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LA CHRONIQUE DES ARTS
leur étant né, on le sait, en 1515, à Loué-sur-
Vangre dans la Sarthe.
Le monument se composera d'un piédestal
triangulaire rappelant celui du groupe des
Trois Grâces qui se trouve au Musée du
Louvre. Aux angles de ce piédestal, trois ca-
riatides, et, sur chacune de ses faces, des
figurines en bronze, représentant la Sculpture,
la Peinture et l'Architecture. Au-dessus du
piédestal se dressera une colonne en marbre,
couronnée d'un chapiteau, style Renaissance,
surmonté du buste de Germain Pilon, en
bronze.
#*# La statue de François Arago a été inau-
gurée dimanche dernier, à trois heures, sous
la présidence de M. Poincaré, Ministre de
l'Instruction publique. Elle se dresse sur un
terre-plein, au coin du boulevard Arago et de
la rue du Faubourg-Saint-Jacques, devant la
grille de l'Observatoire. Elle est môme dans
la ligne de l'avenue centrale du jardin, c'est-
à-dire exactement sous le méridien de Paris.
Sur le piédestal de pierre sont gravés ces
simples mots : « François Arago, 1786-1853. —
Souscription nationale. »
L'illustre astronome a la face tournée vers
l'Observatoire ; il est debout, drapé dans un
ample manteau dont sa main gauche retient
les plis ; la main droite est tendue, le doigt
levé, dans un geste de démonstration. A ses
pieds, repose un instrument astronomique.
Ce monument est l'œuvre du sculpteur
Oliva, mort aujourd'hui. Le plâtre était ter-
miné depuis cinq ans ; des difficultés maté-
rielles ont longtemps empêché qu'il ne fût
coulé en bronze.
Il existe déjà deux autres statues d'Arago :
l'une, du même Oliva, à Estagel, petit village
des Pyrénées-Orientales, où est né le célèbre
savant; l'autre, à Perpignan, est une des plus
belles œuvres de Mercié. Ajoutons que l'Ob-
servatoire possède le portrait à l'huile d'Arago,
par Ary Scheffer.
M. de Morgan a soumis dernièrement
au khédive les plans et photographies du
temple de Kom Ombo.
Ce temple, enseveli depuis des siècles, me-
naçait d'être englouti par le Nil. Il est aujour-
d'hui debout, déblayé et préservé par un large
éperon de toute nouvelle atteinte des eaux.
C'est un monument très beau, qui sera une
des plus attrayantes curiosités de la haute
Egypte. Ce travail a été exécuté en cinq mois
et n'a coûté que 700 livres. M. de Morgan a
ensuite demandé à Son Altesse de vouloir
bien accorder son haut patronage à une pu-
blication qu'il commence sous le titre de :
Catalogue des monuments et inscriptions
de l'Egypte antique, publication qui, impri-
mée en plusieurs langues, aura la plus haule
importance pour le monde savant. Le khé-
dive a accordé le patronage demandé et ac-
cepté la dédicace de cet ouvrage.
*** Le peintre viennois Pochwalski, l'élève
de Bonnat, qui a exposé au Salon des Champs-
Elysées deux portraits qui ont été fort remar-
qués, vient d'être chargé d'exécuter le portrait
de l'empereur François-Joseph.
*** On sait que le grand tableau de M.
Georges Rochegrosse, la Chute de Babylone,
qui a fait sensation, il y a deux ans, au Salon
des Champs-Elysées, a quitté Paris cet hiver
pour faire, d'abord en Europe, ensuite en Amé-
rique, une de ces tournées si brillamment
inaugurées par M. Munkacsyavec son Christ
chez Pilate et son Christ au Calvaire.
L&Ch.ute de Babylone a trouvé, dans la
première partie de sa tournée, en Europe, un
accueil à la fois très flatteur et très fruc-
tueux; il n'en a pas été de même dans la libre
Amérique.
On télégraphie, en effet, de New-York que
le tableau, dès sa première journée d'exposi-
tion, a choqué le public. De tous côtés des pro-
testations se sont élevées, et l'on songerait à
interdire l'exposition publique de la toile.
