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Société Française de Reproductions de Manuscrits à Peintures [Hrsg.]
Bulletin de la Société Française de Reproductions de Manuscrits à Peintures — 1.1911

DOI Artikel:
Durrieu, Paul: Les manuscrits des Statuts de l'ordre de Saint-Michel
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https://doi.org/10.11588/diglit.31472#0030
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COMTE PAUL DUlîRIEU

longue chevelure bouffante, indiquent une femme ; et dans cetle femme il me semble
à peu près certain que nous pouvons reconnaître la reine Anne de Bretagne. Entre
autres preuves à cet égard, j’alléguerai l’argument que l’on peut tirer de la ressemblance
de la tête avec un portrait en buste de la reine Anne, absolument contemporain de
notre miniature, qui a été gravé, en même temps qu’un portrait de Charles VIII,
d’après une « portraiture » faite expressément à ceteffet par un des peintres de la cour,
lefameux Jean Perréal, sur une médaille que la ville de Lyon offrit à Charles VIII et
à Anne de Bretagne lors de leur entrée à Lyon le 15 mars 1494. Remarquons, d’ail-
leurs, que, dans la miniature même, le souvenir de la reine Anne est rappelé par la
présence de son chiffre A, uni au Iv de Charles VIII sur la tapisserie placée dans le
fond de la miniature. Le détail est certainement voulu ; car dans toute la série des
manuscrits illustrés des statuts de Saint-Michel, c’est la seule fois que nous trouvions
une allusion quelconque à unefemme, reine, princesse, ou grande dame.

Portrait de la reine Anne de Brctagne, sur la médaille de la ville de Lyon.

La reproduction que nous donnons permet d’apprécier le mérite de l’œuvre au point
de vue de l’entente de la composition et de la frnesse du dessin ; mais ce qu’elle est
impuissante à laisser soupçonner, c’est, dans ce cas encore, comme pour la miniature
peinte pour Louis XI, la valeur qu’ajoute à l’original le prestige du coloris le plus
ravissant, aux notes tendres et gaies, d’une harmonie et d’une transparence qui peuvent
supporter la comparaison avec les modèles les plus achevés en ce genre. Qu’il me soit
permis de répéter ce que j’ai écrit jadis à ce sujet :

« llevêtez, par la pensée, les anges de gauche de tuniques, l’une bleu clair à reflets
argentés, l’autre rose pâle. Représentez-vous la belle figure ailée du centre avec sa
longue robe blanche glacée de roses et de bleus légers, d’une douceur de tonsexquise ;
son surcot doré, semé, sur la croix blanche qui le divise au milieu et sur la frange, de
perles et de joyaux ; son grand manteau, également de drap d’or, mais broché de
ramages rouges, et entouré d’une bordure de broderies somptueusement ouvrées sur
champs bleus ; sa couronne d’or brillante de pierreries. Figurez-vous encore le person-
nage qui salue, enveloppé d’une grande houppelande dorée, fourrée d’hermine, ouvrant
sur un pourpoint rouge, avec le collier d’or de Saint-Michel au cou; costume somptueux
que contribue à faire mieux ressortir la nuance plus assourdie des vêtements des deux
 
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