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La chronique des arts et de la curiosité — 1892

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Nr. 6 (6 Février)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19740#0055
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ET DE LA CURIOSITÉ 45

xvn° siècles ont souvent employé pour leur tra-
vail des fragments d'anciens manuscrits ou d'in-
cunables.

Actuellement, les bandelettes mesurent à peu
prés 3'",50 de long sur 0"',40 de large; l'écriture y
est tracée en colonnes, exactement comme sur les
rouleaux de papyrus. M. Krall affirme, sans hé-
siter, que cette écriture est étrusque. S'il en est
ainsi, nous avons là le plus considérable, et de
beaucoup, de tous les textes étrusques, car on y
a compté plus de douze cents mots, alors que la
plus longue inscription connue jusqu'à présent,
celle de Pérouse, n'en contient pas plus de cent
vingt-cinq.

M. Krall s'est particulièrement appliqué à re-
pousser les doutes qui pourraient s'élever tou-
chant l'authenticité de l'écriture. M. Brugsch est
venu attester que les bandelettes étudiées par
M. Krall sont bien les mêmes qui piquaient sa
curiosité en 1869. M. J. Wessner, chimiste, af-
firme que îe lin est de fabrication égyptienne et
que l'encre est absolument identique à celle dont
on constate l'emploi sur les autres bandes de
momies. Trois savants qui s'occupent d'étrusque,
MM. Buecheler, Deecke et Pauli, déclarent que le
nouveau texte contient quantité de mots étrusques
inconnus, qu'aucun faussaire au monde n'aurait
pu imaginer. A vrai dire, cette insistance paraît
assez inutile: le témoignage de M. Brugsch'suffit
pour prouver qu'il n'y a pas eu mystification.
Reste à savoir si ce qu'on prend pour de l'étrusque
est bien de l'étrusque: c'est là le point capital sur
lequel nous serons fixés sous peu. Rappelons que
l'on possède actuellement 1.500 inscriptions étrus-
ques, dont plusieurs courtes bilingues, mais que
c'est à peine si l'on a su déterminer le sens de
vingt mots de cette langue. L'Egypte, ce Musée
inépuisable du passé, va-t-elle nous livrer un
secret dont on a vainement demandé la clef au
sol de l'Etrurie elle-même ? Ce serait un beau
jour pour les savants.. S. R.

Quelques Tableaux de Maîtres rares

(Suite)

J'ai mentionné, l'an passé, une peinture hol-
landaise remarquable de la belle et riche collec-
tion de M. Albert Figdor, à Vienne. C'était une
toile de Niclas Laeldropius, dont je ne donnais
ipie le nom d'auteur. Aujourd'hui, grâce à l'ama-
bilité du possesseur, qui m'a prêté le tableau pour
l'étudier de près, il est possible do le décrire et
de calquer la signature, laquelle nous intéresse,
non seulement à cause de sa rareté, mais aussi à
cause de sa belle calligraphie. A un autre point
de vue la signature de Lachtropius est impor-
tante, parce qu'on s'est servie d'elle (ce que j'ai
déjà observé une fois) pour la repeindre en quel-
ques traits et la faire passer pour la signature de
Rachel Ruyseh.

Mais regardons la peinture elle-même. A droite
du spectateur on voit sur la toile un tronc d'arbre
desséché. D'une fente de l'arbre sort une grande
couleuvre ; celle-ci est en train de happer un pa-
pillon qui vole auprès d'elle. Tout au premier
plan quelques champignons dispersés sur le ter-
rain moussu. A gauche une grenouille. Plus loin i

un grand chardon à feuilles mouchetées. Le fond
est sombre et ne laisse discerner que quelques
tiges et feuilles, autour desquelles volettent des
insectes, des papillons et des libellules. A droite,
en bas, la signature, dont nous donnons ici le
fac-similé.

Quant à la manière du peintre, elle ressemble
beaucoup à celle de Marseus; un peu aussi à celle
d'Abraham Mignon. La mousse est exécutée au
moyen non du pinceau, mais d'une étoffe pressée
contre la couleur fraîche. Du même procédé se
sont déjà servi Melch. de Hondecoter, Adr. van
Oolen et, plus tard, plusieurs peintres de la fa-
mille des Hamilton. je présume qu'aussi Chris-
tiaen Striep peignait de la même manière (V.
Houbraken, Schlie et Bredius ; — Gfr. « Oud
Holland », II» vol., p. 291 et s.)

Lachtropius, de Alphen, doit être assurément
considéré comme un peintre très rare. Il se trouve
mentionné dans des documents de 1089 (1). En
1687 on a vendu à Amsterdam « Een Bloempot
van Nicolaas Lachtropius », « Eenige Kruydjes,
van Nicolaas Lachtropius » et un pendant de cette
dernière peinture. (Hoet, I, 8 ss). En 1705, dans
une vente anonyme, à Amsterdam, ou vendait
« Een Bloempot van Lagstropius » et dans la
vente Anthony Deutz (1731), à Amsterdam, « Een
siuck met Vlinder en Dieren, door Lakstropius»
(Hoet I, 77 et 3G5).

Dans Hormayr (Archiv fur Stalistilk Qes-
cliichte, etc.), on trouve mentionné des Insectes
de Lachtropius comme étant, en 1825, dans une
galerie à Austerlitz. Je ne suis pas sûr si le même
tableau existe encore dans cette galerie.

Actuellement, je ne connais de Lachtropius
que quatre œuvres : un Tableau de fleurs, de
1667, à Amsterdam (n° 816 du catalogue de Bre-
dius) ; une petite pièce de 166., à Prague, au Ru-
dolfinum ; la toile de M. Albert Figdor, à Vienne,
et une peinture (bien jolie et presque semblable à
celle chez M. Figdor), dans une autre collection
privée à Vienne, où elle est considérée comme un
Rachel Ruyseh. La signature est moitié authen-
tique, moitié fausse.

(.4 suivre.) Th. Von Fbimmki..

La Sandedei du Marquis de Mantoue

Lorsqu'il s'agit d'un objet d'art de premier or-
dre, rien n'est à négliger, et c'est souvent l'obser-
vation d'un détail en apparence insignifiant qui,
suivant les cas, détruit ou fortifie les hypothèses
tant soit peu aventureusement émises. Ainsi, par
exemple, à propos de la sandedei du marquis de
Mantoue que nous avons, pour notre part, beau-
coup contribué à faire entrer au Louvre, on a
beaucoup parlé de la bataille de Fornoue. Ceux-
là même qui ne prétendent pas que cette belle

(i) V. Obreeiïs Archief, lit. NI et s.: — pointures de
1071. 1033 et 10S5.
 
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