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La chronique des arts et de la curiosité — 1870

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Nr. 31 (31 Juillet)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26662#0129
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CHRONIQUE DES ARTS.

123

espèce paraîtra parfaitement à sa place clans
l’industrie manufacturière, à cause de son
bon marché ou de la nouveauté de sa ma-
tière. »

NOUVELLES.

On vient d’ouvrir au Louvre une salle
dite de Henri II, située entre la galerie con-
sacrée à la collection La Caze et le grand
salon de la peinture française. On y a placé
un certain nombre de tableaux français,
anciens et modernes, dont nous donnerons
prochainement le détail.

*

* *

Le tableau de Mignard, la Vierge en pleurs,
dont, d’après le journal le Réveil, nous avons
raconté l’odyssée (voir la Chronique du
17 juillet), est rentré au musée du Louvre,
où il est exposé dans la galerie française du
xviie siècle, depuis l’ouverture de cette ga-
lerie au public.

Cette tête de Vierge, d’ailleurs très-mé-
diocre, fait pendant à un Ecce Homo du
même peintre.

*

* *

M. Gandouin, expert, 16, rue Saint-Geor-
ges, nous écrit pour nous informer qu’il re-
cevra chez lui, des amateurs, artistes et
marchands, tous les objets et oeuvres d’art
et de curiosité destinés à être vendus au
profit de la souscription patriotique ouverte
en faveur des blessés des armées de terre
et de mer.

Ces objets et œuvres d’art seront vendus
par le ministère d’un commissaire-priseur,
dèsque leur nombre permettra une vacation.
Le produit de la vente sera immédiatement
versé dans la caisse de secours.

M. Gandouin abandonnera au profit de
l’œuvre ses honoraires comme expert, et
les objets déposés chez lui ne subiront au-
cuns frais soit de magasinage, soit de trans-
port.

Nous nous empressons de donner la pu-
blicité de la Chronique h la patriotique ini-
tiative de M. Gandouin, et nous ne doutons
pas que son appel ne soit chaleureusement
accueilli.

*

* *

On annonce la mort de M. J.-A. Pastelot,
peintre, graveur et dessinateur pour l’in-
dustrie. Il a donné aux journaux illustrés
des dessins très-colorés. Il n’était âgé que
de cinquante ans lorsqu’il a succombé à la
lente et cruelle maladie qui le minait de-
puis plusieurs années.

*

* *

Quelques journaux ont annoncé que
M. Meissonier serait attaché pendant la
guerre à l’état-major comme peintre his-
toriographe, ainsi que cela avait eu lieu
pendant la guerre d’Italie. 11 n’en est rien.
M. Meissonier ne quittera point son bel ate-
lier de Poissy.

*

* *

Le Messager clu Midi nous apprend la
mort du conservateur du musée de Mont-
pellier, portraitiste éminent.

*

* *

On vient de découvrir à Madrid une cor-
respondance entre Philippe II et le Titien.
Elle oll're, nous assure-t-on , un vif intérêt.
La Gazelle des Beaux-Arts espère publier la
traduction des passages les plus saillants
dès que les originaux auront été mis au
jour à Madrid.

H*

* *

Parmi les fêtes offertes par le grand-duc
à l’empereur de Russie, pendant son der-
nier séjour au château du Belvédère, à Wei-
mar, il en est une qui mérite d’être signa-

lée. Ce sont les tableaux vivants qui en ont
fait les frais. Les Allemands, on lésait, ex-
cellent dans ce genre de représentation, et
le comte de Wedel, chambellan du grand-
duc, a été parfaitement secondé dans sa
tâche par les peintres les plus distingués de
l’école de peinture de Weimar et par le
peintre de la cour, d’autant plus intéressés
eux-mêmes au succès, que les tableaux vi-
vants figuraient leurs propres œuvres.

