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LA CHRONIQUE DES ARTS
Dans sa dernière se'ance, l'Académie
des inscriptions et belles-lettres, sur le rap-
port de M. Bertrand, a décerné comme il suit
les médailles du concours des antiquités de la
France :
lre médaille. — M. Beautemps-Beaupré,
pour son ouvrage sur les Costumes de l'Anjou;
2° médaille. — M. Pelissier, pour son Essai
sur le gouvernement de la dame de Beau-
jeu ;
3° médaille. — MM. Auguste et Emile Moli-
nier, pour leur ouvrage intitulé : Chronique
normande du XIVe siècle.
La valeur de ces médailles est de 500 fr.
chacune, payées sur le budget de l'Etat.
Après plusieurs discussions sur le prix bien-
nal de 20.000 fr., fondé par décret du 11 août
1859, l'Académie a procédé au vote. Le nom-
bre des membres présents était de 2i. M. Paul
Meyer, lauréat de l'Académie et professeur à
l'Ecole des chartes, a obtenu 13 voix, et
M. Maspéro 11 voix.
L'Institut se réunira le mercredi 3 octobre
prochain, et le prix attribué à M. Meyer sera
proclamé dans cette séance générale trimes-
trielle.
On lit dans le Daily-News du h juillet
et dans YAcademy du 7, que la Société an-
glaise des fouilles en Egyrplo (dont nous don-
nions le compte rendu dans la Chronique des
9 juin et 7 juillet), a tenu le 3 un grand
meeting à l'Institution royale de Londres.
L'assemblée, présidée par sir Erasmus Wil-
son, assisté des secrétaires honoraires, miss
A.-B. Edwards et M. Reg. Stuart Poole (du
Musée britannique), a entendu M. Naville lire
son rapport sur les fouilles de Pithom, qu'il a
dirigées cet hiver avec tant de succès. Ce rap-
port, destiné à l'impression, sera adressé à
tout souscripteur de 1 £.
Sir Erasmus YVilson qui, l'an passe', avait
déjà offert une coiisation personnelle de
12.500 fr., vient, en cette occasion, de faire à
la Société un nouveau don de 25.000 fr. Cette
somme importante, jointe aux nouvelles sous-
criptions et au reliquat économisé sur les
premières fouilles, donne à présent un total
qui permettrait déjà de commencer les fouil-
les de Tanis, ce but tant désiré de l'archéolo-
gie égyptienne.
La commission des monuments his-
toriques s'est occupée dans sa dernière séance,
des tapisseries de l'église Saint-Remy de
Reims. Le Journal officiel dit à ce sujet :
.Al. du Sommerard, qui a signalé, dans une
précédente séance, l'état de détérioration dans
lequel se trouvent les admirables tapisseries
de l'église Saint-Remy, de Reims, insiste de
nouveau pour que la fabrique soit invitée à
veiller à la conservation de ces tentures, qui
sont aujourd'hui accrochées dans une galerie
obscure et inaccessible, ou elles traînent à
terre et sont rongées par la poussière du
sol.
La commission s'est ensuite occupée d'autres
affaires. Elle a notamment demandé que le
public fût admis à visiter gratuitement et
commodément l'ancienne église de Saint-De-
nis, qui est aujourd'hui un musée national, et
pour la restauration de laquelle l'Etat a fait
des sacrifices considérables.
Le président a ensuite exposé que la com-
mission chargée d'étudier la question de la
digue du mont Saint-Michel avait remis son
rapport, et qu'il ne désespérait pas que cette
question, quand elle reviendra devant le Par-
lement, reçût une solution conforme aux
vœux de la commission des monuments his-
toriques.
Des allocations, s'élevant ensemble à la
somme de 309.500 fr., ont été réparties entre
les monuments suivants : les fortifications de
Carcassonne (Aude) ; les églises de Saint-
Georges de Boscherville (Seine-Inférieure) et
de Mauzon (Ardennes I ; les anciennes cathé-
drales de Dol (Ille-et-Vilaine, et de Tréguier
(Côtes-du-Nord) ; le palais de justice de Dijon
(Côte-d'Or) et l'église Saint-Martin-d'Aime
(Savoie).
