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Société Française de Reproductions de Manuscrits à Peintures [Hrsg.]
Bulletin de la Société Française de Reproductions de Manuscrits à Peintures — 1.1911

DOI Artikel:
Durrieu, Paul: Les manuscrits des Statuts de l'ordre de Saint-Michel
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https://doi.org/10.11588/diglit.31472#0052
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COMTE PAUL DURRIEU

maison 1. C’est ainsi que ies peintres Hyacinthe Rigaud, Louis-Michel et Carle Yan
Loo, de Troy, Natoire, Hallé, Yien ; les sculpteurs ou graveurs Pigalle, Coustou,
Cochin; les archilectes Mansart et Soufflot, pour n’en citer que quelques-uns, devinrent
chevaliers de Saint-Michel.

Supprimé pendant la Révolution et le Premier Empire, l’Ordre de SainL-Michel reprit
une existence officielle à la Restauration. L’Institut de France eut sa part dans les nou-
velles promotions avec Dacier, Quatremère de Quincy, Raynouard, de l’Académie fran-
çaise ou de l’Académie des Inscriptions, L. de Jussieu, Rrongniart, le baron Héron de
Villefosse, Dupuytren, de l’Académie des sciences. Les maîtres de l’art, peintres. scul-
pteurs, graveurs, musiciens, ne furent pas non plus oubliés.

A la suite du salon de 1824, des récompenses furent décernées aux artistes. En tête
de ces récompenses s’inscrivirent deux décorations de Saint-Michel, accordées à deux
membres éminents de l’Académie des Beaux-Arts, le peinlre Carle Vernet et le sculp-
teur Cartellier. Le roi Charles X tint à venir lui-même faire la distribution des marques
d’honneur à leurs destinataires, le 14 janvier 1825. Le peintre Ileim a fixé la mémoire
de cette cérémonie dans un tableau charmant, appartenant au Musée du Louvre, où
toutes les têtes sont d’excellents portraits. Lleim a choisi l’instant oùleroi, ayantauprès
de lui le vicomte de La Rochefoucauld, chargé de lire la liste des promotions, tend la
croix et le grand cordon noir de Saint-Michel à Cartellier, qui s’incline profondément,
tandis qu’auprès de lui Carle Vernet tient à la main les insignes analogues, qui viennent
de lui être remis. D’autres chevaliers de Saint-Michel, décorés antérieurement, sont
encore là, les peintres Gros, Regnault, Gérard, le sculpteur Bosio, le graveur Des-
noyers, Quatremère de Quincy, le comte de Forbin, directeur général des Musées
royaux.

Sans doute il y a loin de la peinture de Heim, très moderne d’esprit, à l’art des
« historieurs » des xv e et xvi e siècles. Le beau frac brodé d’or de M. de La Rochefou-
cauld ressemble fort peu à la robe de « camelot de soieblanc » du greflier Jean Rober-
tet et des autres officiers de l’Ordre en 1469.

II n’en reste pas moins qne, dans le tableau en question, nous avons sous les yeux
un souverain de la France agissant également en qualité de cbef de l’Ordre de Saint-
Michel, et, sous leurs uniformes de membres de l’Institut, Carle Vernet, Cartellier,
Gros, Regnault, sont aussi bien des chevaliers de l’Ordre que leurs lointains prédé-
cesseurs représentés dans les images de nos manuscrits des statuts.

Ainsi la peinture française,à la naissance de l’institution, et en vertu de l’ordonnance

extrait de la Revue historique, nohiliaire et hioqrapliique, nouvelle série, t. IX, année 1873). Voir aussi du
même auteur : Lettres de nohlesse et décorations de l’Ordre de Saint-Michel conférées aux artistes aux XVII e et
XVIII e siècles, dans les Nouvelles archives de l’Art français, 3 e série, t. V, et dans la Revue de l’art français,
6 e année, n° d’août 1889.

1. Docunients concernant divers artistes, membrcs de l’Ordre de Saint-Michel et Essai d’armorial des artisles
franç.ais dans les comptes rendus de la Réunion des Sociétés des Beaux-Arts des départements, année 1900,
p. 461-474 ; année 1903, p. 296-403 ; et année 1904, p. 589-687).
 
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