DOI issue:
Nr. 15 (11 avril)
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146
LA CHRONIQUE DES ARTS
ces travaux ; mais ce programme n’a rien d’ex-
clusif : les sciences, les arts, et même la poé-
sie et la fantaisie sont accueillis avec plaisir
et forment une agréable diversion au sérieux
des études archéologiques.
La section de Meaux, dont nous parions
plus particulièrement, pour varier le pro-
gramme de ses séances, a eu l’idée ingénieuse
de faire de petites expositions d’objets d’art
ou de curiosité soit d’une époque, soit d’un
genre particulier. Nous avons vu successive-
ment sur son bureau une série de crucilix de
diverses époques el de divers pays, une col-
lection de papiers et imprimés de la période
révolutionnaire, enfin un choix intéressant de
bijoux, objets d’ornement, émaux, petits meu-
bles, de l’époque de Louis XVI.
Ces petites expositions, qui instruisent en
amusant, sont peut-être un germe fécond.
Qu’elles prennent un plus grand développe-
ment, et elles fourniront un élément précieux
à un travail que nous voudrions voir entre-
pris dans toutes les;provinces : la liste raison-
née de toutes les curiosités historiques ou
artistiques que possède chaque contrée,travail
qui a été déjà réclamé dans la Gazette des
Beaux-Arts.
En dehors de ces exhibitions, toujours trop
restreintes par la difiiculté des envois et le
manque de local, la section de Meaux se
transporte partout où lui sont signalés des
objets dignes de son attention. Elle tient note
de toutes les trouvailles qui sont faites dans
le pays, relève les inscriptions, et dessine les
objets qu’elle ne peut conserver; il faut espérer
que l’avenir lui donnera ce qui lui manque, un
local qui bientôt deviendrait un musée. »
Boquet-Liancourt.
MOUVEMENT DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
Mardi, à l’hôtel Drouot, a été vendue la plus
grande partie des panneaux qui décoraient la salle
réservée aux artistes, au café de Fleurus. Nous
n’avons pas vu sans regret, sans chagrin même,
s’éparpiller au gré des enchères cette aimable œuvre
collective qui rappelait la jeunesse, l’activité, la v.e
d’un groupe aujourd’hui dispersé. Il y a vingt ans
déjà! tous les artistes de la rue de l’Ouest delà
Boite à thé, de la rue du Cherche-Midi, se réunis-
saient le soir à Fleurus ; c’étaient Gérôme, Nazon,
Schœnewerk, Ilarpignies, Gleyre, Mouchot, Guillon,
Breton, Lambert, Ilamon, Corot, Picou, Blin, Leha-
rivel-Durocher, Français, Valette et tant d’autres.
L’été on s’installait au frais sous l’ombrage des
grands platanes ; l’hiver venu, on accommoda Je nid
à l’intérieur d’une salle chaude : chacun frotta son
panneau, le logis s’anima et l’on vécut gaîment;
puis, comme tout passe en ce monde, l’heure de la
dispersion a sonné, pour les hommes d’abord, hier
pour les toiles. De ce temps heureux, il no reste
aujourd’hui que le souvenir ! Personne encore n’a
songé à réunir en un petit volume, bien facile à
illustrer, l’histoire des groupes d’artistes qui mar-
quent l’esprit de chacune de leurs générations. Si
elle se fait domain, Fleurus manquera !
Voici la liste des prix qu’ont atteints les douze
rapides ébauches de nos amis.
A L. de L
Corot, Idylle, 980 fr. — Français, Buisson près
de la mer, 280. — Blin, Paysage : Matinée d’au-
tomne, 400. — Hanoteau, Paysage : Vaches s’a-
breuvant, 330. — Brion, VAmateur de bière, 700.
— Breton (Jules), Femme couchée sur l’herbe, 500.
— Guérard, la Sieste bretonne, 315 —Ilarpignies,
Ecoliers, 215. — Mélin, Chien blessé, 570. —
Lambert, Intérieur, 150. — Hamon, Danseuse à la
corde, 180. — Nazon, Paysage, 100.
Total de la vente : 4,680 fr.
TABLEAUX DE M. BREBANT-PEELL
Vente du 1er avril 1874; Me Charles Pillet, com-
missaire-priseur ; M. Fèral, expert.
