DOI Heft:
Nr. 17 (23 Avril)
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ET DE LA
Le Legs Moreaux au Musée du Louvre
Nous avons annoncé, l'an dernier, au cou-
rant de l'été, le legs que M. Léon Moreaux,
de Versailles, avait fait au Musée du Louvre.
Le Président de la Eépublique, sur l'avis du
Conseil d'Etat, vient d'autoriser définitivement,
par décret, les Musées nationaux à prendre
possession de ce legs. Les six tableaux dont
il se compose vont être exposés, cette semaine,
dans une des salles du Louvre, en attendant
qu'ils prennent place dans les galeries de
peinture. Ces tableaux sont :
1° Une grande toile, Aigles attaquant des
poules, de Melchior d'Hondecoeter (1636-1695).
Signé à droite et daté : M. d'Hondecoeter,
1673.
Cette toile peut passer à bon droit pour une
des meilleures du maitre hollandais, qui, en
1673, était dans toute la force de l'âge. Le
Louvre possédait déjà d'Hondecoeter les trois
tableaux suivants : le Dindon blanc, Oiseaux
de basse-cour, Oiseaux dans un parc.
2» Une nature-morte de Weenix : Lièvre et
perdrix.
Autres tableaux des Weenix au Louvre :
1° Les Corsaires repoussés, œuvre curieuse
du père ; 2° Port de mer; 3» Gibier et usten-
siles de chasse; 4° les Produits de la chasse,
par le 01s.
3» Une Scène rustique, de Teniers le Jeune
(1610-1690). Signé à droite : David Teniers;
non daté.
Le Louvre est déjà riche en toiles de Te-
niers ; il en possède 34. Mais presque toutes
sont très petites et il n'en a qu'une dont les
dimensions excèdent celles de cette scène rus-
tique.
4° Après l'orage, de Ruysdael. Signé à
droite ; /. Ruysdael; non daté.
Cinq autres Ruysdael sont au Louvre : la
Forêt, la Tempête sur les digues, le Coup de
soleil, le Buisson et un Paysage sans autre
désignation.
5° Un grand paysage décoratif, d'Adam
Pijnacke (1622-1673).
6° Des Fleurs dans un vase, de van Huij-
sum (1682-1749). Signé : Jan van Euijsum;
non daté.
Ce tableau sera le onzième du même maître
dans les galeries du Louvre.
Ces six toiles, à part le Teniers, dont la cou-
leur semhle avoir souffert, par endroits, de
l'abus du nettoyage, sont dans un parfait état
de conservation, et leur acquisition est une
véritable bonne fortune pour le Louvre.
-a-o&xn---
Correspondance de "Vienne
La Société des Artistes, à Vienne, a ouvert lo
1er avril le Salon Viennois, dont l'inauguration a
été faite solennellement par l'empereur François-
Joseph.
L'exposition de cette année est vraiment ma-
gnifique. Elle comprend 870 numéros, dont la
moitié à peu près est d'une valeur remarquable.
CURIOSITÉ 131
Nous signalerons seulement quelques œuvres et
quelques noms.
Comme œuvre do plastique monumentale, il
faut regarder la ligure imposante de l'empereur
Joseph II, pièce principale d'un grand monument
pour la ville de Brunn, en Moravie. Cette figure,
très noble, est modelée par M. A. Breneck et
fondue par Tourbain.
Citons aussi des œuvres d'une élégance ex-
quise : les médailles et plaquettes de votre com-
patriote Roty (nos 58 et s.).
Comme peinture monumentale, je mentionne lo
tableau de M. Jules de Payer, représentant une
scène de l'expédition arctique autrichienne.
Les portraitistes sont bien représentés, princi-
palement par MM. Fr. A. Kaulbach, Pochwalski,
Lallemand, Eugène Félix et V. Stauffer, dont on
voit un portrait de famille remarquable et repré-
sentant une dame d'une grande beauté, avec cinq
enfants de fort belle mine (n° 204).
Le chef-d'œuvre de l'exposition est le petit ta-
bleau do M. Pradilla (n° 654, la Messe à Guia,
en Espagne) ; cette œuvre superbe est peut-être
ane des œuvres les plus importantes de notre
époque : elle date de 1891.