M. Preller, peintre de la cour, a fait re-
présenter deux de scs plus belles fresques.
M. Charles Verlat a produit beaucoup d’ef-
fet avec la Pomme de discorde, sorte de tri-
logie enfantine d’une composition char-
mante.

M. Pauwels a fait revivre et palpiter trois
de ses toiles les plus importantes : le Comle
de Buren, prisonnier à Anvers; Philippe de
Hainaut recueillant les enfants pauvres; Lu-
Iher chantant Noël devant la veuve Colla, à
Eisenach.

M. Thumain avait choisi sa Femme vala-
que et le Départ de la Mariée, scène de la
vie italienne au moyen âge.

Les tableaux vivants organisés au château
du Belvédère ne représentaient que des œu-
vres faites à l’école de peinture (Kuntschule)
de Weimar, où professent les artistes que
nous venons de nommer et qui avaient,
pour interpréter leurs peintures, le person-
nel du théâtre de la cour.

A la fin de la soirée, les professeurs de
l’école de peinture et leur directeur ont été
présentés à l’empereur de Russie et au roi
de Saxe, qui assistait également à cette
fête.

*

* *

M. Larrey vient de donner à l’Académie
de médecine un tableau du peintre espa-
gnol Aparicio. Ce tableau , exécuté en
ISOZi, fut exposé au Salon de 1806, où il ob-
tint un grand succès.

A ce propos, une curieuse discussion s’est
élevée à l’Académie pour déterminer le véri-
table sujet du tableau, qui représente une
scène d’épidémie.

On a vu ces médecins, faisant trêve à
leurs occupations habituelles, disserter sur
les choses de l’art. De la couleur des corps,
on a conclu que le tableau représentait un
épisode de la fièvre jaune de Valence. Un
médecin militaire des colonies a reconnu
les symptômes extérieurs de la fièvre jaune
que le peintre espagnol avait su reproduire
en peignant les cadavres.

Le lendemain, le catalogue de 1806 qu’on
ayait retrouvé est venu confirmer l'opinion
émise par l’Académie de médecine. Il est
curieux de voir le diagnostic médical prêter
aide et assistance à la critique d’art prise au
dépourvu.

*

* *

La reine Victoria a visité dernièrement
i’exposilion de notre compatriote Gustave
Doré et a fait l’acquisition d’un des princi-
paux tableaux du peintre.

*

* *

La huitième livraison du Dictionnaire gé-
néral des Artistes de l'École française que
publie notre collaborateur É. Bellier de la
Chavignerie contient une partie de la lettre
D, et le hasard a groupé dans cette livraison
des noms ou illustres ou intéressants pour
nous. Après Delacroix, David, Decamps,
nous trouvons Daubigny, Dauzats, Davioud,
Dantan, Darcel, Debucourt, IL Delaborde.
Souhaitons à cet utile ouvrage une publica-
tion plus rapide, et son succès est assuré,
car nous ne possédons point de répertoire
analogue.

*

Tout récemment M. Claudin, libraire-ex-
pert, annonçait dans son catalogue à prix
marqués une reliure aux armes du célèbre
bibliophile J.-A. de Thou. Il laissait, disait-
il, à l’acquéreur lui-même le soin de la faire
réparer, « afin que l’authenticité de la pro-
venance ne pût être suspectée. » M. Claudin

ajoutait: «A ce propos, nous ne saurions trop
mettre en garde les bibliophiles contre cer-
tains faussaires, qui depuis peu ont mis en
circulation des volumes aux armes récem-
ment appliquées de la reine Marie-Antoi-
nette, de Mme du Barry, de Chamillart et
autres personnages illustres. On a été jusqu’à
fabriquer entièrement, avec une habileté et
une perfection incroyables, de faux exem-
plaires à la reliure de Longepierre, de Gro-
lier, de François Ier et autres célébrités à la
mode. Nous n’hésitons pas à dévoiler im-
médiatement cette fraude audacieuse et à
lui donner le plus de retentissement pos-
sible, afin de l’arrêter dès son début. »