Kalf, Nature morte, 805 fr —Ommeganck, Ani-
maux, 1,090. — De Marne, Animaux,i 2,750; le
Maréchal ferrant, 840 ; Foire de village, 1,220.—
Bellatte, deux tableaux réunis, 1,000. — Lancret, le
Cheval fondu, 5,500. — Bonninglon, Portrait du
Cardinal, l,0u0. — Edouard Frère, les Sabotiers,
1,470. — Corot, Fenaison, 1,150. —Tiepolo (J -B.),
Tarquin et Lucrèce, 2,120.
Total de la vente : 31,534 fr.
TABLEAUX DE L’ÉCOLE FRANÇAISE
Collection de M. B.. , vendue le 2 avril; Me
Charles Pillet, commissaire-priseur-, M. Haro,
expert.
Boilly, la Lecture du vne Bulletin de la grande
armée, 4,090 fr. — Chardin, la Serinette, 3,550; la
Gouvernante, 2,250. — Drouais (le fils), Portrait
de Mmt Favart, 2,250 ; Portrait d’une cantatrice,
2,250. - Ducreux, Portrait du peintre, 1,750. —
Jouvenet, Portrait du peintre, 1,120. — La Croix
(E. F. de), Vue du Port de Gênes, 2,300; Vue
prise à Ba'ia, 2,000. — Mignard, Portrait d’Anne
d’Autriche, 4,9( 0. — Tournièrcs, un Seigneur de
la cour de Louis XV, 1,200.
Total de la vente : 42,565 fr.
La collection de tableaux de feu M. Joseph Cra-
ven a été vendue à Londres, les 27, 28 et 30 mars
dernier, par le ministère de MM. Christie, Manson
et Woods. Voici quelques-uns des principaux prix :
TL Gill, la Chute de la Clyde, 231 liv. st — B.
W Leader, Forêt de bouleaux dans le pays de
Galles. 262; Rivière bordée de bois, 257. — T.
Creswick et T. S. Cooper, Paysage et troupeau de
Moutons, 420. — T. S. Cooper, l'Approche de
l’orage, 420. — Linnell, sur la Colline, 871. —
Sir 3. Gilbert, Intérieur de l’atelier de Rembrandt,
525. — L. Perrault, la Prière de la jeune Pille,
207. — Burgess, le premier Eventail, 273. — L.
Perrault, le petit Frère, 315.
LA CHRONIQUE DES ARTS
ces travaux ; mais ce programme n’a rien d’ex-
clusif : les sciences, les arts, et même la poé-
sie et la fantaisie sont accueillis avec plaisir
et forment une agréable diversion au sérieux
des études archéologiques.
La section de Meaux, dont nous parions
plus particulièrement, pour varier le pro-
gramme de ses séances, a eu l’idée ingénieuse
de faire de petites expositions d’objets d’art
ou de curiosité soit d’une époque, soit d’un
genre particulier. Nous avons vu successive-
ment sur son bureau une série de crucilix de
diverses époques el de divers pays, une col-
lection de papiers et imprimés de la période
révolutionnaire, enfin un choix intéressant de
bijoux, objets d’ornement, émaux, petits meu-
bles, de l’époque de Louis XVI.
Ces petites expositions, qui instruisent en
amusant, sont peut-être un germe fécond.
Qu’elles prennent un plus grand développe-
ment, et elles fourniront un élément précieux
à un travail que nous voudrions voir entre-
pris dans toutes les;provinces : la liste raison-
née de toutes les curiosités historiques ou
artistiques que possède chaque contrée,travail
qui a été déjà réclamé dans la Gazette des
Beaux-Arts.
En dehors de ces exhibitions, toujours trop
restreintes par la difiiculté des envois et le
manque de local, la section de Meaux se
transporte partout où lui sont signalés des
objets dignes de son attention. Elle tient note
de toutes les trouvailles qui sont faites dans
le pays, relève les inscriptions, et dessine les
objets qu’elle ne peut conserver; il faut espérer
que l’avenir lui donnera ce qui lui manque, un
local qui bientôt deviendrait un musée. »
Boquet-Liancourt.
