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https://doi.org/10.11588/diglit.31472#0245
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1 cm
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ANDRE DE HEYESY
Martin interprète cl'nne façon toute personnelle l’hisloire apocryphe de Troie, que
Guido de Columna, maire de Messiue, avait écriLe au xn e siècle. C’est un roman de
chevalerie qui se déroule sous nos yeux. avec tous les détails familiers de l’époque.
Voici la réception de Jason et de Ilercule par le roi Oetis (Pl. XXIV). II a beau donner
des noms mythologiques à ses personnages, ils n'en reslent pas moins ses contempo-
rains, très vivants, fort réels, malgré les gaucheries de l’exécution. Sur la miniature
reproduite, le roi apparaît une tête plus haut que son entourage, tandis que les moines
sont représentés à peine plus grands que des enfants, en proportion de leur rang
dans la hiérarchie sociale.
Voici une page intime de mœurs de l’époque : les noces de Jason et de Médée (Pl.
XXV). Selon l’habitude de ces vieux maîtres d’exprimer les pensées de leurs person-
nages par des banderoles où sonl écrites des paroles, on voit dans ce registre supé-
rieur un phylactère avec l’inscription allemande : « Tu schnn his mey (Tu es déjà
mienne).
Parfois, on est frappé par le dramatique et la précision des scènes. Voici par exemple
Anténor arrivant chez le prince Nestor (Pl. XXVI). L’horizon est en or gaufré.
Les montagnes sont formées de plans bruns, les vagues de cubes grisâtres et de leurs
pointes jaillissent de légères gerbes d’écume. Une barque vient d’atterrir. Anténor a
mis pied à terre. II serre son chapeau sur sa poitrine. Le vent rejette en arrière son
abondante chevelure. Nestor, à la porte de son palais, fait le geste de lui tendre la
main. Des femmes curienses se penchent à la fenêtre. Et sur le rocher, un petit singe
s’enfuit avec des mouvements comiques.
C’est surtout les voyages et les aventures qui inspirent le peintre. Cette grande
recherche du pittoresque, ces scènes grouillantes, ces mers mouvementées, ces cavaliers
chevauchant font penser parfois aux imaginations de Gustave Doré. Et on est tenté de
croire, que pour connaître si bien cette vie de pérégrmaiions_ûi d’aventnres. Martin
devait partager l’exislence mouvementée de son seigneur et n
II nous resle à examiner à quelle époque Martin exécut E- 11 ^
venons de présenter. Sigismond épousa Barbe de Cilly en 14| =-
1437. Martin ful donc le contemporain de Jacquemart de Heri E- 1-
bourg, des grands miniaturistes du duc de Berry. =■,_
S’il est facile d’établir la date approximative de son œuvre, i E~
miner sa place dans la production contemporaine. II ne relè| =“0
peut se rattacher à aucune école connue. ?;
L’art de la miniature était fort répandu dans les deux royai|E
Sigismond : la Bohême et la Hongrie. Grâce aux encouragen E
arts avaient pris un bel essor en Bohême, et les enlumineurs|= œ
pour son lils Wenceslas, frère de Sigismond, des œuvres forlli
En Hongrie, sous la dynastie angevine, on remarque l’inflrlE n
lienne, particulièrement celle de Naples. Mais ce royaume éta =_
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ANDRE DE HEYESY
Martin interprète cl'nne façon toute personnelle l’hisloire apocryphe de Troie, que
Guido de Columna, maire de Messiue, avait écriLe au xn e siècle. C’est un roman de
chevalerie qui se déroule sous nos yeux. avec tous les détails familiers de l’époque.
Voici la réception de Jason et de Ilercule par le roi Oetis (Pl. XXIV). II a beau donner
des noms mythologiques à ses personnages, ils n'en reslent pas moins ses contempo-
rains, très vivants, fort réels, malgré les gaucheries de l’exécution. Sur la miniature
reproduite, le roi apparaît une tête plus haut que son entourage, tandis que les moines
sont représentés à peine plus grands que des enfants, en proportion de leur rang
dans la hiérarchie sociale.
Voici une page intime de mœurs de l’époque : les noces de Jason et de Médée (Pl.
XXV). Selon l’habitude de ces vieux maîtres d’exprimer les pensées de leurs person-
nages par des banderoles où sonl écrites des paroles, on voit dans ce registre supé-
rieur un phylactère avec l’inscription allemande : « Tu schnn his mey (Tu es déjà
mienne).
Parfois, on est frappé par le dramatique et la précision des scènes. Voici par exemple
Anténor arrivant chez le prince Nestor (Pl. XXVI). L’horizon est en or gaufré.
Les montagnes sont formées de plans bruns, les vagues de cubes grisâtres et de leurs
pointes jaillissent de légères gerbes d’écume. Une barque vient d’atterrir. Anténor a
mis pied à terre. II serre son chapeau sur sa poitrine. Le vent rejette en arrière son
abondante chevelure. Nestor, à la porte de son palais, fait le geste de lui tendre la
main. Des femmes curienses se penchent à la fenêtre. Et sur le rocher, un petit singe
s’enfuit avec des mouvements comiques.
C’est surtout les voyages et les aventures qui inspirent le peintre. Cette grande
recherche du pittoresque, ces scènes grouillantes, ces mers mouvementées, ces cavaliers
chevauchant font penser parfois aux imaginations de Gustave Doré. Et on est tenté de
croire, que pour connaître si bien cette vie de pérégrmaiions_ûi d’aventnres. Martin
devait partager l’exislence mouvementée de son seigneur et n
II nous resle à examiner à quelle époque Martin exécut E- 11 ^
venons de présenter. Sigismond épousa Barbe de Cilly en 14| =-
1437. Martin ful donc le contemporain de Jacquemart de Heri E- 1-
bourg, des grands miniaturistes du duc de Berry. =■,_
S’il est facile d’établir la date approximative de son œuvre, i E~
miner sa place dans la production contemporaine. II ne relè| =“0
peut se rattacher à aucune école connue. ?;
L’art de la miniature était fort répandu dans les deux royai|E
Sigismond : la Bohême et la Hongrie. Grâce aux encouragen E
arts avaient pris un bel essor en Bohême, et les enlumineurs|= œ
pour son lils Wenceslas, frère de Sigismond, des œuvres forlli
En Hongrie, sous la dynastie angevine, on remarque l’inflrlE n
lienne, particulièrement celle de Naples. Mais ce royaume éta =_
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