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La chronique des arts et de la curiosité — 1878

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Nr. 14 (6 Avril)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26617#0113
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N° 14 — 1878

BUREAUX, 8, RUE FAVART.

6 Avril.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉAIENT A LÀ GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT.LE SAMEDI MATIN

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la Chronique des A ts et dj la Curiosité.

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PARIS ET DÉPARTEMENTS
. 12 fr. | Six mois.

8 Jb

LE DON DE IJ. HIS DE LA SALLE

AU MUSÉE DU LOUVRE

En annonçant le don si important que ve-
nait de faire au Louvre M. Ilis de la Salle, j’ai
dù négliger les dessins et ne parler que des
tableaux. Le morceau était en effet trop gros,
et ce que j’en pouvais dire risquait d'être in-
suffisant.

Aujourd’hui donc, sans préjudice du travail
qui sera fait dans la Gazilte, je reviendrai sur
cette collection de 434 dessins, d’un prix ines-
timable pour le Louvre, — dont elle vient si
heureusement accroître les richesses et com-
bler les lacunes, -- et d’un intérêt hors ligne.

Ces 434 dessins sont la Heur d’une collection
plus nombreuse, fruit d’un demi-siècle de pa-
tientes recherches servies par un goût sûr et
délicat, et d'heureuses trouvailles. On peut af-
firmer que ces 434 feuilles de choix valent
bien plus que tel amas que nous pourrions ci-
ter de plusieurs milliers de dessins. Eu égard
à leur qualité, ils représentent, au contraire,
un chiffre vraiment considérable.

Je l’ai déjà dit, trois cents au moins sont de
la plus grande beauté, de la plus excellente
conservation ; cinquante, peut-être, prendront
place parmi les pièces les plus rares de notre
vieille collection nationale, si riche, siillu tre.
Nous promettons à ceux qu’intéressent les
beaux dessins un régal sans pareil, le jour où
ceux-ci seront exposés *ux regans du public
dans une ou deux salles spéciales. Dqà il est
facile de se faire une idée de ces richesses par
les quatre ou cinq dessins tout encadrés qui
ont été placés dans la salle qui précède les
pastels : une minialure étonnante, attribuée à
Lorenzo Monaco, deux Géricault, un Mariihat
et un Prud’hon surprenants. La plupart de ces
dessins portent la marque des plus célèbres

collectionneurs : Crozat, Mariette, comte de
Fries, Reynolds, Lawrence, Lagoy, Revil, Val-
lardi, etc.

Nous trouvons d’abord une série précieuse
de dessins italiens, sur parchemin, des xive et
XVe siée.es. On sait la rareté de ces sortes de
dessins. Entre ceux-ci il faut noter : une com-
position, à la plume, représentant les Trois
morts et les Trois vifs et qui rappelle assez la
manière de Benozzo Gozzoli; et deux dessins
de premier ordre, que tout indique comme
étant de Jacopo Bellini, le père et le maître de
Giovanni et de Gentile. L’un des deux surtout, —
la Flagellation du ChriA au milieu d’une somp-
tueuse composition architecturale, d’un style
analogue au Palais Ducal de Venise, — est du
plus haut intérêt. Il paraît avoir été détaché
du fameux recueil Vendramin, contenant 431
feuilles de dessins de la main de Jacopo, qui
f it acheté, en 1833, 75.000 francs, pour le Bri-
tish Muséum. L’autre représente une figure
tombale portée sur un bas-relief. On peut pla-
cer après une expressive Mise au wmbeau de
Giovanni Bellini, qui n’est pas sans une lointaine
analogie avec la saisissante composition du
Brera. A la suite vient un groupe de dessins
du même temps, sur papier préparé, au stylet
d’argent ou au pinceau. Puis voici Mamègne
le grand, avec trois dessins, dont un bas-relief
bachique dans le goût antique et le fameux
projet pour le monument de Virgile, commandé
par Isabelle d’Este. Celui-ci a été gravé en fac-
similé hors texte dans la Gazette des Beaux-arts
(t. XX, lre période, p. 486). Plaçons à côté un
de-sm d’une beauté prodigieuse, un véritable
trésor; c’est un dessin, à la plume et lavé,
qui a toute la valeur d’un tableau. Il repré-
senle Rérode assis sur un trône- somptueux,
tt orné de bas-reliefs à l’antique, présidant au
massacre des Innocents. Il parai4 appartenir à
l’école ferraraise de la fin du xve siècle. A la
suite encore, un Christ à la colonne, à la plume,
dessin superbe de Bartohmimeo Montagna.

Un autre maître, qui n’est guère moins il-
lustre que Mantègne, et dont les dessins plus
 
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