MOUVEMENT DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
Mardi, à l’hôtel Drouot, a été vendue la plus
grande partie des panneaux qui décoraient la salle
réservée aux artistes, au café de Fleurus. Nous
n’avons pas vu sans regret, sans chagrin même,
s’éparpiller au gré des enchères cette aimable œuvre
collective qui rappelait la jeunesse, l’activité, la v.e
d’un groupe aujourd’hui dispersé. Il y a vingt ans
déjà! tous les artistes de la rue de l’Ouest delà
Boite à thé, de la rue du Cherche-Midi, se réunis-
saient le soir à Fleurus ; c’étaient Gérôme, Nazon,
Schœnewerk, Ilarpignies, Gleyre, Mouchot, Guillon,
Breton, Lambert, Ilamon, Corot, Picou, Blin, Leha-
rivel-Durocher, Français, Valette et tant d’autres.
L’été on s’installait au frais sous l’ombrage des
grands platanes ; l’hiver venu, on accommoda Je nid
à l’intérieur d’une salle chaude : chacun frotta son
panneau, le logis s’anima et l’on vécut gaîment;
puis, comme tout passe en ce monde, l’heure de la
dispersion a sonné, pour les hommes d’abord, hier
pour les toiles. De ce temps heureux, il no reste
aujourd’hui que le souvenir ! Personne encore n’a
songé à réunir en un petit volume, bien facile à
illustrer, l’histoire des groupes d’artistes qui mar-
quent l’esprit de chacune de leurs générations. Si
elle se fait domain, Fleurus manquera !
Voici la liste des prix qu’ont atteints les douze
rapides ébauches de nos amis.
A L. de L
Corot, Idylle, 980 fr. — Français, Buisson près
de la mer, 280. — Blin, Paysage : Matinée d’au-
tomne, 400. — Hanoteau, Paysage : Vaches s’a-
breuvant, 330. — Brion, VAmateur de bière, 700.
— Breton (Jules), Femme couchée sur l’herbe, 500.
— Guérard, la Sieste bretonne, 315 —Ilarpignies,
Ecoliers, 215. — Mélin, Chien blessé, 570. —
Lambert, Intérieur, 150. — Hamon, Danseuse à la
corde, 180. — Nazon, Paysage, 100.
Total de la vente : 4,680 fr.
TABLEAUX DE M. BREBANT-PEELL
Vente du 1er avril 1874; Me Charles Pillet, com-
missaire-priseur ; M. Fèral, expert.
Kalf, Nature morte, 805 fr —Ommeganck, Ani-
maux, 1,090. — De Marne, Animaux,i 2,750; le
Maréchal ferrant, 840 ; Foire de village, 1,220.—
Bellatte, deux tableaux réunis, 1,000. — Lancret, le
Cheval fondu, 5,500. — Bonninglon, Portrait du
Cardinal, l,0u0. — Edouard Frère, les Sabotiers,
1,470. — Corot, Fenaison, 1,150. —Tiepolo (J -B.),
Tarquin et Lucrèce, 2,120.
Total de la vente : 31,534 fr.
TABLEAUX DE L’ÉCOLE FRANÇAISE
Collection de M. B.. , vendue le 2 avril; Me
Charles Pillet, commissaire-priseur-, M. Haro,
expert.
Boilly, la Lecture du vne Bulletin de la grande
armée, 4,090 fr. — Chardin, la Serinette, 3,550; la
Gouvernante, 2,250. — Drouais (le fils), Portrait
de Mmt Favart, 2,250 ; Portrait d’une cantatrice,
2,250. - Ducreux, Portrait du peintre, 1,750. —
Jouvenet, Portrait du peintre, 1,120. — La Croix
(E. F. de), Vue du Port de Gênes, 2,300; Vue
prise à Ba'ia, 2,000. — Mignard, Portrait d’Anne
d’Autriche, 4,9( 0. — Tournièrcs, un Seigneur de
la cour de Louis XV, 1,200.
Total de la vente : 42,565 fr.
La collection de tableaux de feu M. Joseph Cra-
ven a été vendue à Londres, les 27, 28 et 30 mars
dernier, par le ministère de MM. Christie, Manson
et Woods. Voici quelques-uns des principaux prix :
TL Gill, la Chute de la Clyde, 231 liv. st — B.
W Leader, Forêt de bouleaux dans le pays de
Galles. 262; Rivière bordée de bois, 257. — T.
Creswick et T. S. Cooper, Paysage et troupeau de
Moutons, 420. — T. S. Cooper, l'Approche de
l’orage, 420. — Linnell, sur la Colline, 871. —
Sir 3. Gilbert, Intérieur de l’atelier de Rembrandt,
525. — L. Perrault, la Prière de la jeune Pille,
207. — Burgess, le premier Eventail, 273. — L.
Perrault, le petit Frère, 315.