ET DE LA CURIOSITÉ
125
voté leur participation à ce monument; les
départements de l'Aisne et de la Manche ont,
chacun, voté 200 fr.; ceux du Calvados, de la
Drôme, de la Mayenne et de la Seine-Infé-
rieure, chacun 100 fr.
On écrit de Kibeauvillé que les ruines du
Dusenbach, près Kibeauvillé, pèlerinage cé-
lèbre d'Alsace, vont être prochainement res-
taurées. L'évôché de Strasbourg s'est chargé
de faire réédifier l'ancienne chapelle cons-
truite, à son retour des croisades, par Ege-
lophe de Ribeaupierre, qui y déposa une sta-
tue miraculeuse de la Vierge enlevée en 1204,
au sac de Constantinople. La dépense est éva-
luée à plus de 100.000 francs; mais les listes de
souscription mises en circulation dans la ville
assurent déjà une vingtaine de mille francs à
l'entreprise.
" Une nombreuse collection de portraits
de femmes anglaises éminentes vient d'être en-
voyée de Londres à la section féminine de l'Ex-
position de Chicago. Les œuvres sont divisées
en douze groupes. Dans le groupe du Moyen
Age sont: Sainte Eadgitha, abbessede Wilton;
Ela, comtesse de Salisbury ; Eva de Cantilupe,
baronne d'Abergawenny ; une Lady, fondatrice
de plusieurs collèges à Cambridge et à Ox-
ford, et Julia Berners. Dans le groupe Tudor,
xYie siècle, se trouvent : Anne Askew, Marga-
ret Eoper et Marie Sydney, comtesse de Pem-
broke. Dans le groupe du temps de la Guerre
civile se trouve entre autres le portrait sup-
posé de mistress Cromwell, mère du Protec-
teur. Le groupe du xvme siècle contient : Mis-
tress Cowper, Susannah Wesley, Hannah
More, et autres. Il y a encore le groupe des
femmes philanthropes, ceux des femmes écri-
vains, des femmes peintres, musiciennes et
actrices.
La Ville de Boston vient de confier à
M. Puvis de Chavannes la décoration pictu-
rale de sa Bibliothèque, laissant au maître
son entière initiative pour la conception et
l'exécution de l'entreprise.
La Municipalité de Turin a décidé, afin
d'y installer le Musée d'Artillerie, de faire res-
taurer ce qui reste de la fameuse citadelle
élevée en 1460 par Pacciotto d'Urbino, et qui,
par suite de l'agrandissement de la ville, avait
été en partie démolie.
#** La Pinacothèque de Venise vient de
prendre possession d'un très important ta-
bleau de Tripolo, qui se trouvait dans l'église
de Sainte-Marie, à Castelfranco-Veneto.
A Le gouvernement des Etats-Unis vient
d'acquérir des autorités grecques des mou-
lages en plâtre des principaux monuments
anciens existant en Grèce. Ces copies seront
expédiées à bref délai au Metropolinan Mu-
séum de New-York. Le même Musée recevra
prochainement les doubles des moulages des
sculptures de Persépolis que lord Saville a fait
faire pour le British Muséum.
Au British Muséum
Une découverte intéressante vient d'être
faite au British Muséum. Parmi les fragments
du Parthénon, pour lesquels on n'avait pas
trouvé la place occupée primitivement, il y
avait un petit torse qui était regardé comme
celui d'un Lapithe, provenant d'une des mé-
topes. M. Schwerzeck, jeune sculpteur de
Vienne, chargé de la restitution des frontons
du Parthénon, est arrivé à cette conclusion
que le torse faisait partie du jeune garçon qui
se tient contre la figure de Leucothea, sur le
fronton occidental. Le torse, démonté de son
piédestal moderne, a parfaitement trouvé sa
place à l'endroit indiqué. M. Furtwaengler
avait indiqué une solution analogue.
Un autre employé du British Muséum, qui
avait déjà réussi à trouver la place de dix-
neuf fragments des sculptures du Parthénon,
vient de compléter aussi par plusieurs mor-
ceaux la figure équestre du Mausolée.
