s-
1872. — N° 28. BUREAUX, 55, RUE VIVIENNE.
20 Juin.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE IO ET LE 20 DE CHAQJJE MOIS
Les abonnés à une année entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Arts et de la Curiosité.
PARIS ET DÉPARTEMENTS :
Un an.12 fr. | Six mois. .
8 fr.
AVIS IMPORTANT.
L’ouvrage de M. R. Pfnor, l’Ornemen-
tation usuelle, offert à un prix excep-
tionnel aux abonnés de la Gazette des
Beaux-Arts, a été l’objet d’un tel em-
pressement, qu’il est à la veille d’être
épuisé.
Nous ne saurions trop engager les
retardataires à ne pas différer leur de-
mande, s’ils veulent profiter d’une prime
dont la page 268 de la Chronique leur
fera connaître les conditions.
AMENDEMENT DE M. BEULÉ
RELATIF A L’ÉCOLE DE ROME
AU SUJET DU RECRUTEMENT MILITAIRE.
Feuilletez les ouvrages des anciens écono-
mistes, et vous n’y trouverez pas un mot sur
l’importance des arts dans les industries hu-
maines. Aujourd'hui nous n’en sommes plus
tout à fait à ce point, et nous constatons même
avec plaisir que plusieurs économistes distin-
gués comprennent qu’un coloris agréable et des
formes plaisantes contribuent d’une manière
très-marquée à l’écoulement d’un très-grand
nombre d’objets fabriqués. Aussi M. Leroy-
Beaulieu, recherchant, dans un article publié
par la Revue des Deux Mondes, quels seraient
les moyens de relever la condition de nos ou-
vrières, conseillait-il très-vivement de développer
en elles la connaissance du dessin. Malheureuse-
ment ces idées sont encore étrangères à la plu-
part de nos hommes politiques, comme les dé-
bats de la Chambre ne viennent que trop de le
prouver. Si dans le projet de loi relatif au recru-
tement de l’armée on avait songé à exempter du
service militaire les élèves des écoles normales et
de l’Ecole des chartes, on avait. complètement
oublié nos élèves de Rome. Comme M. Beulé se
plaignait à des membres influents de la com-
mission d’un oubli si étrange, on lui répondit
qu’on no pouvait pas introduire dans la loi une
semblable innovation. M. Beulé 11e se tint pas
pour battu et, dans la séance du 12 juin, il pro-
posa un amendement à l’article 19 tendant à ce
que les artistes ayant remporté les grands prix
de l'Institut soient exempts du service militaire
au même titre que les élèves des écoles nor-
males et de l’École des chartes. Dans un dis-
cours excellent, que nous reproduisons, il prouva
manifestement qu’en proposant cette disposition,
il ne demandait aucune innovation, mais la con-
tinuation d’un usage ancien, avantageux au
pays, parce qu’il assure un enseignement élevé à
noire école supérieure d’art, sans porter aucun
préjudice à notre armée qui, en réalité, ne sera
privée que d’un soldat tous les deux ans. L’as-
semblée s’est facilement rendue à des raisons
exposées avec clarté et en des termes aussi
excellents par le fond qu’agréables par la forme,
et elle a voté l’amendement sans discussion.
ASSEMBLÉE NATIONALE
Séance du 12 juin 1872.
M. le Président. Entre le paragraphe 2 et le para-
graphe 3, M. Beulé propose d’intercaler la disposition
suivante :
28
1872. — N° 28. BUREAUX, 55, RUE VIVIENNE.
20 Juin.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE IO ET LE 20 DE CHAQJJE MOIS
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tation usuelle, offert à un prix excep-
tionnel aux abonnés de la Gazette des
Beaux-Arts, a été l’objet d’un tel em-
pressement, qu’il est à la veille d’être
épuisé.
Nous ne saurions trop engager les
retardataires à ne pas différer leur de-
mande, s’ils veulent profiter d’une prime
dont la page 268 de la Chronique leur
fera connaître les conditions.
AMENDEMENT DE M. BEULÉ
RELATIF A L’ÉCOLE DE ROME
AU SUJET DU RECRUTEMENT MILITAIRE.
Feuilletez les ouvrages des anciens écono-
mistes, et vous n’y trouverez pas un mot sur
l’importance des arts dans les industries hu-
maines. Aujourd'hui nous n’en sommes plus
tout à fait à ce point, et nous constatons même
avec plaisir que plusieurs économistes distin-
gués comprennent qu’un coloris agréable et des
formes plaisantes contribuent d’une manière
très-marquée à l’écoulement d’un très-grand
nombre d’objets fabriqués. Aussi M. Leroy-
Beaulieu, recherchant, dans un article publié
par la Revue des Deux Mondes, quels seraient
les moyens de relever la condition de nos ou-
vrières, conseillait-il très-vivement de développer
en elles la connaissance du dessin. Malheureuse-
ment ces idées sont encore étrangères à la plu-
part de nos hommes politiques, comme les dé-
bats de la Chambre ne viennent que trop de le
prouver. Si dans le projet de loi relatif au recru-
tement de l’armée on avait songé à exempter du
service militaire les élèves des écoles normales et
de l’Ecole des chartes, on avait. complètement
oublié nos élèves de Rome. Comme M. Beulé se
plaignait à des membres influents de la com-
mission d’un oubli si étrange, on lui répondit
qu’on no pouvait pas introduire dans la loi une
semblable innovation. M. Beulé 11e se tint pas
pour battu et, dans la séance du 12 juin, il pro-
posa un amendement à l’article 19 tendant à ce
que les artistes ayant remporté les grands prix
de l'Institut soient exempts du service militaire
au même titre que les élèves des écoles nor-
males et de l’École des chartes. Dans un dis-
cours excellent, que nous reproduisons, il prouva
manifestement qu’en proposant cette disposition,
il ne demandait aucune innovation, mais la con-
tinuation d’un usage ancien, avantageux au
pays, parce qu’il assure un enseignement élevé à
noire école supérieure d’art, sans porter aucun
préjudice à notre armée qui, en réalité, ne sera
privée que d’un soldat tous les deux ans. L’as-
semblée s’est facilement rendue à des raisons
exposées avec clarté et en des termes aussi
excellents par le fond qu’agréables par la forme,
et elle a voté l’amendement sans discussion.
ASSEMBLÉE NATIONALE
Séance du 12 juin 1872.
M. le Président. Entre le paragraphe 2 et le para-
graphe 3, M. Beulé propose d’intercaler la disposition
suivante :
28