1872.
N° 15.
BUREAUX, 55, RUE VIVIENNE.
7 Mars
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLEMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE DIMANCHE MATIN
Les abonnés à une année entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Arts et de la Curiosité.
Un an.
PARIS ET DÉPARTEMENTS :
12 fr. | Six mois. .
8 fr.
LA LIBÉRATION DU TERRITOIRE.
LES ADHÉSIONS NOUVELLES.
Peintres : Abraham. Édouard d’Apvril. Bon-
nefoy. Bluhm. Édouard de Beaumont. Cuisinier.
M“" Paul Chéron. Thérèse Destors. Durand (Gobe-
lins). Delorme. Français. Le capitaine Lehalie.
Magaud. Malvoiselle (Gobelins). Possot. Serveux.
Sculpteurs : Guitton.
Graveurs : Haussoullier. Laplante.
Architectes : Ch. Brouty.
Collectionneurs : Bonnaffé. Collier.
Total des adhésions : 430.
Ce que femme veut. Dieu le veut ! Le vieux
dicton français n’a point menti, et jamais on n’a
vu plus excusable entêtement que celui des pa-
tronnesses de l’œuvre de France ! les vorlà repar-
tiesde plus belle, le même espoir au cœur, ardentes
à la peine, sans nul souci des ressources qui leur
font défaut par ordre, certaines qu’elles sont de
surmonter tous les obstacles, se multipliant, s’or-
ganisant, tenant tête à tout, rallumant le feu sacré
et entraînant par leur exemple bien des courages
défaillants! La vie, suspendue vingt-quatre
heures, renaîtautour d’elles; les bonnes nouvelles
reviennent, les adhésions, les adresses de dévoue-
ment se succèdent; l’œuvre fait son chemin.
Mme Cail, la présidente du Comité de patronage,
mène cette grosse besogne comme le ministre
le plus habile, et voilà, par le fait, les femmes
de France en possession non contestée des pou-
voirs les plus étendus. Aussi avec quel cœur et
quelle bonne grâce on leur obéit! Tous les co-
mités travaillent mieux que des ministères, et
l’honorable M. Drouyn de Lhuys lui-même fait
sur commande des lettres, des circulaires, des
affiches, consacrant à l’œuvre des femmes de
France tout le loisir que lui fait l’abandon de la
vie politique.
J’aurais trop à dire si je voulais citer toutes
les belles réponses qui sont faites au comité des
dames de l’œuvre. Mais je ne puis passer sous
silence ce qui touche particulièrement, notre
groupe, et je détache de l’article publié à Li-
moges, par M. A. Guillemot, les paroles sui-
vantes qu’il adresse à tous les amis de l’art : il
vient de louer la généreuse initiative des artistes
de Paris en faveur de M. Anastasi.
« Ce qu’ils ont fait pour leur camarade, com-
ment les artistes de France ne le feront-ils pas
pour leur mère, pour cette grande et sainte pa-
trie au foyer de laquelle aussi le malheur est
venu s’asseoir? Telle est la tâche à laquelle nous
cqnvie la Société des Amis des Arts. Nous n’ad-
mettons pas qu'un seul s’y dérobe; nous sommes
sûr que tous y apporteront tout leur esprit et
tout leur cœur. »
Et Limoges entier lui répondait.
Si les Sociétés des Amis des Arts, qui connais-
sent tous les trésors où puiser, s’organisent
comme Limoges, si elles centralisent, en les
groupant, les adhésions locales, elles feront la
besogne vite et elles pourront du même coup
| souder cette chaîne des intérêts communs à tous
| les artistes et à tous les amis de l’art qu’il serait
: si nécessaire de rendre forte pour les besoins de
I l’avenir. L’œuvre de la libération du territoire
T 5
N° 15.
BUREAUX, 55, RUE VIVIENNE.
7 Mars
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
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Un an.
PARIS ET DÉPARTEMENTS :
12 fr. | Six mois. .
8 fr.
LA LIBÉRATION DU TERRITOIRE.
LES ADHÉSIONS NOUVELLES.
Peintres : Abraham. Édouard d’Apvril. Bon-
nefoy. Bluhm. Édouard de Beaumont. Cuisinier.
M“" Paul Chéron. Thérèse Destors. Durand (Gobe-
lins). Delorme. Français. Le capitaine Lehalie.
Magaud. Malvoiselle (Gobelins). Possot. Serveux.
Sculpteurs : Guitton.
Graveurs : Haussoullier. Laplante.
Architectes : Ch. Brouty.
Collectionneurs : Bonnaffé. Collier.
Total des adhésions : 430.
Ce que femme veut. Dieu le veut ! Le vieux
dicton français n’a point menti, et jamais on n’a
vu plus excusable entêtement que celui des pa-
tronnesses de l’œuvre de France ! les vorlà repar-
tiesde plus belle, le même espoir au cœur, ardentes
à la peine, sans nul souci des ressources qui leur
font défaut par ordre, certaines qu’elles sont de
surmonter tous les obstacles, se multipliant, s’or-
ganisant, tenant tête à tout, rallumant le feu sacré
et entraînant par leur exemple bien des courages
défaillants! La vie, suspendue vingt-quatre
heures, renaîtautour d’elles; les bonnes nouvelles
reviennent, les adhésions, les adresses de dévoue-
ment se succèdent; l’œuvre fait son chemin.
Mme Cail, la présidente du Comité de patronage,
mène cette grosse besogne comme le ministre
le plus habile, et voilà, par le fait, les femmes
de France en possession non contestée des pou-
voirs les plus étendus. Aussi avec quel cœur et
quelle bonne grâce on leur obéit! Tous les co-
mités travaillent mieux que des ministères, et
l’honorable M. Drouyn de Lhuys lui-même fait
sur commande des lettres, des circulaires, des
affiches, consacrant à l’œuvre des femmes de
France tout le loisir que lui fait l’abandon de la
vie politique.
J’aurais trop à dire si je voulais citer toutes
les belles réponses qui sont faites au comité des
dames de l’œuvre. Mais je ne puis passer sous
silence ce qui touche particulièrement, notre
groupe, et je détache de l’article publié à Li-
moges, par M. A. Guillemot, les paroles sui-
vantes qu’il adresse à tous les amis de l’art : il
vient de louer la généreuse initiative des artistes
de Paris en faveur de M. Anastasi.
« Ce qu’ils ont fait pour leur camarade, com-
ment les artistes de France ne le feront-ils pas
pour leur mère, pour cette grande et sainte pa-
trie au foyer de laquelle aussi le malheur est
venu s’asseoir? Telle est la tâche à laquelle nous
cqnvie la Société des Amis des Arts. Nous n’ad-
mettons pas qu'un seul s’y dérobe; nous sommes
sûr que tous y apporteront tout leur esprit et
tout leur cœur. »
Et Limoges entier lui répondait.
Si les Sociétés des Amis des Arts, qui connais-
sent tous les trésors où puiser, s’organisent
comme Limoges, si elles centralisent, en les
groupant, les adhésions locales, elles feront la
besogne vite et elles pourront du même coup
| souder cette chaîne des intérêts communs à tous
| les artistes et à tous les amis de l’art qu’il serait
: si nécessaire de rendre forte pour les besoins de
I l’avenir. L’œuvre de la libération du territoire
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