M. Webb, de Milford, vient de faire don au
même établissement d'un beau fragment de
sculpture grecque archaïque, peut-être du
viie siècle avant J.-C, en marbre blanc, repré-
sentant une tête d'homme, d'une expressun
énergique, de grandeur naturelle. Le nez est
cassé et le menton a été légèrement réparé
par une main moderne. Les yeux, creusés,
ont, sans doute, reçu des orbites en métal ;
les cheveux sont coupés court. C'est un tra-
vail soigné d'une école dont les artistes
étaient habitués à imiter la nature.
L'APULIE
Nous croyons être agréable aux lecteurs de la
Chronique, en leur signalant l'importante série de
photographies sur les petites villes cle l'Apulie (1)
que vient de publier M. Moscioni (Rome, 10,
via Condotti), en suite d'une mission du Ministère
des Beaux-Arts d'Italie.
Cette série, qui comprend plus de 250 clichés,
permettra d'étudier avec soin une des régions les
plus inconnues de l'Italie. Les petites villes de
l'Apulie, qui sont à peine citées par les Guides,
peuvent, au point de vue artistique, se diviser en
trois groupes. Dans le premier domine l'influence
byzantine, caractérisée surtout par l'emploi de la
coupole (Canossa, Mausolée de Bohémond); la
deuxième, qui comprend les cathédrales de Si-
ponto, Termoli, Troia, appartient à l'influence
toscane caractérisée par la décoration à l'aide
d'arcatures ; la troisième enfin, de beaucoup
la plus nombreuse et la plus intéressante, da-
tant de l'occupation normande, témoigne de la
prépondérance de l'influence française. Dans ce
dernier type d'églises, datant presque toutes du
xne siècle, on trouve, à côté cle l'influence fran-
çaise, une action encore importante des formes
décoratives de l'art oriental, et une action plus
purement italienne qui maintient le plan latin de
(1) Voir les articles de M. François Lenormant sur le
Moyen Age dans la Fouille (Gazette des Beaux-Arts,
septembre 1880 et mai 1883).
125
voté leur participation à ce monument; les
départements de l'Aisne et de la Manche ont,
chacun, voté 200 fr.; ceux du Calvados, de la
Drôme, de la Mayenne et de la Seine-Infé-
rieure, chacun 100 fr.
On écrit de Kibeauvillé que les ruines du
Dusenbach, près Kibeauvillé, pèlerinage cé-
lèbre d'Alsace, vont être prochainement res-
taurées. L'évôché de Strasbourg s'est chargé
de faire réédifier l'ancienne chapelle cons-
truite, à son retour des croisades, par Ege-
lophe de Ribeaupierre, qui y déposa une sta-
tue miraculeuse de la Vierge enlevée en 1204,
au sac de Constantinople. La dépense est éva-
luée à plus de 100.000 francs; mais les listes de
souscription mises en circulation dans la ville
assurent déjà une vingtaine de mille francs à
l'entreprise.
" Une nombreuse collection de portraits
de femmes anglaises éminentes vient d'être en-
voyée de Londres à la section féminine de l'Ex-
position de Chicago. Les œuvres sont divisées
en douze groupes. Dans le groupe du Moyen
Age sont: Sainte Eadgitha, abbessede Wilton;
Ela, comtesse de Salisbury ; Eva de Cantilupe,
baronne d'Abergawenny ; une Lady, fondatrice
de plusieurs collèges à Cambridge et à Ox-
ford, et Julia Berners. Dans le groupe Tudor,
xYie siècle, se trouvent : Anne Askew, Marga-
ret Eoper et Marie Sydney, comtesse de Pem-
broke. Dans le groupe du temps de la Guerre
civile se trouve entre autres le portrait sup-
posé de mistress Cromwell, mère du Protec-
teur. Le groupe du xvme siècle contient : Mis-
tress Cowper, Susannah Wesley, Hannah
More, et autres. Il y a encore le groupe des
femmes philanthropes, ceux des femmes écri-
vains, des femmes peintres, musiciennes et
actrices.
