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La chronique des arts et de la curiosité — 1868

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Nr. 23 (7 Juin)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26660#0129
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LA CHRONIQUE DES ARTS.

91

BIBLIOGRAPHIE.

JOURNAUX.

La Marotte, 21 mai. — L’Éclipse, 24 mai. — Le
Monde pour rire, 30 mai. Charges coloriées d’après
les tableaux les plus remarqués ou les plus excen-
triques du Salon.

La Presse, 28 mai. Le Boudoir de la Duthé, actuel-
lement chez M. L. Double, par M. Edmond Croset. —
3 juin. Salon de 1868, 2e article, par M. Marius
Chaumelin.

France, 29 mai et 4 juin. Salon de 1868, par
M. Bonnin.

La Liberté, 1er juin. Un Flâneur au Salon, feuille-
ton en vers, par M. Amédée Pommier. — 29 mai.
MM. Fromentin, J. Breton, Heilbuth, Leloir, Lagge,
A. et J. Devriendt, Bohn, Muller, Brion et Courbet,

— 3 juin, MM. Zamacoïs, Gide, Vibert, Saintin,
Brandon, Roybet, Beyle, Jundt, Worms et Vautier,
par M. P. de Saint-Victor.

Le Moniteur, 2 juin. MM. J. Massé, Viger, Worms,
Carraud, Picoud, Brandon, Antigna, Saal, Schlesin-
ger, Schever, Madarasz, par M. Théophile Gautier.

— 4 juin. Salon de 1 868 ; Brown, Luminais, Adolphe
et Armand Leleux, Mme Leleux, Lambron, Huguet,
Mouchot, de Tournemine, Toulmouche, Debon, Bon-
vin, Heilbuth, par M. Théophile Gautier.

Le Temps, 3 juin. Salon de 1868, la sculpture, par
M. Charles Blanc.

Les Débats, 3 juin. Gérôme, Fromentin, Heilbuth,
Breton, Vautier, Jundt, Brion, par M. Charles Clé-
ment.

Revue des Deux Mondes, 1er juin. Bertel Thorvald-
sen, sa vie et son œuvre, par M. Henri Delaborde. —
Le Salon de 1868, par M. Edmond About. — Un mot
sur l’archéologie orientale, par RI. L. Vitet.

LIVRES.

IJ Architecture et M. Viollel-le-Duc, à propos de
l’église d’Aillaut, par J. Lobet. Auxerre, chez Gallot,
1868. Brochure in-8°, 32 pages et 3 planches.

M. Lobet est rédacteur de Y Yonne, un des journaux de
province où les questions d’art sont traitées le plus sérieu-
sement, et que nous citons souvent. Le travail qu’il nous
donne aujourd’hui en brochure a paru dans l’Almanach
historique de l’Yonne pour 186S. C’est la description très-
précise d’une église clans le goût roman, que M. Viollet-
le-Duc vient d’élever sur la place du Marché d’un bourg
appelé Aillaut-sur-Thalon. Trois planches accompagnent
cette étude que rehaussent des considérations hardies et
justes sur l’état des idées contemporaines en architecture
religieuse. pr. b.

Le Directeur : Émile Galichon.

MOUVEMENT DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ.

VENTE PALMER, A LONDRES.

Auctioner MM. Solheby, Vilkimon and Hodge.

(du 18 au 22 mai.)

C’est M. Colnhagi qui était chargé du soin de cette
belle vente. Nos marchands français s’y étaient ren-
dus, et c est M. Clément qui a acquis la fameuse
Pièce aux cent florins, pour le compte de M. Dutuit,
de Rouen.

Nous donnons les prix d’adjudication en livres
(25 fr.) et en schellings (1 fr. 25).

Berghem. 3 vaches, couchées. 15 liv. 5 sch.

Albert Dorer. Adam et Ève. 39 liv.

Hogarth. The Rake’s progress.- 9 liv. 10 sch. — Les élec-
tions. 10 liv. 5 sch.

W. Hollar. Intérieur de la Banque royale. 17 liv.

W. Woollett. La mort du général Wolfe, épr. avant
toute lettre, retouchée par WoOllett. Unique. 16 liv. —
Bataille de la Ilogue, avant la lettre. 36 liv. — Charles II
débarquant à Douvres, d’après VVert, épr. avant la lettre.