Comme peintures très intéressantes, nous si-
gnalerons encore la suite de l'Histoire de l'En-
fant prodigue, par M. .T. Tissot, et quelques
toiles de MM. Dagnan-Bouveret, Hirschl (n° 553,
un Prométhée, bien modelé), G. Max. Jul.
Schmidt, E.Veith, A. Liebscher, Holmberg, Moll,
Rob. Russ, Bernatzik, L. H. Fischer et E. J.
Schindler (paysages do premier ordre).
Cette belle exposition fait honneur à notre ca-
pitale. Th. Fr.
Académie des Inscriptions
Une vue intérieure de l'ancien Saint-Pierre
de Rome au milieu du quinzième siècle, peinte
par Jean Fouquet. — M. Paul D'urrieu signale
l'existence, dans un manuscrit des Grandes Chro-
niques de la Bibliothèque nationale, d'une mi-
niature de Jean Fouquet, dans laquelle se trouve
représenté, avec une remarquable fidélité, l'inté-
rieur de l'ancienne basilique de Saint-Pierre de
Rome, fondée par Constantin et totalement dé-
truite depuis la Renaissance pour faire place à
l'édifice moderne de Bramante et de Michel-Ange.
On sait, par le témoignage dos Italiens eux-
mêmes, que Fouquet a séjourné à Rome sous le
pontificat d'Eugène IV (1431-1447). C'est, par con-
séquent, à cette époque qu'il a pu recueillir sur
les lieux les éléments dont il s'est servi pour sa
miniature. Or, nous ne possédions jusqu'ici, en
original, aucune représentation intérieure de l'an-
tique basilique constantinienne qui remontât au
delà du xvie siècle. M. Durrieu montre, par un
rapprochement avec les textes, combien la vue tra-
cée par l'artiste français est exacte dans ses dé-
tails. Elle constitue donc, pour l'archéologie ;du
vieux Saint-Pierre do Rome, un document figuré
de premier ordre, le plus précieux peut-être, en
tout cas le plus ancien de tous ceux qui sont ac
tuellcment connus.
Prix. — M. Maspcro, au nom de la Commission
du prix Loubat, annonce que cette Commission a
Le Legs Moreaux au Musée du Louvre
Nous avons annoncé, l'an dernier, au cou-
rant de l'été, le legs que M. Léon Moreaux,
de Versailles, avait fait au Musée du Louvre.
Le Président de la Eépublique, sur l'avis du
Conseil d'Etat, vient d'autoriser définitivement,
par décret, les Musées nationaux à prendre
possession de ce legs. Les six tableaux dont
il se compose vont être exposés, cette semaine,
dans une des salles du Louvre, en attendant
qu'ils prennent place dans les galeries de
peinture. Ces tableaux sont :
1° Une grande toile, Aigles attaquant des
poules, de Melchior d'Hondecoeter (1636-1695).
Signé à droite et daté : M. d'Hondecoeter,
1673.
Cette toile peut passer à bon droit pour une
des meilleures du maitre hollandais, qui, en
1673, était dans toute la force de l'âge. Le
Louvre possédait déjà d'Hondecoeter les trois
tableaux suivants : le Dindon blanc, Oiseaux
de basse-cour, Oiseaux dans un parc.
2» Une nature-morte de Weenix : Lièvre et
perdrix.
Autres tableaux des Weenix au Louvre :
1° Les Corsaires repoussés, œuvre curieuse
du père ; 2° Port de mer; 3» Gibier et usten-
siles de chasse; 4° les Produits de la chasse,
par le 01s.
3» Une Scène rustique, de Teniers le Jeune
(1610-1690). Signé à droite : David Teniers;
non daté.
Le Louvre est déjà riche en toiles de Te-
niers ; il en possède 34. Mais presque toutes
sont très petites et il n'en a qu'une dont les
dimensions excèdent celles de cette scène rus-
tique.
4° Après l'orage, de Ruysdael. Signé à
droite ; /. Ruysdael; non daté.
Cinq autres Ruysdael sont au Louvre : la
Forêt, la Tempête sur les digues, le Coup de
soleil, le Buisson et un Paysage sans autre
désignation.
5° Un grand paysage décoratif, d'Adam
Pijnacke (1622-1673).
