Overview
Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

La chronique des arts et de la curiosité — 1872

DOI issue:
No. 21 (28 Avril)
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.26567#0190
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
238

L \ CHRONIQUE UES ARTS

L’espace me manque pour tracer le tableau
complet des institutions, des établissements qui
ont été créés à l’étranger dans ce but. Maintes
fois nous avons rapporté dans la Chronique et
dans la Gazette les travaux incessants de nos
rivaux. Mais au moment où le Salon va s’ouvrir,
quand je vois une ville comme Paris n’offrir
qu’un réduit mesquin, avec un jour détestable, à
l’exposition des œuvres de l’art, quand je vois
la sculpture, le plus élevé, le plus brillant de
nos arts, reculer devant la poussière des
écuries, je veux dire à notre confusion, qu’à
cette heure Vienne possède un palais pour ses
expositions artistiques permanentes, un autre
pour l’exposition annuelle ; je veux répéter que
Londres a vingt expositions ouvertes, que le
génie anglais fait sortir chaque jour, des entrailles
d’un peuple plein de sagacité et d’entreprises
hardies, des créations nouvelles.

Ici, seuls, les cercles de VUnion artistique et
des Beaux-Arts ont donné leurs salles aux
artistes; l’exposition de la rue Le Peletier essaye
dans un noble but d’attirer le public; voilà tout.
Nous n’avons su créer ni palais pour les arts, ni
salles d’expositions, ni associations, et n’étaient les
généreux efforts des Sociétés des amis des arts
en province, nous n’aurions que les étroites
vitrines de quelques boutiques pour faire voir les
tableaux de nos artistes. Et voilà que Londres,
qui a ses sociétés de peintres à l’huile, de
femmes peintres, d’aquarellistes, va ouvrir une
nouvelle exposition spécialement destinée à la
.gravure et au dessin. Bien mieux, le South-Ken-
sington, avec ses nombreuses écoles, ne suffit
plus à l’ardente activité du peuple anglais. Une
institution nouvelle, due à l’initiative privée, va
lui venir en aide. Le musée de l’Est est fondé par
sir Antonio Brady et M. Hansard, et l’inaugura-
tion en sera faite avec l’exposition des précieuses
collections de sir Richard Wallace, de lord Elcho,
du marquis de Westminster.

Eh bien! Qu’allons-nous faire? Nous conten-
terons-nous de regarder? Le temps n’est-il pas
venu pour nous de secouer cette malsaine tor-
peur et de songer que nous n’avons rien, absolu-
ment rien qui réponde à notre gloire passée,
et au danger qui la menace?

Les budgets insuffisants nous disent assez que
c’est à nous-mêmes qu’il faut nous adresser
désormais pour la création indispensable de tous
les moyens propres à nous épargner la honte
d’une défaite sur le terrain de l’art et de l’in-
dustrie. Le comprendrons-nous enfin?

A. Louvrier de Lajolais.

VENTE LÉON COGNIET.

Commissaire-priseur : Mc Charles Pillet.

Expert : M. Féral, peintre.

(Vacation du 20 avril.)

Une Jeune Chasseresse. Envoi de Rome. — Toile
Haut., 200 c.; larg., 182 c. 5,000 fr.

Le Tintoret au lit de mort de sa tille. Proportion
demi-nature ayant servi d’étude pour le tableau de
grandeur naturelle, qui est au musée de Bordeaux.

— Toile. Haut., 72 c.; larg., 82 c. 7,700.

Tète d’étude pour le Tintoret. Grandeur naturelle.

— Toile. Haut., 65 c.; larg., 54 c. 1,380.

Portrait d’homme, grandeur naturelle. — Effet de
lampe. — Toile. Haut., 81 c.; larg., 65 c. 1,930 fr.
L’Été.—Toile. Haut., 47 c.; larg., 144 c. 4,250 fr.
L’Hiver.—Toile. Haut., 47 c.; larg., 144 c. 3,650 fr.
Ces deux tableaux sont des réductions des tableaux
de la salle du Zodiaque brûlés dans l’incendie de
l’Hôtel de ville sous la Commune.

Bataille du Mont Thabor. Esquisse d’après laquelle
a été peint le tableau destiné à la galerie de Ver- •
sailles. — Toile. Haut., 47 c.; larg., 58 c. 1,820 fr.

Travaux de la Commission d’Égypte. Dernière
pensée, plus arrêtée que les précédentes. Esquisse.—
Toile. Haut, 31 c.; larg., 48 c. 1,580 fr.

Fragment de l’épisode du Massacre des Innocents
Très-belle étude. Le tableau appartient à M. Rœ-
derer. 370 fr.

Soldat français et Arabes gardant l’entrée d’une
pyramide. — A l'estompe sur papier blanc. Haut.,
39 c.; larg., 29 c. 680 fr.

Bataille d’Héliopolis.— Haut., 45 c.; larg., 37 c.;
295 fr.

Un Rêve. — Dessin aux trois crayons. Haut., 39 c.;
larg., 28 c. 600 fr.

Maria Tintoretta recevant les leçons de son père.—
Haut., 26 c.; larg., 29 c. 400 fr.

Un Soldat. Étude pour le plafond du Louvre. —
Estompe et crayon blanc. H., 42 c.; L, 27 c. 205 fr.

Le Billet de logement. — Estompe et crayon blanc.
220 fr. Acquis par M. Hellot, ancien élève de Cogniet.

Prud’hqn (Pierre-Paul). La Justice et la Vengeance
divines poursuivant le Crime. Très-beau dessin à
l’estompe et au crayon blanc sur papier gris, pour
le tableau qui est au Musée du Louvre. Signé et
daté 1808. Au dos se trouve, de sa main, l’inscription
suivante : « Esquisse du tableau fait pour la salle du
Tribunal criminel de Paris, par Pierre-Paul Prud’hon,
en 1808.» Flaut., 40 c.; larg., 50 c. 900 fr. Acquis
par le Louvre.

Géricault (Théodore). Cheval qui se cabre. Étude
; peinte à l’huile pour le tableau du Chasseur à cheval,
qui est au Musée du Louvre. 580 fr. Acquis par
I M. Rothan.

I Le total de la vente est de 45,385 fr., dont 37,440
pour les 36 peintures et 6,465 pour les dessins, et
1,480 pour ceux de Prud’hon et de Géricault.
 
Annotationen