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La chronique des arts et de la curiosité — 1892

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Nr. 6 (6 Février)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19740#0051
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N» 6. — 1892

BUREAUX : S, RUE FAVART.

6 février.

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAi. ETTE DES BKAUX-ARTS

PARAISSANT [ E SAMEDI MATIN

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CONCOURS ET EXPOSITIONS

L'Exposition des Aquarellistes français

(Galerie Georges Petit) offre un ensemble
très satisfaisant, relevé par la présence d'une
aquarelle de Meissonier, réplique plus grande
de 1807 : Bataille de Friedland. Cette aqua-
relle me -ure deux mètres et demi de largeur
sur un mètre et demi de hauteur: c'est le ta-
bleau connu, avec quelques variantes, et, pour
notre compte, nous préférons l'aquarelle à. la
peinture; elle nous semble plus souple et plus
vivante. M. Détaille expose une Charge de
Hussards; l'habileté du peintre est toujours
extraordinaire; mais cette habileté même
nous inspire quelques craintes pour l'avenir;
on sait où son extrême facilité d'exécution a
conduit "Victor Adam, qui était un homme de
talent. D'ailleurs, ce reproche doit équitablc-
ment être adressé à la plupart des exposants.
Ils sont trop habiles: on leur voudrait plus de
naïveté et aussi plus de simplicité : leurs aqua-
relles manquent de légèreté et d'imprévu:
elles sont trop travaillées.

Trente-neuf sociétaires, sur cinquante-deux,
ont envoyé leurs ouvrages : nous avons parti-
culièrement remarqué les Falaises, de M. Bé-
thunc ; les Fleurs, de M. Rivoire ; la Vue du
Luxembourg, de M. Zuber; un Paysage, de
M. Maurice Courant; les dessins de M. Bou-
let de Monvel et ceux de M. Jeanniot; enfin
divers ouvrages de MM. Besnard, Harpignies,
Yon, Delort, Jourdain, Glairin, V. Gilbert,
Boilvin et Kochegrosse.

L'Exposition du Cercle de l'Union Artis-
tique (rue Boissy-d'Anglas) est une très bonne
exposition de cercle, c'est tout ce que l'on
peut demander. Il y a une quantité de por-
traits intéressants signés de MM. Bonnat, E.
AVauters, Carolus Duran, Gourtois, J. Gi-
goux, Boutet de Monvel, .Talabert, Doucet,

Thirion, F. Flameng, Morot et Wencker ; des
toiles de genre de MM. Gérome (Gala!liée),
Gervex (Le Yacht): deux bons tableaux mili-
taires de M. Ed. Détaille : des marines de
M. Stevens ; des paysages de nuit de M. La-
garde ; des nature-morte de M. Zacharian ; des
études de nu par M. Besnard ; des paysages
de MM. Billotte et Paul Sédille.

Les œuvres de sculpture dignes d'être exa-
minées ne sont pas rares non plus. Citons un
buste inachevé de M. Dagnan-Bouveret, par
M. de Saint-Marceaux ; une statuette de
femme (Cigale), par M. Marquesto ; des bustes
de MM. A. Mercié, Lanson, Garlès, d'Epinay,
Franceschi, Puech, Gérome, d'Astaniôres et
de Kervéguen.

L'Exposition des peintures de M. Camille
Pissarro, ouverte dans les galeries Durand-
Kuel, est fort intéressante : on y suit pas à
pas, de 1870 à 1890, l'effort sincère d'un artiste
qu'il est permis de ne pas aimer, mais qu'on
ne peut se défendre d'estimer. M. Pissarro res-
tera comme le précurseur d'une formule d'art
qui n'est pas encore fixée, mais dont l'effica-
cité s'est déjà fait sentir dans la production
d'une bonne partie de l'École française. Im-
pressionné par Courbet d'abord (voir le n° 1
du catalogue : Sapi?is à Louveciennes), puis
par Millet, à qui il a pris, en les rendant plus
gauches, ses synthèses de forme, en même
temps qu'il s'appropriait les curieuses ana-
lyses du ton local que le maître a effectuées
dans ses admirables pastels, suivant les
données scientifiques établies par Chevreul,
M. Pissarro s'est imposé, dès le principe, la
loi d'une absolue sincérité devant la nature;
il peint comme il voit et ne se résout jamais à
corriger après coup ses impressions, quelque
revêche que soit la façon dont il les a expri-
mées. D'ailleurs, il a pris sur le tard une main
plus légère, et le regard ne vient plus se heur-
ter péniblement, comme autrefois, aux rugo-
sités de sa peinture.

Les paysages de M. Pissarro sont en général
 
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