29 liv.

G. Longiii. Madeleine repentante, d’après Corrège, avant
la lettre. 35 liv.

Le Maître de 1488. Saint Georges vainqueur du dra-
gon. 34 liv. 10 sch.

R. Morghem. La Cène, d’aprps Léonard de Vinci. Épr.
avant la lettre, avec une dédicace autographe du graveur
à son ami « il signor Gaetano Fozzioli. » 250 liv. — L’Au-
rore, d’après le Guide. 68 liv.

F. C. Muller. La Madone de Saint Xiste, avant la lettre.
114 liv.

Rehbbandt. La Pièce aux cent florins. 1,100 liv. La
Chronique a donné, l’an dernier, précisément à propos de
de l’acquisition qu’en avait faite M. Palmer, qui devait en
jouir si peu de temps, l’histoiique de cette belle, rare et
précieuse épreuve. — Le Paysage aux trois arbres. 87 liv.
— Jan Lutma, 1er état. 84 liv. — Ephraïm Bonus.
65 liv.

V. Schiavone. L’Assomption de la Vierge, d’après Titien.

30 liv.

R. Sraüze. Vénus et Adonis, d’après Titien, avant toute
lettre. 99 liv.

J. Sdyderhooft. Les plénipotentiaires du traité de
Munster, d’après le fameux tableau de Terburg qui vient
d’être vendu 182,000 fr., dans lb vente San Donato. 29 liv.
Cette gravure est un véritable chef-d’œuvre de simplicité et
de justesse.

COLLECTION DE FEU W. HENRI DIDIER.
Député au Corp? législatif.

OBJETS D’ART,

DE CURIOSITÉ ET D’AMEUBLEMENT,
TABLEAUX ET DESSINS.

Homme d’esprit, d’un caractère essentiellement
affable et bienveillant, M. Henri Didier affectionnait
les maîtres qui font pénétrer dans nos demeures la
gaieté avecun rayon de soleil. Les artistes qui le char-
maient, c’étaient nos coloristes modernes et nos pein-
tres aimables du xvmc siècle, dont il sut choisir les
pages exquises avec un tact des plus parfaits. De
Bonnington, maître si rare à rencontrer aujourd’hui
dans les ventes, il possédait cinq toiles, toutes re-
marquables par la légèreté du pinceau et la finesse du
coloris. De Decamps il comptait huit œuvres dignes
de faire l’ornement et le joyau principal des cabinets
les mieux choisis. Quel tableau plein de vérité et de
poésie que celui dans lequel il nous a représenté des
Bohémiens en voyage! Comme dans cette page on y
retrouve bien le peintre des chaudes atmosphères !
De gros nuages couvrent le ciel, enlèvent tout air aux
malheureux qui suivent, les uns à pied, les autres à
cheval, le bord de la Méditerranée ; un chien harassé
par la chaleur, par la poussière qui saupoudre sa
langue pendante, marche derrière la bande, que pré-
cède un chariot. Non moins vrai est le Jeune Sa-
voyard, qui, son chapeau sur la tête, son tambour au
dos, déjeune, assis sur un grabat, avant d’aller dans
la rue amuser les passants. Son chien , instrument
principal de sa fortune, épie avec inquiétude ses mou-
vements et réclame une part du repas matinal, sa-
chant bien que celui du soir pourrait bien manquer.

Dans la Pêche au thon, éclairée par un soleil cou-
chant, Decamps, le peintre de la lumière, a mis les
couleurs les plus magiques de sa chaude et puis-
sante palette. Notons encore de ce maître inimitable :
des Soldats grecs au repos, le Laboureur du Lot, un
Râtelier grec, un Chien basset et un Chenil qu’il
s’est plu à graver lui-même.

Diaz, le peintre des nymphes, des Vénus, des
Amours, se trouve représenté ici par une Fée qui
sème des bijoux que des enfants ramassent ; par une
Nymphe tourmentée par des Amours ; par un Inté-
rieur de forêt; par des Femmes qui pleurent l’Amour
qui les quitte; quatre toiles anciennes, glacées d’am-
bre et dans lesquelles 16 rose, le jaune, le vert et le
bleu brillent comme des pierres précieuses.