La commission propose le déclassement des
églises d'Acy-en-Multien et de la Villetertre
(Oise), et le classement de l'église d'Aregno
(Corse), de la Zaouia d'Abd-er-Rhaman et
Talbi, à Alger ; de bains maures du xiii6 siècle,
à Tlemcen ; des anciennes fortifications de
cette ville et de la porte dite de Mansourah,
sur la route de Tlemcen à Mansourah (dépar-
tement d'Oran).
Nous apprenons avec plaisir que notre
collaborateur et ami Henry Havard, qui avait
été choisi par le gouvernement pour repré-
senter la France à l'Exposition d'Amsterdam,
en qualité de juré de la classe 2/* (ameuble-
ment), a été nommé, à l'unanimité, président
du jury international de cette classe.
La Ville de Paris vient de faire placer,
sur la façade du pavillon Est du palais de
l'Institut, une grande plaque de marbre indi-
quant par un plan que c'est sur cet emplace-
ment même que se trouvait la fameuse tour
de Nesle, dont l'histoire a tant parlé, et qui a
servi de thème à l'un de nos grands roman-
ciers.
La place de professeur d'architecture
à l'Ecole nationale des arts industriels de Rou-
baix est vacante.
Les personnes qui désireraient poser leur
candidature pour cet emploi sont priées de faire
parvenir leur demande au ministère de l'in-
struction publique et des beaux-arts(direction
des beaux-arts, bureau de l'enseignement
avant le 1er septembre prochain.
LES ENVOIS DE ROME
On dirait, à voir ce que certains pensionnaires
de l'Académie de France ont envoyé à l'Ecole des
beaux-arts, qu'ils ont résolu de donner des armes
à ceux qui combattent une institution qui aurait
dû les faire tout autres qu'ils ne sout. Non pas
qu'il soit dans notre pensée qu'ils doivent quitter
tous l'Italie avec le même genre de talent, mais
beaucoup en reviennent comme s'ils n'y étaient
jamais allés.
Nous ne disons pas cela pour l'étude que M. Louis-
LA CHRONIQUE DES ARTS
Dans sa dernière se'ance, l'Académie
des inscriptions et belles-lettres, sur le rap-
port de M. Bertrand, a décerné comme il suit
les médailles du concours des antiquités de la
France :
lre médaille. — M. Beautemps-Beaupré,
pour son ouvrage sur les Costumes de l'Anjou;
2° médaille. — M. Pelissier, pour son Essai
sur le gouvernement de la dame de Beau-
jeu ;
3° médaille. — MM. Auguste et Emile Moli-
nier, pour leur ouvrage intitulé : Chronique
normande du XIVe siècle.
La valeur de ces médailles est de 500 fr.
chacune, payées sur le budget de l'Etat.
Après plusieurs discussions sur le prix bien-
nal de 20.000 fr., fondé par décret du 11 août
1859, l'Académie a procédé au vote. Le nom-
bre des membres présents était de 2i. M. Paul
Meyer, lauréat de l'Académie et professeur à
l'Ecole des chartes, a obtenu 13 voix, et
M. Maspéro 11 voix.
L'Institut se réunira le mercredi 3 octobre
prochain, et le prix attribué à M. Meyer sera
proclamé dans cette séance générale trimes-
trielle.
On lit dans le Daily-News du h juillet
et dans YAcademy du 7, que la Société an-
glaise des fouilles en Egyrplo (dont nous don-
nions le compte rendu dans la Chronique des
9 juin et 7 juillet), a tenu le 3 un grand
meeting à l'Institution royale de Londres.
L'assemblée, présidée par sir Erasmus Wil-
son, assisté des secrétaires honoraires, miss
A.-B. Edwards et M. Reg. Stuart Poole (du
Musée britannique), a entendu M. Naville lire
son rapport sur les fouilles de Pithom, qu'il a
dirigées cet hiver avec tant de succès. Ce rap-
port, destiné à l'impression, sera adressé à
tout souscripteur de 1 £.
