagement
autour du puits n° i, de tous les
piliers de soutènement ménagés
dans la roche, (Fig. x, 2 et 3)
enfin la recherche des bases de
puits nouveaux non encore
déblayés.
Ainsi que nous l’avons dit dans
notre précédent article, les gale-
ries de même que les puits
avaient été en grande partie com-
blées de main d’homme au moyen
des débris de craie provenant du
creusement d’autres galeries.
Avec une parfaite connaissance
du métier, le mineur néolithique
agissait déjà comme on le fait
aujourd’hui s’ingéniant, dès que
(i) Voir notre article précédent : Les fouilles de
M. Louis Cavens à Spiennes en 1912, Bulletin des
Musées Royaux du Cinquantenaire, douzième année,
igi3, n° 5r page 36 et n° 6, page 44-.. -
les premières galeries étaient ouvertes, à ne plus
devoir remonter au jour les déblais des suivantes
et à prévenir ainsi les éboulements.
Dans les matériaux de remplissage des galeries
ont encore été trouvés environ cinq cents pics de
mineur en silex. Ces pics à main pour l’abatage
de la craie entourant les rognons
de silex sont des instruments
allongés, parfois un peu courbes,
taillés assez grossièrement en dos
d’âne, la pointe triangulaire et
effilée (Fig. 4, n° 1). Ils mesurent
de quinze à vingt-trois centi-
mètres de longueur. Quelques-
uns de ces pics sont faits d’an-
ciens nucléus. On ne les rencon-
tre que très rarement intacts.
Presque tous ont la pointe brisée
ou émoussée par le travail. Il y
en a qui sont cassés en deux. Ce
sont donc des outils hors d’usage
jetés et abandonnés là par les
ouvriers de la mine qui, nous
ne savons pourquoi, ont dédai-
gné de les retailler.
Les remblais des galeries contenaient égale-
ment des outils en forme de ciseau (Fig. 4, n° 2)
et des sortes de ciseau-pics, (Fig. 4, n° 3) mais
ces instruments à deux usages sont assez rares.
On y a trouvé aussi de nombreux percuteurs
tous en grès landenien ou dévonien substance
FIG. 2.
dont la résistance au choc est plus forte que
celle du silex. La plupart de ces percuteurs
ayant beaucoup servi, sont devenus com-
plètement sphériques. IL en-est. un, en forme
35
LES FOUILLES DE M. LOUIS CAVENS
A SPIENNES EN I9Î3 T
Au cours de l’année igi3, le comte Louis
Cavens a fait poursuivre le déblayement des
galeries souterraines et commencer l’exploration
FIG. I.
des ateliers de taille situés à la surface au voisi-
nage immédiat des puits.
*
* *
Les travaux du fond ont eu d’abord pour
objectif le déblayement aussi complet que pos- ‘
sible du passage reliant les puits
i et 2, ensuite le dégagement
autour du puits n° i, de tous les
piliers de soutènement ménagés
dans la roche, (Fig. x, 2 et 3)
enfin la recherche des bases de
puits nouveaux non encore
déblayés.
Ainsi que nous l’avons dit dans
notre précédent article, les gale-
ries de même que les puits
avaient été en grande partie com-
blées de main d’homme au moyen
des débris de craie provenant du
creusement d’autres galeries.
Avec une parfaite connaissance
du métier, le mineur néolithique
agissait déjà comme on le fait
aujourd’hui s’ingéniant, dès que
(i) Voir notre article précédent : Les fouilles de
M. Louis Cavens à Spiennes en 1912, Bulletin des
Musées Royaux du Cinquantenaire, douzième année,
igi3, n° 5r page 36 et n° 6, page 44-.. -
les premières galeries étaient ouvertes, à ne plus
devoir remonter au jour les déblais des suivantes
et à prévenir ainsi les éboulements.
Dans les matériaux de remplissage des galeries
ont encore été trouvés environ cinq cents pics de
mineur en silex. Ces pics à main pour l’abatage
de la craie entourant les rognons
de silex sont des instruments
allongés, parfois un peu courbes,
taillés assez grossièrement en dos
d’âne, la pointe triangulaire et
effilée (Fig. 4, n° 1). Ils mesurent
de quinze à vingt-trois centi-
mètres de longueur. Quelques-
uns de ces pics sont faits d’an-
ciens nucléus. On ne les rencon-
tre que très rarement intacts.
Presque tous ont la pointe brisée
ou émoussée par le travail. Il y
en a qui sont cassés en deux. Ce
sont donc des outils hors d’usage
jetés et abandonnés là par les
ouvriers de la mine qui, nous
ne savons pourquoi, ont dédai-
gné de les retailler.
Les remblais des galeries contenaient égale-
ment des outils en forme de ciseau (Fig. 4, n° 2)
et des sortes de ciseau-pics, (Fig. 4, n° 3) mais
ces instruments à deux usages sont assez rares.
On y a trouvé aussi de nombreux percuteurs
tous en grès landenien ou dévonien substance
FIG. 2.
dont la résistance au choc est plus forte que
celle du silex. La plupart de ces percuteurs
ayant beaucoup servi, sont devenus com-
plètement sphériques. IL en-est. un, en forme