Mentionnons encore de Théodore Rousseau un pay-
sage tout humide de rosée où se dessine la couronne
irisée de l’arc-en-ciel, et de Jules Dupré une Mare
dans les bois, inondée d’une lumière chaude et douce
à la fois, où des animaux viennent boire.

Lié intimement avec le peintre rival des Hollan-
dais les plus habiles, M. Henri Didier comptait dans
sa galerie plusieurs chefs-d’œuvre de Meissonier, ta-
bleaux précieux non-seulement par la précision et la
justesse de la touche, par le rendu des moindres
détails, par la fine observation de la mimique, mais
encore par le choix des sujets. On connaît peu de ta-
bleaux dans lesquels Meissonier a retracé la beauté de
la femme, et M. Henri Didier a été assez heureux
pour posséder de lui un ravissant Portrait de jeune
femme dans lequel la tête, seule achevée, est peinte
avec une délicatesse et un esprit qui laissent bien
loin Mieris et tous les maîtres précieux de la Hol-
lande. Avec quelle fatuité merveilleuse marche en
se dandinant ce Jeune Incroyable, en habit gorge de
pigeon, en culotte jaune, gilet blanc, cravate blanche,
bas chinés, souliers fins! Derrière lui, sur le mur,
on lit très-distinctement tracés avec une finesse qui
eût fait le désespoir de Gérard Dow, les affiches des
théâtres du jour : Anacréon, au théâtre de la républi-
oue des arts; le Prisonnier, pour la rentrée d’Elleviou
à l’Opéra-Comique; les Yisitandines à Feydeau et l’as-
cension de Mme Saqui, au jardin de Tivoli. N'est-ce
point encore une vraie page de comédie que ce petit
cadre dans lequel le peintre nous a représenté le Petit
neveu de Rameau, assis dans un cabaret orné d’i-
mages, fumant devant un verre de bière, avec son
chapeau sur l’oreille, son gilet ouvert, sa chemise
débraillée, son vêtement rouge dont la coupe élé-
gante trahit, en dépit du lieu et du désordre de sa
mise, un homme de bonne compagnie? Nous aurions
encore à louer un Gentilhomme de la cour de
Henri III, galamment habillé, qui porte cavalière-
ment sur la tête une toque ornée d’un pompon de
plumes , qui pose avec crânerie son poing sur la
hanche ; ainsi qu’un merveilleux Dessinateur vu de
dos, sur la muraille de l’atelier duquel M. Meisso-
nier a placé son adresse « à Roissy » à côté de celle
de son ami Henri Didier « rue du Hanovre ». Mais
ces chefs-d’œuvre jouissent depuis longtemps d’une
juste célébrité et il faut nous hâter de signaler à nos
lecteurs quelques-uns des tableaux anciens que
M. Didier a réunis avec une parfaite sûreté de goût.

Par le nombre comme par l’importance des toiles,
Boucher triomphe dans cette collection où on le re-
trouve avec des scènes pastorales, des fleurs et des
fruits ; avec une Naissance et une Mort d’Adonis qui
se faisaient pendant chez un amateur illustre, la Lyve
de Jully, et surtout avec un portrait de Mme de Pom-
padour, qui doit être classé parmi les œuvres capitales
du maître. La favorite, vêtue d’une robe bleue, un
bouquet au corsage, un livre dans la main, s’est fait
représenter en pied, entourée de cartons de dessins et
de musique, de volumes; derrière elle est peinte une
riche bibliothèque. Ce qui augmente encore singuliè-
rement la valeur de ce tableau superbe, de ce portrait
officiel, c’est qu’il nous est parvenu dans son cadre de
l’époque, vrai chef-d’œuvre de sculpture, aux armes
de la marquise. Après Bouclier vient Chardin avec
des fruits, des natures mortes et avec la Serinette,
tableau trop renommé pour qu’il soit nécessaire de le
louer; puis Fragonard avec des Baigneuses et le Re-
tour au logis, spirituelle ébauche du tableau célèbre
de la collection du marquis du Blaizel ; Lagrénée
avec un Paris et Ilelène ; Nattier avec une Madame
de Sombrerai en Érato et la Duchesse de Chartres
en llébé; Greuze avec le portrait de MUc Olivier, ac-
trice du théâtre de la Nation, et avec une Tête d’An-
dromaque très-vivement et très-grassement peinte.

On se rappelle certainement avoir admiré à l’exposi-
 
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