Sir Erasmus YVilson qui, l'an passe', avait
déjà offert une coiisation personnelle de
12.500 fr., vient, en cette occasion, de faire à
la Société un nouveau don de 25.000 fr. Cette
somme importante, jointe aux nouvelles sous-
criptions et au reliquat économisé sur les
premières fouilles, donne à présent un total
qui permettrait déjà de commencer les fouil-
les de Tanis, ce but tant désiré de l'archéolo-
gie égyptienne.
La commission des monuments his-
toriques s'est occupée dans sa dernière séance,
des tapisseries de l'église Saint-Remy de
Reims. Le Journal officiel dit à ce sujet :
.Al. du Sommerard, qui a signalé, dans une
précédente séance, l'état de détérioration dans
lequel se trouvent les admirables tapisseries
de l'église Saint-Remy, de Reims, insiste de
nouveau pour que la fabrique soit invitée à
veiller à la conservation de ces tentures, qui
sont aujourd'hui accrochées dans une galerie
obscure et inaccessible, ou elles traînent à
terre et sont rongées par la poussière du
sol.
La commission s'est ensuite occupée d'autres
affaires. Elle a notamment demandé que le
public fût admis à visiter gratuitement et
commodément l'ancienne église de Saint-De-
nis, qui est aujourd'hui un musée national, et
pour la restauration de laquelle l'Etat a fait
des sacrifices considérables.
Le président a ensuite exposé que la com-
mission chargée d'étudier la question de la
digue du mont Saint-Michel avait remis son
rapport, et qu'il ne désespérait pas que cette
question, quand elle reviendra devant le Par-
lement, reçût une solution conforme aux
vœux de la commission des monuments his-
toriques.
Des allocations, s'élevant ensemble à la
somme de 309.500 fr., ont été réparties entre
les monuments suivants : les fortifications de
Carcassonne (Aude) ; les églises de Saint-
Georges de Boscherville (Seine-Inférieure) et
de Mauzon (Ardennes I ; les anciennes cathé-
drales de Dol (Ille-et-Vilaine, et de Tréguier
(Côtes-du-Nord) ; le palais de justice de Dijon
(Côte-d'Or) et l'église Saint-Martin-d'Aime
(Savoie).
La commission propose le déclassement des
églises d'Acy-en-Multien et de la Villetertre
(Oise), et le classement de l'église d'Aregno
(Corse), de la Zaouia d'Abd-er-Rhaman et
Talbi, à Alger ; de bains maures du xiii6 siècle,
à Tlemcen ; des anciennes fortifications de
cette ville et de la porte dite de Mansourah,
sur la route de Tlemcen à Mansourah (dépar-
tement d'Oran).
Nous apprenons avec plaisir que notre
collaborateur et ami Henry Havard, qui avait
été choisi par le gouvernement pour repré-
senter la France à l'Exposition d'Amsterdam,
en qualité de juré de la classe 2/* (ameuble-
ment), a été nommé, à l'unanimité, président
du jury international de cette classe.
La Ville de Paris vient de faire placer,
sur la façade du pavillon Est du palais de
l'Institut, une grande plaque de marbre indi-
quant par un plan que c'est sur cet emplace-
ment même que se trouvait la fameuse tour
de Nesle, dont l'histoire a tant parlé, et qui a
servi de thème à l'un de nos grands roman-
ciers.
La place de professeur d'architecture
à l'Ecole nationale des arts industriels de Rou-
baix est vacante.
Les personnes qui désireraient poser leur
candidature pour cet emploi sont priées de faire
parvenir leur demande au ministère de l'in-
struction publique et des beaux-arts(direction
des beaux-arts, bureau de l'enseignement
avant le 1er septembre prochain.
LES ENVOIS DE ROME
On dirait, à voir ce que certains pensionnaires
de l'Académie de France ont envoyé à l'Ecole des
beaux-arts, qu'ils ont résolu de donner des armes
à ceux qui combattent une institution qui aurait
dû les faire tout autres qu'ils ne sout. Non pas
qu'il soit dans notre pensée qu'ils doivent quitter
tous l'Italie avec le même genre de talent, mais
beaucoup en reviennent comme s'ils n'y étaient
jamais allés.
Nous ne disons pas cela pour l'étude que M. Louis-