ET DE LA CURIOSITÉ
geignement du dessin dos lycées et des écoles de
la ville de Paris.
M. Gaudez, statuaire, médaille 3e classe 1879,
médaille 2e classe 1881, médaille d'or Exposi-
tion universelle 1889.
M. Félix-Alexandre Guilmant, compositeur de
musique.
M. Carré (Albert), directeur du théâtre du Vau-
deville.
M. Laroche, sociétaire de la Comédie-Fran-
çaise.
M. Destable, inspecteur de l'Ecole nationale et
spéciale des Beaux-Arts.
Sur la proposition du Ministre des affaires
étrangères, ont été nommés au grade de chevalier,
à titre étranger :
M. Burnand (Eugène), artiste peintre suisse,
médaille de 8e classe 1888, médaille d'or Exposi-
tion universelle 1889, président du Comité suisse
des Beaux-Arts en 1889 ;
M. Hagborg (Auguste), sujet suédois, artiste
peintre, médaille de 3e classe 1879, membre du
jury, hors concours, Exposition universelle de 1889 ;
M. Baud-Bovy (Auguste), artiste peintre gene-
vois, médaille de bronze, Exposition universelle
•de 1889.
->>OSO-<'--
Académie des Inscriptions
Renouvellement du bureau. Elections. —
Après une très longue séance en comité secret,
l'Académie a procédé au renouvellement de son
bureau. Elle a élu à la présidence M. Senart,
l'indianiste bien connu, et vice-président M. Paul
Meyer, directeur de l'Ecole des Chartes et profes-
seur au Collège de France.
L'Académie a également nommé correspondant
étranger en remplacement de M. Rangabé, décédé,
M. Ad. Tobler, de Berlin, et correspondant fran-
çais en remplacement de M. Gastan, décédé, M.
de Grandmaison, architecte du département d'In-
dre-et-Loire, à Tours.
Quelques tableaux de maîtres rares
(Suite)
Aujourd'hui, nous nous arrêterons à tin maître
rare de l'Ecole Vénitienne, un artiste de la suite
>de Giovanni Bellini. C'est P. Pasqualino qui
nous occupera un instant. Morelli n'a mentionné
qu'une fois ce peintre secondaire; il l'a fait d'une
manière fugitive et hautaine dans ses « Kunstkri-
tische Studien ùber italienische Malerei » (Vo-
lume III). Les auteurs du « Cicérone » ne donnent
que très peu de renseignements sur ce peintre, en
signalant la Madone de 1496, qui se trouve'au
musée Correr, à Venise (quatrième et cinquième
édition du « Cicérone »). Lazari, dans sa aNotizia
uelle opère d'arte e cl'antichità délia Raccolta
Correr », page 8, a considéré notre Pasqualino
comme un élève et un diligent imitateur de Gio-
vanni Bellini (« discepolo e diligente imitatore di
Giambellino »-). On trouve plusieurs renseigne-
ments dans Crowe el Cavalcaselle (« History of
pamting in North Italy », I, 189 et 284) et dans
la « Geschichte der italienischen Malerei » V, 194,
301). Ces deux auteurs célèbres essaient de cata-
loguer les œuvres de ce faible imitateur de Bel-
lini. Je suis convaincu que notre Pasqualino est
un maître secondaire, mais je crois aussi qu'il ne
serait pas sans intérêt d'étudier tous les imitateurs
de Giovanni Bellini, pour faciliter une connais-
sance exacte et bien circonscrite du grand maître
lui-même. Il ne sera donc pas inutile de mention-
ner une oeuvre signée et bien conservée de Pas-
qualino, qui est restée jusqu'à présent inconnue.
Elle se trouve à Prague, dans la collection de
AI. J. V. Novack(l), qui a eu l'amabilité de me faire
photographier cette peinture curieuse. La signature
nous démontre que le peintre avait comme prénom
peut-être Pietro ; on lit, en effet, sur ce tableau :
P.