*

* *

Le temps est aux réclamations de ce genre.
En voici une non moins grave que publie
dans son dernier numéro le Bulletin du Bi-
bliophile. Certains experts de province an-
noncent dans leurs catalogues de vente — ces
ventes de livres sont aujourd’hui au moins
aussi fructueuses en province qu’à Paris
— des ouvrages rares dont ils mentionnent
incomplètement la condition, soit pour les
feuillets, soit pour les gravures, soit pour la
reliure. Le client parisien, qui ne peut vé-
rifier, donne commission au meilleur de ses
intérêts et reçoit un livre en lambeaux, ou
un fragment de reliure, ou une gravure d’un
état absolument fatigué. Plus la vérification
est difficile, plus l’expert doit se montrer
clair et précis.

Le Directeur : ÉMILE GALICIlOiN',

—-

BIBLIOGRAPHIE.

LIVRES.

L’Illustre Compiègne, par Fleury de Fré-
micourt, édition revue et annotée par
F. Pouy. Paris, Baur et Détaille, 1870. ln-18.

Un membre de la Société des Antiquaires de
Picardie, un travailleur zélé, M. F. Pouy, qui
s’est \oué corps et âme à l’étude de la Picardie,
a eu l’heureuse idée de rechercher les pièces
rares ou inédites intéressant l’histoire, les lettres
et les arts dans cette province. Sous le titre gé-
néral de Picardie historique et littéraire, il a
déjà publié cinq opuscules dignes à tous égards
de fixer l’attention des curieux et des biblio-
philes. Parmi ces publications, il en est une
dont l’édition princeps remonte à 1698 et qui est
devenue rarissime, car, pendant le cours de ses
longues et incessantes explorations relatives à la
bibliographie picarde, M. F. Pouy ne l’a ren-
contrée que deux ou trois fois. En voici le titre
exact1 :

« L’Illustre Compiègne, Lettre à Madame ***,
où l’on rapporte ce qui s’est passé de considé-
rable sous les règnes de chacun des Rois de
France, et l’ordre de bataille de l’Armée du Roi
commandée par Monseigneur le duc de Bour-
gogne, au camp de Coudun près de cette ville,
par M. Fleury de Frémicourt. A Paris, chez Jean
Moreau, rue Galande, près la Fontaine Saint-
Séverin, '1698. Avec permission. »

Ce petit livre, consacré à l’histoire des fastes
des rois à Compiègne, depuis les premiers temps
de la monarchie française jusqu’à Louis Xt V, qui
mentionne leurs séjours, leurs passages, les fêtes,
les cérémonies dont cette ville fut le théâtre, et
où l’on trouve des détails curieux sur le grand
festival militaire de d698 organisé en l’honneur
des petits-fils de Louis XIV, « pour leur donner
l’image de la guerre », ce petit livre, M. F. Pouy
l’a enrichi d’une préface historique pleine d’éru-
dition, de notes serrées et substantielles et d’un
appendice divisé en deux parties : \ ° Compiègne
sous Louis XV et Louis XVI; 2° Napoléon Pr
et le Lycée de Compiègne, origine de l'École
des arts de celle ville. C’est ce second chapitre,
que nous ne nous attendions pas à rencontrer
en si belliqueuse compagnie, qui nous a parti-
culièrement intéressé.

Après la Révolution, Paris, Saint-Cvr et Com-
piègne furent dotés d’un Prytanée ou établisse-
ment d’instruction publique destiné à recevoir
des boursiers. Le prytanée de Compiègne ne
tarda pas à troquer sa dénomination première
contre celle d'École des Arts. C’est ce que

1. Voici les titres des quatre autres : I, Dourneau,
démophile, -poète à Iloije en 1795, 1866; II, Blasons
et Anagrammes picards, 1866; III, Mémoire pour
l'histoire de la Ligue à Noyon, 1868; IV, Procès du
chevalier de la Barre, 1809.

nous apprend une lettre, reproduite par M. F,
Pouy, de M. Berton, d’abord directeur du col-
lège, puis proviseur de l’École des Arts de Com-
piègne.