L'Ancienne École de Médecine
Une pétition s'organise, dans le monde mé-
dical, pour sauver de la destruction dont elle
est menacée l'ancienne École de Médecine,
située à l'angle des rues de la Bùcherie et de
l'Hôtel Colbert, monument fort curieux et qui
mérite, à tous égards, d'être conservé. La So-
ciété des Amis des Monuments parisiens a
tenu une séance au cours de laquelle a été
rédigé un rapport destiné au Conseil munici-
pal de Paris. Nous en relevons le passage
suivant :
« Le monument, que nous prenons la liberté du
vous signaler se compose, Messieurs, de deux
parties d'époque différentes :
« 1° D'une immense salle du quinzième siècle
commencée en 1472 et percée sur trois de ses
faces de larges baies en ogive ;
« 2° D'un amphithéâtre circulaire, couronné
d'une coupole et clans un très bon état de conser-
vation. Edifié en 1744, cet amphithéâtre, dit « de
Winslow », porte encore le nom du célèbre mé-
decin qui l'inaugura.
« Si vous nous demandez, Messieurs les con-
seillers, à quelle destination il conviendrait d'af-
fecter ces bâtiments, nous vous dirons qu'il nous
importe surtout de les conserver, mais nous se-
rions désireux de les voir occupés par un service
médical et rendus ainsi à leur destination pre-
mière.
« On a parlé d'un Musée d'hygiène pour lequel
on est, dit-on, en quête d'un local. A vous, Mes-
sieurs, de voir s'il y a là une idée pra tique. Nous
posons' la question sans vouloir la résoudre. »
La pétition sera présentée à la fois par
l'Académie des Sciences et l'Académie de Mé-
decine. L. G.
----^d^TS^,---
Musée de Versailles
M. de Nolhac, le nouveau conservateur du Mu-
sée de Versailles, vient de donner aux colleclions
dont il a la garde une extension nouvelle en y
ajoutant plusieurs tableaux anciens ou modernes,
LA CHRONIQUE DES ARTS
leur étant né, on le sait, en 1515, à Loué-sur-
Vangre dans la Sarthe.
Le monument se composera d'un piédestal
triangulaire rappelant celui du groupe des
Trois Grâces qui se trouve au Musée du
Louvre. Aux angles de ce piédestal, trois ca-
riatides, et, sur chacune de ses faces, des
figurines en bronze, représentant la Sculpture,
la Peinture et l'Architecture. Au-dessus du
piédestal se dressera une colonne en marbre,
couronnée d'un chapiteau, style Renaissance,
surmonté du buste de Germain Pilon, en
bronze.
#*# La statue de François Arago a été inau-
gurée dimanche dernier, à trois heures, sous
la présidence de M. Poincaré, Ministre de
l'Instruction publique. Elle se dresse sur un
terre-plein, au coin du boulevard Arago et de
la rue du Faubourg-Saint-Jacques, devant la
grille de l'Observatoire. Elle est môme dans
la ligne de l'avenue centrale du jardin, c'est-
à-dire exactement sous le méridien de Paris.
Sur le piédestal de pierre sont gravés ces
simples mots : « François Arago, 1786-1853. —
Souscription nationale. »
L'illustre astronome a la face tournée vers
l'Observatoire ; il est debout, drapé dans un
ample manteau dont sa main gauche retient
les plis ; la main droite est tendue, le doigt
levé, dans un geste de démonstration. A ses
pieds, repose un instrument astronomique.
Ce monument est l'œuvre du sculpteur
Oliva, mort aujourd'hui. Le plâtre était ter-
miné depuis cinq ans ; des difficultés maté-
rielles ont longtemps empêché qu'il ne fût
coulé en bronze.
Il existe déjà deux autres statues d'Arago :
l'une, du même Oliva, à Estagel, petit village
des Pyrénées-Orientales, où est né le célèbre
savant; l'autre, à Perpignan, est une des plus
belles œuvres de Mercié. Ajoutons que l'Ob-
servatoire possède le portrait à l'huile d'Arago,
par Ary Scheffer.