PASQVALI
NVS
VENETVS
G. B. F.
Le G. B. pourrait signifier : Giovanni Bcllin
(discipulus), ce qui n'est pas bien sûr. Au milieu
du tableau, on voit la Sain te Vierge tenant l'Enfant
Jésus, debout et entièrement nu. A gauche, sainte
Madeleine et une autre sainte ; à droite, saint
Joseph et une figure de sainte. En bas, à droite,
un donateur, dont on ne voit que le buste. La
tête du donateur a été repeinte, peut-être au
xvie siècle. (Panneau de bois de lm,10 de largeur
environ sur 0m,70 de hauteur.)
Le caractère bellinesque est très visible dans
ces demi-figures arrangées symétriquement. Je
n'avais pas encore eu l'occasion de comparer ce
tableau authentique de Pasqualino avec toute une
série d'oeuvres attribuées à Giovanni Bellini, mais
il est certain qu'on retrouvera sans difficulté plu-
sieurs Pasqualino parmi ces Bellini, qui ne sont
pas dignes du grand maître, mais dont on ne con-
naît pas encore le nom. Le Pasqualino de M.
J. V. Norak provient de la collection Defour.
La collection Norak renferme aussi beaucoup
d'autres peintures intéressantes qui appartien-
nent à l'art néerlandais : par exemple, un joli
J.-F. Soolmaker ; un A. v. Antum ; un beau S. v.
Ruysdael, de 1630; un Oldewereld (maître extrê-
mement rare), de 165...; une peinture ravissante,
peut-être de P. Laar (considérée comme un N. Ber-
ghem); un AV. Cl. Héda, très distingué; un
Toorenvliet: une tête d'étude de Rubens, etc.
(A suivre.) Dv Tu. von Frtmmel.
Un dernier mot sur Mlle Chasteau (2)
Le beau monument que M. Henry Jouin a élevé
à la gloire de Charles Le Brun (3), renferme, sur
MUe Chasteau, la confirmation catégorique de nos
(1) C'est à MM. le Dr Alfred de Wurzbach et Wilhelm
Jlorn, à Vienne, que je dois la connaissance de cette
collection distinguée.
(2) Voir la Chronique des Arts du 24 décembre 1892;
p. 317.
(3) Charles Le Brun ci les Arts sous Louis XIV. par
-M. Henry Jouin. Imp. Nat. II.Laurens. éditeur. ISSth in-i.
geignement du dessin dos lycées et des écoles de
la ville de Paris.
M. Gaudez, statuaire, médaille 3e classe 1879,
médaille 2e classe 1881, médaille d'or Exposi-
tion universelle 1889.
M. Félix-Alexandre Guilmant, compositeur de
musique.
M. Carré (Albert), directeur du théâtre du Vau-
deville.
M. Laroche, sociétaire de la Comédie-Fran-
çaise.
M. Destable, inspecteur de l'Ecole nationale et
spéciale des Beaux-Arts.
Sur la proposition du Ministre des affaires
étrangères, ont été nommés au grade de chevalier,
à titre étranger :
M. Burnand (Eugène), artiste peintre suisse,
médaille de 8e classe 1888, médaille d'or Exposi-
tion universelle 1889, président du Comité suisse
des Beaux-Arts en 1889 ;
M. Hagborg (Auguste), sujet suédois, artiste
peintre, médaille de 3e classe 1879, membre du
jury, hors concours, Exposition universelle de 1889 ;
M. Baud-Bovy (Auguste), artiste peintre gene-
vois, médaille de bronze, Exposition universelle
•de 1889.
->>OSO-<'--
Académie des Inscriptions
Renouvellement du bureau. Elections. —
Après une très longue séance en comité secret,
l'Académie a procédé au renouvellement de son
bureau. Elle a élu à la présidence M. Senart,
l'indianiste bien connu, et vice-président M. Paul
Meyer, directeur de l'Ecole des Chartes et profes-
seur au Collège de France.
L'Académie a également nommé correspondant
étranger en remplacement de M. Rangabé, décédé,
M. Ad. Tobler, de Berlin, et correspondant fran-
çais en remplacement de M. Gastan, décédé, M.
de Grandmaison, architecte du département d'In-
dre-et-Loire, à Tours.
