187a. — N° 41.
BUREAUX, 55, RUE VIVIENNE.
7 Décembre.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN.
Les abonnés à une année entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Arts et de la Curiosité.
Un an.
PARIS ET DÉPARTEMENTS :
12 fr. | Six mois. .
8 fr.
EXPOSITION
DE LA
SOCIÉTÉ DES AMIS DES ARTS
DE SEINE-ET-OISE ,
A Versailles.
L’exposition versaillaise annuelle, empêchée
par les événements de ces deux dernières années,
s’eslouverte le dimanche 17, au lieu du 10 novem-
bre. A défaut de la galerie municipale non encore
rééditiée, la Société des Amis des Arts est reve-
nue demander asile au monument qui abritait,
il y a vingt-cinq ans, ses débuts.
Beaucoup plus vaste que le local ordinaire
des expositions, la salle du Jeu de Paume se
trouve encore trop exiguë pour le nombre des
ouvrages d'art admis (admis avec trop de faci-
lité, convenons-en). Tout le monde a vu cette
salle, à laquedle nulle autre décoration ne s’atta-
che que la puissance du caractère et. des sou-
venirs historiques; elle peut s’approprier à une
exposition. Le vitrage continu, qui s’étend sur
un de ses longs murs et forme son seul éclairage,
permit à Gros d’en faire son atelier pour les
Pestiférés de Jaffa et la Bataille .d'Aboukir,
et à Horace Vernet d’y peindre sa Smalah et sa
Bataille d’isly.
Néanmoins le jour, frappant de très-haut,
inonde de ses rayons la paroi opposée de la salle
peu profonde; il se produit sur les tableaux
massés de ce côté un miroitement qui ne laisse
voir certaines toiles que de biais. Pour obvier à
cet inconvénient, on. a donné aux cadres des
rangées supérieures une pente excessive, inquié-
tante pour le speclateur, tandis qu’en calcu-
lant d’avance un effet facile à prévoir on eût
imité le système adopté à l’École des beaux-arts
pour les expositions de la grande galerie, où de
larges écrans, des panneaux qui n’arrêtent pas
la circulation, coupent de distance en distance
la longueur de la pièce et reçoivent des tableaux
sur leurs deux faces.
N’ayant point pris ce parti, il fallait éliminer;
car il est inutile et il pourrait sembler peu hospi-
talier de cacher des dessins dans l’ombre la
plus profonde, ainsi qu’on a fait, entre autres, de
la Vanneuse de M. Feyen-Perrin, d’une des vues
d’architecture à l’aquarelle de M. Noguet, ancien
prix de Rome, des merveilleux fac-similé d’après
E. Delacroix, de M. A. Robault, des importantes
eaux-fortes et d’un superbe fusain de Maxime
Lalanne, et d’une série de fines compositions à
l’aquarelle intitulée 11 était une bergère, do feu
Coinchon; ouvrages qui par le nom seul de leurs
auteurs, méritaient une place de choix.
Le salon versaillais, plus considérable que de
coutume, présente moins que jamais un carac-
tère local exclusif. R donne aux artistes parisiens
une bonne occasion de tirer parti de leurs
tableautins. La prédominance des petits genres
sur la peinture d’histoire s’explique donc préci-
sément par le grand nombre des exposants venus
de loin pour tenter les amateurs de la ville.
Parmi les artistes du département nous retrou-
vons MM. E. Battaille, V. et G. Renault, E. Jour-
nault, Bercy, Désandré, Rozier, etc, et en tète
d’un essaim de daines, Mü“ Scapre, particuliè-
rement remarquée, et obtenant un légitime et
brillant succès. Les progrès de la jeune artiste
sont rapides. Ses qualités se confirment et se
41
BUREAUX, 55, RUE VIVIENNE.
7 Décembre.
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8 fr.
EXPOSITION
DE LA
SOCIÉTÉ DES AMIS DES ARTS
DE SEINE-ET-OISE ,
A Versailles.
L’exposition versaillaise annuelle, empêchée
par les événements de ces deux dernières années,
s’eslouverte le dimanche 17, au lieu du 10 novem-
bre. A défaut de la galerie municipale non encore
rééditiée, la Société des Amis des Arts est reve-
nue demander asile au monument qui abritait,
il y a vingt-cinq ans, ses débuts.
Beaucoup plus vaste que le local ordinaire
des expositions, la salle du Jeu de Paume se
trouve encore trop exiguë pour le nombre des
ouvrages d'art admis (admis avec trop de faci-
lité, convenons-en). Tout le monde a vu cette
salle, à laquedle nulle autre décoration ne s’atta-
che que la puissance du caractère et. des sou-
venirs historiques; elle peut s’approprier à une
exposition. Le vitrage continu, qui s’étend sur
un de ses longs murs et forme son seul éclairage,
permit à Gros d’en faire son atelier pour les
Pestiférés de Jaffa et la Bataille .d'Aboukir,
et à Horace Vernet d’y peindre sa Smalah et sa
Bataille d’isly.
Néanmoins le jour, frappant de très-haut,
inonde de ses rayons la paroi opposée de la salle
peu profonde; il se produit sur les tableaux
massés de ce côté un miroitement qui ne laisse
voir certaines toiles que de biais. Pour obvier à
cet inconvénient, on. a donné aux cadres des
rangées supérieures une pente excessive, inquié-
tante pour le speclateur, tandis qu’en calcu-
lant d’avance un effet facile à prévoir on eût
imité le système adopté à l’École des beaux-arts
pour les expositions de la grande galerie, où de
larges écrans, des panneaux qui n’arrêtent pas
la circulation, coupent de distance en distance
la longueur de la pièce et reçoivent des tableaux
sur leurs deux faces.
N’ayant point pris ce parti, il fallait éliminer;
car il est inutile et il pourrait sembler peu hospi-
talier de cacher des dessins dans l’ombre la
plus profonde, ainsi qu’on a fait, entre autres, de
la Vanneuse de M. Feyen-Perrin, d’une des vues
d’architecture à l’aquarelle de M. Noguet, ancien
prix de Rome, des merveilleux fac-similé d’après
E. Delacroix, de M. A. Robault, des importantes
eaux-fortes et d’un superbe fusain de Maxime
Lalanne, et d’une série de fines compositions à
l’aquarelle intitulée 11 était une bergère, do feu
Coinchon; ouvrages qui par le nom seul de leurs
auteurs, méritaient une place de choix.
Le salon versaillais, plus considérable que de
coutume, présente moins que jamais un carac-
tère local exclusif. R donne aux artistes parisiens
une bonne occasion de tirer parti de leurs
tableautins. La prédominance des petits genres
sur la peinture d’histoire s’explique donc préci-
sément par le grand nombre des exposants venus
de loin pour tenter les amateurs de la ville.
Parmi les artistes du département nous retrou-
vons MM. E. Battaille, V. et G. Renault, E. Jour-
nault, Bercy, Désandré, Rozier, etc, et en tète
d’un essaim de daines, Mü“ Scapre, particuliè-
rement remarquée, et obtenant un légitime et
brillant succès. Les progrès de la jeune artiste
sont rapides. Ses qualités se confirment et se
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