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La chronique des arts et de la curiosité — 1875

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No. 26 (17 juillet)
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ET DE LA CURIOSITÉ

23b

.Meissonier avec des pinceaux qui ne sont pas tout
à fait ceux du maître. M. Claude, trois natures
mortes, peintes avec une maestria superbe.

M. de Curzon avait envoyé deux beaux paysa-
ges, l’un d’Italie et l'autre du Midi. II. Defaux,
deux basses-cours traitées avec la facilité et pres-
que les pinceaux de Charles Jacque, qui avait
lui-même exposé quelques poules et un coq pico-
rant sur la lisière d’un bois d’une finesse d’exé-
cution et d’un brillant incomparables. M. Cesare
Dell’acqua avait donné une Leçon de danse dans
laquelle on voyait une jeune mère, en costume du
xvie siècle, montrant à danser à son baby, qui l’i-
mitait avec une grâce adorable. M. Dupray, la
Barbe au camp, du pinceau le plus fin et le plus
spirituel. M. Feyen-Perrin, une Danse antique, la
Mélancolie, et XEnfance du mousse, ayant les qua-
lités sobres et les tons un peu tristes du peintre.
M. Paul Flandrin, Rêverie dans tes bois, rappelant
son coloris brillant, sa composition classique.
M. Georges, un Troupeau de moutons, rentrant
sous la menace de l’orage, peint de main d’ou-
vrier. Il y avait deux paysages de M. Isenbart
très-brillants. M. Jeanniot, l’babile directeur de
l’Ecole des beaux-arts de Dijon, avait une belle
nature morte. Son fils, M. Georges Jeanniot, avait
exposé une nature morte à l’aquarelle qui était un
petit chef-d'œuvre de dessin et de facture.
M. Maxime Lalanne, trois fusains et un cadre
d’eaux-fortes de la plus belle qualité. MUe Pauline
Laurens, une jeune fille qui faisait penser à
Watteau. M. Luminais avait un petit paysage
digne d’un maître, et les Deux rivaux, qui se
gourmaient en l’honneur d’une grosse fille qui
s’enfuyait vers le troisième larron. M. Massé, un
intérieur très-finement peint. M. Monginot, la
Légende de Angot et un tableau de fruits

ayant toutes les qualités de son brillant pinceau.
M. Perrault, une Petite vendangeuse, rappelant
beaucoup Bouguereau, son maître. M. Stevens
avait un Seigneur ployant une épée, traité avec la
finesse la plus exquise. M. Tliénot, des pivoines et
des lilas auxquels il ne manquait que l’odeur.
M. Paul Tillier, une Confidence, délicieux babillage
de femmes drapées à l’antique, au milieu duquel
on croyait entendre le palpitement des ailes de
l’amour. M. Auguste Truelle, un radieux effet du
matin sur le rivage d’Houlgate. M. Richard Vuter-
berger avait exposé une vue de 17/e de Capri,
dans un admirable coucher de soleil. M. Wasing-
ton, des Cavaliers arabes dans la manière de Fro-
mentin; enfin, M. Yan d’Argent, un petit berger
breton, faisant retentir un cornet à bouquin pour
rassembler son troupeau.

M. Carpeaux représentait la sculptnre avec deux
bustes très-expressifs ; M. Aizelin, avec une Ophi-
lie et une Merveilleuse; M. Mathieu-Meusnier, avec
un petit Cupido plein de finesse ; enfin, M. Cha-
t'-ousse avait envoyé uu beau groupe de bronze
représentant Abélard faisant ses adieux à Héloïse.

La Société des Amis des Arts a acheté vingt-et-
un tableaux et les deux bustes d’Aizelin ; le Musée
de Troyes a acquis deux tableaux ; les amateurs
en ont acheté quatorze et les bustes de Carpeaux,
et tout le monde s’çst donné rendez-vous à l’an-
née prochaine pour une nouvelle exposition.

Le Brun-Dalbanne.

-v/3+o~V.

LES FOUILLES DU COLISÉE

LA MOSAÏQUE DE SAINT-PAUL-HORS-DES-MURS

On. a répandu le bruit que les fouilles du Coli-
sée, actuellement suspendues à cause des cha-
leurs de l’été, ne seraient pas continuées ; que
l’on comblerait de nouveau la partie du sol an-
tique de l’arène mise à jour, etc.

Ces bruits ne sont pas fondés, et il faut en
féliciter M. Roger Bonglii, ministre de l’instruc-
tion publique, en l’encourageant à résister aux
influences qui semblent avoir pour but de dé-
truire systématiquement ce qu’a fait M. Rosa, au
profit des vues, assez étroites, en réalité, du doc-
trinarisme de certains archéologues.

M. Fiorelli, l’illustre directeur des fouilles de
Pompeï, devenu directeur général des fouilles de
touté l’Italie, s’unira certainement à M. Bonglii
pour n’accepter que sous bénéfice d’inventaire les
incitations des illustrations de l’archéologie de
l’ancien régime qui, tout en ayant plus de haute
science que M. Rosa, n’ont jamais eu son activité,
son savoir-faire, sa fécondité pratique.

De sinistres influences ont déjà empêché
M. Rosa de dégager le Panthéon; que ces in-
fluences ne fassent pas combler la véritable arène
antique du Colisée. Si des considérations d’édi-
lité ont pu expliquer ce qui s’est passé pour les
fouilles des abords du Panthéon, situé au cœur
de la ville, rien n’expliquerait que les résultats
des fouilles du Colisée, situé dans la solitude,
fussent supprimés.

On vient de découvrir l’immense mosaïque qui
orne la partie supérieure de la façade de Saiut-
Paul-hors-des-murs. C’est le gouvernement italien
qui, depuis 1870, payait la dépense annuelle de
ce grand ouvrage, qui s’élevait à 200,000 fr.

Cette mosaïque avait été commencée en 186S.
Elle a 365 mètres carrés. Le dessin est du peintre
feu Agricole et de son successeur Consoni ; l’exé-
cution en mosaïque est des ouvriers de la fa-
meuse fabrique du Vatican, Fabrizio d’Ambrosio
et Costanzo Maldura.

Cette vaste décoration se divise en trois parties :
tout en haut, dans le tympan, le Sauveur avec les
saints Pierre et Paul; au centre, le divin agneau
et les brebis mystiques, placés sur une montagne
de laquelle coulent des fleuves, puis Jérusalem,
Bethléem, etc.; au bas, immédiatement au-dessus
du futur portique, grandes figures en pied, les
quatre grands prophètes, etc.

On s’accorde généralement à louer cette œuvre
de mosaïque comme la plus belle qui ait été pro-
duite de nos temps.

Il reste maintenant à élever, au-dessous de la
mosaïque, le portique sur lequel s’ouvriront les
cinq portes du temple, à cinq nefs. On va y tra-
vailler sans relâche, et l’on dit qu’il sera achevé
en 1880, avec tous ses accessoires, tels qu’un
cloître continu dans la cour, qui s’étend devant
l’église.

La reconstruction de Saint-Paul-hors-des-murs,
qui avait été incendié en 1824, commença vers
1S28. Si tout est achevé en 1880, cette reconstruc-
tion aura duré seulement cinquante-deux ans, ce
qui est peu pour une œuvre aussi grandiose.

(Le Temps.)

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