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La chronique des arts et de la curiosité — 1872

DOI issue:
No. 21 (28 Avril)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26567#0189
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T 8 ■} 2

N° 2 I

BUREAUX, 55, RUE VIV1ENNE.

a8 Avril.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE DIMANCHE MATIN

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à la page 228 de la CHRONIQUE pour
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Les Abonnés qui voudraient acquérir
la PRIME offerte par la GAZETTE DES
BEAUX-ARTS sont prévenus qu’il ne
reste plus qu’un petit nombre d’exem-
plaires de l’ouvrage de M. Pfnor.

MOUVEMENT DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ.

On est tenté de céder au découragement lors-
qu’on voit le peu d’initiative d’une grande ville
comme Paris. 11 semble en vérité que nous
sommes réduits à l’impuissance de créer. La
suffisance, le contentement de soi-môme , la
jactance, voilà le propre et le fonds de noire
caractère, et nous ne savons tirer qu’un très-
f’aible parti des qualités naturelles de notre génie
que nous nous contentons d’admirer sans avoir
le cœur de les développer et de les exploi-
ter de façon à nous enorgueillir avec raison.
Nous sommes condamnés à constater chaque
jour l’immense activité de nos voisins qui ne se

I lassent pas d’accumuler contre nous toutes les
forces, toutes les ressources, tous les trésors, et
qui se disposent, pendant notre coupable inertie,
à nous ravir, par des efforts gigantesques, la
supériorité que nous ne pourrons pas garder sur
les marchés européens. Nous restons endormis,
'indifférents à tout, refusant de voir les dangers
qui nous environnent, abandonnant lâchement
l’avenir au gré du hasard, ne nous complaisant
qu’à de vaines disputes, sans souci de notre
gloire, sans visées sur nos intérêts. Quelques
voix s’élèvent pour crier au danger et personne
n’écoute, personne ne veut entendre. La négli-
gence est telle que nous ne savons rien, que
nous ne lisons rien de ce qui se passe hors de
chez nous; l’insolent mépris que notre amour-
propre entretient pour tout ce qui se produit
au delà de nos frontières nous coûtera cher si
nous n’y prenons garde, et la surprise qui nous
est ménagée dans les luttes pacifiques dépassera
encore la leçon cruelle que nous venons de
recevoir. Car tout arme autour de nous, et
nous restons les bras croisés.

Nous avons, personne ne nous le conteste, le
mérite de marcher les premiers à la tête de
l’art : la finesse, la grâce, l’esprit, l’invention
sont les qualités dont nous imprimons le carac-
tère à des œuvres recherchées dans le monde
entier. Mais si nous avons eu l’heureux privilège
de voir les produits de notre industrie artisti-
que primer tous les autres, nous devons recon-
naître que nous avons tout naturellement excité
chez nos rivaux le violent désir de nous sur-
passer, et que des hommes réüéchis, patients et
très-honorablement jaloux de notre prospérité,
ont dû rechercher tous les moyens de nous com-
battre et de nous vaincre.

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