« A dater des premiers mois de l’an xir,
écrit M. Berton le 2o messidor an xi, les trois di-
visions du Prytanée français, Paris, Saint-Cvr et
Compiègne, aurontexisté. Plus de prytanées. Paris
et Saint-Cvr sont changés en lycées, et Compiègne
en École des Arts où, au latin près, qu’on ne
croit pas absolument nécessaire, je suis autorisé
à donner à mes jeunes gens l’éducation la plus
relevée et la plus étendue... lecture, écriture
élémentaire et perfectionnée, grammaire françoise
raisonnée pour les plus avancés,... chronologie,
histoire, logique, pour ceux qui seront désireux
de 1 apprendre, éléments de chimie, éléments
d histoire naturelle, physique , dessin de la
figure, de la bosse, de l’architecture, des plans
de machines au crayon, au lavis; gravure, et de
plus les mathématiques,jusqu’où lesjeunes gens
pourront atteindre, soit qu’ils se consacrent uni-
quement aux arts dans les ateliers, soit qu’après
} avoir appris des talents ils se destinent au
génie, à l’artillerie ou à la marine... »

Dans cette lettre, que nous regrettons de ne
pouvoir citer entièrement, M. Berton raconte
1 entrevue qu’il eut à Compiègne avec Napo-
léon Pr, dont il avait été le professeur, et con-
signe en outre les renseignements qu’il fournit
au grand capitaine touchant l’instruction du col-
lège confié à sa direction. C'est un document cu-
îieux, surtout au point de vue de l’origine de
l’Ecole des Arts de Compiègne, et qui sans
M. F. Pouv serait demeuré peut-être longtemps
encore inédit. Merci à ce consciencieux érudit
de l’avoir tiré de l’oubli et de nous l’avoir resti-
tue!

t , i . ■ : J : . i

Documents inédits pour servir à l’histoire
des Beaux-Arts en Espagne, par M. Zarco
del Valle.

Par la nature de ses travaux, le bibliographe
est foncièrement cosmopolite; il ne connaît ni
distances, ni frontières, ni nationalités; il va du
Sud au Nord et de l’Est à l’Ouest, sans le moin-
dre souci des quatre points cardinaux. Nous le
prouvons en passant brusquement de la province
picarde à la province madrilène. Le Tecteur nous
pardonnera une transition si peu ménagée quand
il saura que nous nous la sommes permise en
faveur de M. Zarco del Valle. Cet érudit, dont le’
nom est familier à toutes les personnes qui étu-
dient l’Espagne et son passé, commence en ce
moment, à Madrid, sous ce titre : Documents
inédits pour servir à Vhistoire des Beaux-Arts
en Espagne, la publication d’un ouvrage que
nous tenions à saluer et à signaler des premiers.
Ces. nouvelles recherches sont destinées à faire
partie de la Collection de documents histori-
ques, de Salva.

On remarque d’abord une série de pièces con-
cernant les origines de l’École de peinture de
Valence et les prédécesseurs de Ju»n de Juanez.
Puis viennent des documents empruntés aux
Archives de Simancas, où l’on voit, à côté du
brevet de peintre ordinaire accordé à Francisco
Chacon par Isabelle la Catholique, le relevé de
commandes faites à différents artistes, à Ledesma
Sanchez, entre autres.

Ce n’est pas tout. M. Zarco del Valle a eu la
rare bonne fortune de rencontrer les titres de
portraits peints par Alonso-Sanchez Coello pour
le savant Argote de Mesina, des lettres du car-
dinal de Granvelle , protecteur du portraitiste
Pompeo Leoni, etc., etc.

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