La Ville de Boston vient de confier à
M. Puvis de Chavannes la décoration pictu-
rale de sa Bibliothèque, laissant au maître
son entière initiative pour la conception et
l'exécution de l'entreprise.
La Municipalité de Turin a décidé, afin
d'y installer le Musée d'Artillerie, de faire res-
taurer ce qui reste de la fameuse citadelle
élevée en 1460 par Pacciotto d'Urbino, et qui,
par suite de l'agrandissement de la ville, avait
été en partie démolie.
#** La Pinacothèque de Venise vient de
prendre possession d'un très important ta-
bleau de Tripolo, qui se trouvait dans l'église
de Sainte-Marie, à Castelfranco-Veneto.
A Le gouvernement des Etats-Unis vient
d'acquérir des autorités grecques des mou-
lages en plâtre des principaux monuments
anciens existant en Grèce. Ces copies seront
expédiées à bref délai au Metropolinan Mu-
séum de New-York. Le même Musée recevra
prochainement les doubles des moulages des
sculptures de Persépolis que lord Saville a fait
faire pour le British Muséum.
Au British Muséum
Une découverte intéressante vient d'être
faite au British Muséum. Parmi les fragments
du Parthénon, pour lesquels on n'avait pas
trouvé la place occupée primitivement, il y
avait un petit torse qui était regardé comme
celui d'un Lapithe, provenant d'une des mé-
topes. M. Schwerzeck, jeune sculpteur de
Vienne, chargé de la restitution des frontons
du Parthénon, est arrivé à cette conclusion
que le torse faisait partie du jeune garçon qui
se tient contre la figure de Leucothea, sur le
fronton occidental. Le torse, démonté de son
piédestal moderne, a parfaitement trouvé sa
place à l'endroit indiqué. M. Furtwaengler
avait indiqué une solution analogue.
Un autre employé du British Muséum, qui
avait déjà réussi à trouver la place de dix-
neuf fragments des sculptures du Parthénon,
vient de compléter aussi par plusieurs mor-
ceaux la figure équestre du Mausolée.
M. Webb, de Milford, vient de faire don au
même établissement d'un beau fragment de
sculpture grecque archaïque, peut-être du
viie siècle avant J.-C, en marbre blanc, repré-
sentant une tête d'homme, d'une expressun
énergique, de grandeur naturelle. Le nez est
cassé et le menton a été légèrement réparé
par une main moderne. Les yeux, creusés,
ont, sans doute, reçu des orbites en métal ;
les cheveux sont coupés court. C'est un tra-
vail soigné d'une école dont les artistes
étaient habitués à imiter la nature.
L'APULIE
Nous croyons être agréable aux lecteurs de la
Chronique, en leur signalant l'importante série de
photographies sur les petites villes cle l'Apulie (1)
que vient de publier M. Moscioni (Rome, 10,
via Condotti), en suite d'une mission du Ministère
des Beaux-Arts d'Italie.
Cette série, qui comprend plus de 250 clichés,
permettra d'étudier avec soin une des régions les
plus inconnues de l'Italie. Les petites villes de
l'Apulie, qui sont à peine citées par les Guides,
peuvent, au point de vue artistique, se diviser en
trois groupes. Dans le premier domine l'influence
byzantine, caractérisée surtout par l'emploi de la
coupole (Canossa, Mausolée de Bohémond); la
deuxième, qui comprend les cathédrales de Si-
ponto, Termoli, Troia, appartient à l'influence
toscane caractérisée par la décoration à l'aide
d'arcatures ; la troisième enfin, de beaucoup
la plus nombreuse et la plus intéressante, da-
tant de l'occupation normande, témoigne de la
prépondérance de l'influence française. Dans ce
dernier type d'églises, datant presque toutes du
xne siècle, on trouve, à côté cle l'influence fran-
çaise, une action encore importante des formes
décoratives de l'art oriental, et une action plus
purement italienne qui maintient le plan latin de
(1) Voir les articles de M. François Lenormant sur le
Moyen Age dans la Fouille (Gazette des Beaux-Arts,
septembre 1880 et mai 1883).