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LA PEINTURE EN PERSE

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sieurs de ces peintures ont été décrites d’une façon très précise par un auteur inconnu
qui écrivit au xi e siècle, sous le titre de Somme cles Chroniques, une histoire générale
du monde.

Le souvenir de ces peintures sassanides, qu’il est assez aisé de reconstituer quand on
a lu le texte de la Somme des Clironiques, en ayant sous les yeux des photographies
du camée improprement connu sous le nom de coupe de Chosroès et des bas-reliefs de
INaksh-i Radjab et de Naksh-i Roustam, ne me paraît pas avoir beaucoup influé surl’art
des écoles postérieures, et il me semble que les primitifs à type sassanide, si l’on peut
employer ce terme pour parler d’œuvres dont on ne possède pas un seul exemplaire,
n’onLpour ainsi dire pas été connus des artistes qui vécurenl aux xm e et xrv e siècles,
et qui enluminèrent les Livres des Rois dans lesquels se Irouve racontée, en même
temps que toute la légende épique de l’Iran, l’histoire des Sassanides

Rien que les conditions géographiques et politiques 2 au milieu desquelles vécut la
Perse aient considérablement enlravé ses rapports avec le monde byzantin, l’influence
de l’art hellénique est beaucoup plus marquée dans les œuvres de la peinture iranienne
que celle de l’art sassanide. Même en admetlant, ce qui est ti'ès possible, que les
peintures byzantines ne furent pas connues directement en Perse, mais plutôt par
l’intermédiaire d’œuvres exécutées par les Musulmans de Syrie et d’Egypte, de Syrie
surlout 3, d’après des modèles byzantins, il est certain que, bien au delà de la période
primitive, l’on retrouve dans l’art persan un souvenir assez précis, et en tout cas très
caractéristique, des œuvres byzantines des vn e-xi e siècles.

L’exemple le plus typique de l’influence de la peinture grecque surl’art iranien nous
est fourni, jusqu’à présent, un manuscrit, d’une facture d’ailleurs très médiocre,
qui fut exécuté aux environs de 1280 de nolre ère, à Sivas, pour un sullan seldjou-
kide, et qui conlient un trailé astrologique, vraisemblablement traduit d’une version
gnoslique arabe de quelque livre grec d’astrologie gréco-sabéenne.

Bien que la date de ce très curieux document 4 le jilace à une époque qui avait vu

les peintures représentant les rois de Perse, d’après un livre auquel il donne le titre de Porlrails dcs rois de
la dynastie sassanide, qui est vraisemblablement le même que vit Masoudi à Istalchar, qu’il fûl anlérieur à la con-
quête, ou copié sur un exemplaire remontant à l’époque sassanide, cc qu’il est impossible de déterminer d’après
ce que disent Masoudi et l’auteur dc la Somme des Chroniques.

1. Peut-êtrc conviendrait-il do faire une restriction pour la façon caractéristique dont les artistes ont traité,
à toutes les époques, le personnage dc Koustam, le véritable héros du Livre des Rois, mais c’est là un fait très
douteux.

2. Lutte constante do l’Iran avec les Grecs à l'époque sassanide, isolemenl complel de la Pcrsc, qui ne pul
prendre jour sur la Méditerranéc quand l’empire des khalifes se fut constitué et quand il eut établi une bar-
rière infranchissable entre la Perse et l’Occident.

3. Ces copiesde peintures byzantines par les Musulmans ne sont point chose très commune, mais il en
existe, tels les manuscrits des Séances de Hariri, ou certains exemplaires des romans de Barlaam et Joasaph ;
les traités d’astrologie grecs ornés d’images représentant les signes du zodiaque furent évidemment repro-
duits tels quels parles Musulmansde Syrie, car l’astrologie arabe n’est qu’un décalque de l’astrologio grecquc;
ces manuscrits furent transportés en Perse, où on les traduisit en persan, de sorte qu’aujourd’hui encore I’as-
trologie persane est complèteinent hellénique.

4. Bibliothôque nationale, ancien fonds persan, ms. 174.

Sociétê française de reproductions de manuscrits à peintures.

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