Quelques tableaux de maîtres rares
(Suite)
Aujourd'hui, nous nous arrêterons à tin maître
rare de l'Ecole Vénitienne, un artiste de la suite
>de Giovanni Bellini. C'est P. Pasqualino qui
nous occupera un instant. Morelli n'a mentionné
qu'une fois ce peintre secondaire; il l'a fait d'une
manière fugitive et hautaine dans ses « Kunstkri-
tische Studien ùber italienische Malerei » (Vo-
lume III). Les auteurs du « Cicérone » ne donnent
que très peu de renseignements sur ce peintre, en
signalant la Madone de 1496, qui se trouve'au
musée Correr, à Venise (quatrième et cinquième
édition du « Cicérone »). Lazari, dans sa aNotizia
uelle opère d'arte e cl'antichità délia Raccolta
Correr », page 8, a considéré notre Pasqualino
comme un élève et un diligent imitateur de Gio-
vanni Bellini (« discepolo e diligente imitatore di
Giambellino »-). On trouve plusieurs renseigne-
ments dans Crowe el Cavalcaselle (« History of
pamting in North Italy », I, 189 et 284) et dans
la « Geschichte der italienischen Malerei » V, 194,
301). Ces deux auteurs célèbres essaient de cata-
loguer les œuvres de ce faible imitateur de Bel-
lini. Je suis convaincu que notre Pasqualino est
un maître secondaire, mais je crois aussi qu'il ne
serait pas sans intérêt d'étudier tous les imitateurs
de Giovanni Bellini, pour faciliter une connais-
sance exacte et bien circonscrite du grand maître
lui-même. Il ne sera donc pas inutile de mention-
ner une oeuvre signée et bien conservée de Pas-
qualino, qui est restée jusqu'à présent inconnue.
Elle se trouve à Prague, dans la collection de
AI. J. V. Novack(l), qui a eu l'amabilité de me faire
photographier cette peinture curieuse. La signature
nous démontre que le peintre avait comme prénom
peut-être Pietro ; on lit, en effet, sur ce tableau :
P.
PASQVALI
NVS
VENETVS
G. B. F.
Le G. B. pourrait signifier : Giovanni Bcllin
(discipulus), ce qui n'est pas bien sûr. Au milieu
du tableau, on voit la Sain te Vierge tenant l'Enfant
Jésus, debout et entièrement nu. A gauche, sainte
Madeleine et une autre sainte ; à droite, saint
Joseph et une figure de sainte. En bas, à droite,
un donateur, dont on ne voit que le buste. La
tête du donateur a été repeinte, peut-être au
xvie siècle. (Panneau de bois de lm,10 de largeur
environ sur 0m,70 de hauteur.)
Le caractère bellinesque est très visible dans
ces demi-figures arrangées symétriquement. Je
n'avais pas encore eu l'occasion de comparer ce
tableau authentique de Pasqualino avec toute une
série d'oeuvres attribuées à Giovanni Bellini, mais
il est certain qu'on retrouvera sans difficulté plu-
sieurs Pasqualino parmi ces Bellini, qui ne sont
pas dignes du grand maître, mais dont on ne con-
naît pas encore le nom. Le Pasqualino de M.
J. V. Norak provient de la collection Defour.
La collection Norak renferme aussi beaucoup
d'autres peintures intéressantes qui appartien-
nent à l'art néerlandais : par exemple, un joli
J.-F. Soolmaker ; un A. v. Antum ; un beau S. v.
Ruysdael, de 1630; un Oldewereld (maître extrê-
mement rare), de 165...; une peinture ravissante,
peut-être de P. Laar (considérée comme un N. Ber-
ghem); un AV. Cl. Héda, très distingué; un
Toorenvliet: une tête d'étude de Rubens, etc.
(A suivre.) Dv Tu. von Frtmmel.
Un dernier mot sur Mlle Chasteau (2)
Le beau monument que M. Henry Jouin a élevé
à la gloire de Charles Le Brun (3), renferme, sur
MUe Chasteau, la confirmation catégorique de nos
(1) C'est à MM. le Dr Alfred de Wurzbach et Wilhelm
Jlorn, à Vienne, que je dois la connaissance de cette
collection distinguée.
(2) Voir la Chronique des Arts du 24 décembre 1892;
p. 317.
(3) Charles Le Brun ci les Arts sous Louis XIV. par
-M. Henry Jouin. Imp. Nat. II.Laurens. éditeur. ISSth in-i.