M. de Morgan a soumis dernièrement
au khédive les plans et photographies du
temple de Kom Ombo.
Ce temple, enseveli depuis des siècles, me-
naçait d'être englouti par le Nil. Il est aujour-
d'hui debout, déblayé et préservé par un large
éperon de toute nouvelle atteinte des eaux.
C'est un monument très beau, qui sera une
des plus attrayantes curiosités de la haute
Egypte. Ce travail a été exécuté en cinq mois
et n'a coûté que 700 livres. M. de Morgan a
ensuite demandé à Son Altesse de vouloir
bien accorder son haut patronage à une pu-
blication qu'il commence sous le titre de :
Catalogue des monuments et inscriptions
de l'Egypte antique, publication qui, impri-
mée en plusieurs langues, aura la plus haule
importance pour le monde savant. Le khé-
dive a accordé le patronage demandé et ac-
cepté la dédicace de cet ouvrage.
*** Le peintre viennois Pochwalski, l'élève
de Bonnat, qui a exposé au Salon des Champs-
Elysées deux portraits qui ont été fort remar-
qués, vient d'être chargé d'exécuter le portrait
de l'empereur François-Joseph.
*** On sait que le grand tableau de M.
Georges Rochegrosse, la Chute de Babylone,
qui a fait sensation, il y a deux ans, au Salon
des Champs-Elysées, a quitté Paris cet hiver
pour faire, d'abord en Europe, ensuite en Amé-
rique, une de ces tournées si brillamment
inaugurées par M. Munkacsyavec son Christ
chez Pilate et son Christ au Calvaire.
L&Ch.ute de Babylone a trouvé, dans la
première partie de sa tournée, en Europe, un
accueil à la fois très flatteur et très fruc-
tueux; il n'en a pas été de même dans la libre
Amérique.
On télégraphie, en effet, de New-York que
le tableau, dès sa première journée d'exposi-
tion, a choqué le public. De tous côtés des pro-
testations se sont élevées, et l'on songerait à
interdire l'exposition publique de la toile.
L'Ancienne École de Médecine
Une pétition s'organise, dans le monde mé-
dical, pour sauver de la destruction dont elle
est menacée l'ancienne École de Médecine,
située à l'angle des rues de la Bùcherie et de
l'Hôtel Colbert, monument fort curieux et qui
mérite, à tous égards, d'être conservé. La So-
ciété des Amis des Monuments parisiens a
tenu une séance au cours de laquelle a été
rédigé un rapport destiné au Conseil munici-
pal de Paris. Nous en relevons le passage
suivant :
« Le monument, que nous prenons la liberté du
vous signaler se compose, Messieurs, de deux
parties d'époque différentes :
« 1° D'une immense salle du quinzième siècle
commencée en 1472 et percée sur trois de ses
faces de larges baies en ogive ;
« 2° D'un amphithéâtre circulaire, couronné
d'une coupole et clans un très bon état de conser-
vation. Edifié en 1744, cet amphithéâtre, dit « de
Winslow », porte encore le nom du célèbre mé-
decin qui l'inaugura.
« Si vous nous demandez, Messieurs les con-
seillers, à quelle destination il conviendrait d'af-
fecter ces bâtiments, nous vous dirons qu'il nous
importe surtout de les conserver, mais nous se-
rions désireux de les voir occupés par un service
médical et rendus ainsi à leur destination pre-
mière.
« On a parlé d'un Musée d'hygiène pour lequel
on est, dit-on, en quête d'un local. A vous, Mes-
sieurs, de voir s'il y a là une idée pra tique. Nous
posons' la question sans vouloir la résoudre. »
La pétition sera présentée à la fois par
l'Académie des Sciences et l'Académie de Mé-
decine. L. G.
----^d^TS^,---
Musée de Versailles
M. de Nolhac, le nouveau conservateur du Mu-
sée de Versailles, vient de donner aux colleclions
dont il a la garde une extension nouvelle en y
ajoutant plusieurs tableaux anciens ou modernes,