48
LES PRINCIPAUX MANUSCRITS A PEINTURES
grandes (mesure moyenne : 80 mm. x 90 mm.), ne sont qu’esquissées à la plume. L’or
desfeuilles, Lrès poli, se renconlre à quelques passages. La même remarque s’ailresse à
l’ornementation. Si ce manuscrit avait été achevé, il serait un des exemplaires les plus
richement décorés de la peinlure tchèque de l’époque carolingienne lardive. Dans l’étal
oii il esl aujourd’hui, il n’esL qu’un essai, mais il nous permet de discerner la méthode
du Lravail de l’enlumineur ; il constitue en mème temps un recueil unique d’esquisses
dessinées par un chef d’alelier et illustrant touLe la Bible. Ces dessins tracés sur le
parchemin à la plume, d’une main aussi sûre que légère, ont le charine de fraîcheur et
de sponlanéité, qui manque souvent à des miniatures lerminées. Un peintre a tenté
d’aehever la décoraLion du second volume au xvie s. Plusieurs initiales sonL peinles
(inemenL à la gouache. Dans bien des cas on s’est contenté de badigeonner le dessin
primitif à l’intérieur des initiales. Quelques lettres furent complètement achevées. On
y appliqua les procédés de peinture de l’époque avancée de la Renaissance du Nord. 11
en est de même des initiales dans le vol. II, du folio 1 au folio 136.
Descriplion. — Pars Prima. — ms 284 I. fol. 1. (Pl. X.)
Au début du Prologue, initiale F(rater) en bleu, formée par des feuilles d’acanthe.
Inlérieur violet, à ornement en spirale, plus clair et fleuronné. On aperçoit, à gauche,
saint Jérôme, assis sur un banc de bois, en robe violette, doublée de vert, et en manteau
rouge. 11 écrit avec une plume de cane dans un livre ouvert sur un pupitre rose, où
repose également son chapeàu de cardinal. Albert von Sternberg in pontiflcalibus est
agenouillé dans l’angle de droite, avec un pallium sur la chape. Le visage du saint,
gros, plein, à barbe courte et carnaLion rose, de même que la têle d’Alberl, sont traités
individuellement, comme des portraits. Le décor, encadrant le texte de trois côlés, esl
formé par des feuilles dorées d’acanthes fines, oblongues, frêles, de couleurs claires
et gaies (rose, bleu, lilas, vert pâle, jaune). Ges feuilles sont caractéristiques dans les
manuscrits tchèques du troisième quart du xive s. Des grolesques à la mode italienne
(petils iièvres, oiseaux) animent les rouleaux en spirale des feuilles. Sur un rameau,
terminé par une fleur, de la marge inférieure, un jeune homme nu-pieds esl deboul, en
lunique bleue ; il lire avec son arc sur un héron dont les plumes sonl des couleurs
variées. Les étoiles de Sternberg el les croix or du Chapitre de Litomysl se répètent à
la marge supérieure et inférieure.
Fol. 4. (P1 XI.)
Une lige d’or de la hauteur de la page (largeur : 44 mm.), séparant les deux colonnes,
forme l’initiale I(n principio), bordée par des rameaux qui se Lerminent par des feuilles
d’acanthe, fourchées à la marge inférieure et supérieure. Dans la longueur de la lige,
six médaillons ronds représenlent l’LIexameron, les six jours de la Création selon la
Cenèse ; dans le septième, Dieu le Père est assis sur son trône. Charles. I\ de Luxem-
bourg en manteau or et couronne lchèque, est agenouillé devant le trône à gauche ;
Albert von Sternberg, à droite. Ici encore, l’observalion parfaite des visages portraitu-
rés, bien qu’ils ne soient qu’esquissés à la plume, est tout à fait frappante.
LES PRINCIPAUX MANUSCRITS A PEINTURES
grandes (mesure moyenne : 80 mm. x 90 mm.), ne sont qu’esquissées à la plume. L’or
desfeuilles, Lrès poli, se renconlre à quelques passages. La même remarque s’ailresse à
l’ornementation. Si ce manuscrit avait été achevé, il serait un des exemplaires les plus
richement décorés de la peinlure tchèque de l’époque carolingienne lardive. Dans l’étal
oii il esl aujourd’hui, il n’esL qu’un essai, mais il nous permet de discerner la méthode
du Lravail de l’enlumineur ; il constitue en mème temps un recueil unique d’esquisses
dessinées par un chef d’alelier et illustrant touLe la Bible. Ces dessins tracés sur le
parchemin à la plume, d’une main aussi sûre que légère, ont le charine de fraîcheur et
de sponlanéité, qui manque souvent à des miniatures lerminées. Un peintre a tenté
d’aehever la décoraLion du second volume au xvie s. Plusieurs initiales sonL peinles
(inemenL à la gouache. Dans bien des cas on s’est contenté de badigeonner le dessin
primitif à l’intérieur des initiales. Quelques lettres furent complètement achevées. On
y appliqua les procédés de peinture de l’époque avancée de la Renaissance du Nord. 11
en est de même des initiales dans le vol. II, du folio 1 au folio 136.
Descriplion. — Pars Prima. — ms 284 I. fol. 1. (Pl. X.)
Au début du Prologue, initiale F(rater) en bleu, formée par des feuilles d’acanthe.
Inlérieur violet, à ornement en spirale, plus clair et fleuronné. On aperçoit, à gauche,
saint Jérôme, assis sur un banc de bois, en robe violette, doublée de vert, et en manteau
rouge. 11 écrit avec une plume de cane dans un livre ouvert sur un pupitre rose, où
repose également son chapeàu de cardinal. Albert von Sternberg in pontiflcalibus est
agenouillé dans l’angle de droite, avec un pallium sur la chape. Le visage du saint,
gros, plein, à barbe courte et carnaLion rose, de même que la têle d’Alberl, sont traités
individuellement, comme des portraits. Le décor, encadrant le texte de trois côlés, esl
formé par des feuilles dorées d’acanthes fines, oblongues, frêles, de couleurs claires
et gaies (rose, bleu, lilas, vert pâle, jaune). Ges feuilles sont caractéristiques dans les
manuscrits tchèques du troisième quart du xive s. Des grolesques à la mode italienne
(petils iièvres, oiseaux) animent les rouleaux en spirale des feuilles. Sur un rameau,
terminé par une fleur, de la marge inférieure, un jeune homme nu-pieds esl deboul, en
lunique bleue ; il lire avec son arc sur un héron dont les plumes sonl des couleurs
variées. Les étoiles de Sternberg el les croix or du Chapitre de Litomysl se répètent à
la marge supérieure et inférieure.
Fol. 4. (P1 XI.)
Une lige d’or de la hauteur de la page (largeur : 44 mm.), séparant les deux colonnes,
forme l’initiale I(n principio), bordée par des rameaux qui se Lerminent par des feuilles
d’acanthe, fourchées à la marge inférieure et supérieure. Dans la longueur de la lige,
six médaillons ronds représenlent l’LIexameron, les six jours de la Création selon la
Cenèse ; dans le septième, Dieu le Père est assis sur son trône. Charles. I\ de Luxem-
bourg en manteau or et couronne lchèque, est agenouillé devant le trône à gauche ;
Albert von Sternberg, à droite. Ici encore, l’observalion parfaite des visages portraitu-
rés, bien qu’ils ne soient qu’esquissés à la plume, est tout à fait frappante.