6° Des Fleurs dans un vase, de van Huij-
sum (1682-1749). Signé : Jan van Euijsum;
non daté.
Ce tableau sera le onzième du même maître
dans les galeries du Louvre.
Ces six toiles, à part le Teniers, dont la cou-
leur semhle avoir souffert, par endroits, de
l'abus du nettoyage, sont dans un parfait état
de conservation, et leur acquisition est une
véritable bonne fortune pour le Louvre.
-a-o&xn---
Correspondance de "Vienne
La Société des Artistes, à Vienne, a ouvert lo
1er avril le Salon Viennois, dont l'inauguration a
été faite solennellement par l'empereur François-
Joseph.
L'exposition de cette année est vraiment ma-
gnifique. Elle comprend 870 numéros, dont la
moitié à peu près est d'une valeur remarquable.
CURIOSITÉ 131
Nous signalerons seulement quelques œuvres et
quelques noms.
Comme œuvre do plastique monumentale, il
faut regarder la ligure imposante de l'empereur
Joseph II, pièce principale d'un grand monument
pour la ville de Brunn, en Moravie. Cette figure,
très noble, est modelée par M. A. Breneck et
fondue par Tourbain.
Citons aussi des œuvres d'une élégance ex-
quise : les médailles et plaquettes de votre com-
patriote Roty (nos 58 et s.).
Comme peinture monumentale, je mentionne lo
tableau de M. Jules de Payer, représentant une
scène de l'expédition arctique autrichienne.
Les portraitistes sont bien représentés, princi-
palement par MM. Fr. A. Kaulbach, Pochwalski,
Lallemand, Eugène Félix et V. Stauffer, dont on
voit un portrait de famille remarquable et repré-
sentant une dame d'une grande beauté, avec cinq
enfants de fort belle mine (n° 204).
Le chef-d'œuvre de l'exposition est le petit ta-
bleau do M. Pradilla (n° 654, la Messe à Guia,
en Espagne) ; cette œuvre superbe est peut-être
ane des œuvres les plus importantes de notre
époque : elle date de 1891.
Comme peintures très intéressantes, nous si-
gnalerons encore la suite de l'Histoire de l'En-
fant prodigue, par M. .T. Tissot, et quelques
toiles de MM. Dagnan-Bouveret, Hirschl (n° 553,
un Prométhée, bien modelé), G. Max. Jul.
Schmidt, E.Veith, A. Liebscher, Holmberg, Moll,
Rob. Russ, Bernatzik, L. H. Fischer et E. J.
Schindler (paysages do premier ordre).
Cette belle exposition fait honneur à notre ca-
pitale. Th. Fr.
Académie des Inscriptions
Une vue intérieure de l'ancien Saint-Pierre
de Rome au milieu du quinzième siècle, peinte
par Jean Fouquet. — M. Paul D'urrieu signale
l'existence, dans un manuscrit des Grandes Chro-
niques de la Bibliothèque nationale, d'une mi-
niature de Jean Fouquet, dans laquelle se trouve
représenté, avec une remarquable fidélité, l'inté-
rieur de l'ancienne basilique de Saint-Pierre de
Rome, fondée par Constantin et totalement dé-
truite depuis la Renaissance pour faire place à
l'édifice moderne de Bramante et de Michel-Ange.
On sait, par le témoignage dos Italiens eux-
mêmes, que Fouquet a séjourné à Rome sous le
pontificat d'Eugène IV (1431-1447). C'est, par con-
séquent, à cette époque qu'il a pu recueillir sur
les lieux les éléments dont il s'est servi pour sa
miniature. Or, nous ne possédions jusqu'ici, en
original, aucune représentation intérieure de l'an-
tique basilique constantinienne qui remontât au
delà du xvie siècle. M. Durrieu montre, par un
rapprochement avec les textes, combien la vue tra-
cée par l'artiste français est exacte dans ses dé-
tails. Elle constitue donc, pour l'archéologie ;du
vieux Saint-Pierre do Rome, un document figuré
de premier ordre, le plus précieux peut-être, en
tout cas le plus ancien de tous ceux qui sont ac
tuellcment connus.
Prix. — M. Maspcro, au nom de la Commission
du prix Loubat, annonce que cette Commission a