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La chronique des arts et de la curiosité — 1896

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Nr. 2 (11 Janvier)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19744#0023
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ET DE LA CURIOSITÉ

L3

tableaux payés le 15 avril 1742, et cette indi-
cation est précieuse, puisqu'elle permet de
supposer que les deux autres étaient égale-
ment des paysages, genre alors réputé infé-
rieur et assez peu payé. Alors on pourrait sans
trop d'invraisemblance chercher le second
tableau de cette série dans le no 127 de la
collection Rothan, un paysage de 0'n,66 de
haut sur 1"',10 de large, intitulé : Soleil le-
vant, signé en toutes lettres Boucher et daté
exactement de 1741 : ce tableau fut vendu,
en 1890, 4.700 fr.

Les « deux trumeaux représentant des
groupes d'enfants » se rapportent à la seconde
série payée le 31 octobre 1742.

La Toilette de Vénus et l'Amour dans les
bras de sa mère, que signale l'Inventaire de
1792, faisaient partie de la dernière série de
tableaux relatifs à ce château de Choisy et
qui furent payés le 19 mai 1745 :

Au sieur Boucher, peintre du Roy, la somme
de 700 livres pour faire avec 500 livres à luy
ordonnéz le 24 mars dernier des fonds de
l'exercice 1744 le parfait payement de 1200 li-
vres à quoy montent 3 tableaux qu'il a faits
pour les appartemens du château de Choisy
pendant l'année dernière,

De ces trois tableaux, il existe un Mé-
moire indicatif (Archives Nationales,
O i 1931), mais ne spécifiant point la date de
l'exercice où cette commande fut exécutée;
le voici :

Mémoire de 3 tableaux destinés pour l'ap
partement des bains à Choisy, faits par ordre
de M. Gabriel, premier architecte :

1° L'Amour qui caresse sa mère.

2» Vénus qui désarme son fils.

3° Vénus qui regarde dormir l'Amour.

Estimés chacun................ 800 livres.

Cy.............................. 2400 livres.

La différence entre le prix d'estimation et le
prix de paiement n'a rien qui puisse contre-
dire cette identification : on peut l'expliquer
par la seule indication que le Directeur des
Bâtiments était, à cette époque, Orry, un
impitoyable payeur, réduisant souvent de
moitié les mémoires des artistes ; celui qui a
l'habitude des comptes des Bâtiments pour
cette époque a pu souvent faire cette consta-
tation, que ce fait de Boucher confirme une
fois de plus.

Deux de ces tableaux : l'Amour qui ca-
resse sa mère et Ténus désarmant l'Amour,
se trouvent actuellement à Fontainebleau;
ils ont pour dimensions lm,20 et lm,15 de
hauteur sur lm,30 de largeur ; la toile en a
été agrandie, elle était autrefois à pans
coupés ; ils sont signés l'un et l'autre, et le
second a été gravé par Fessard, en 1761.

Vénus qui regarde dormir l'Amour le
fut par Petit.

(A suivre.) Fernaxd Exgerand.

CHRONIQUE MUSICALE

Premier Concert de la Société nationale de
musique. — Une nouvelle édition des Œuvres
de clavecin de J.-Ph. Rameau.

La Société Nationale de Musique, à laquelle on
doit la mise en lumière de tant d'œuvres qui,
par la suite, ont fait leur chemin dans le monde
musical et se sont inscrites au répertoire des con-
certs Colonne et Lamoureux, vient de donner la
première séance de sa saison à la salle d'Har-
court. Son programme ne comprenait que des
œuvres inédites, de valeur inégale sans doute,
mais dont l'ensemble atteste un commun désir
de bien faire. Plusieurs des compositions jouées
en ce concert s'élèvent même fort au-dessus de
la moyenne et dénotent un souci d'art élevé,
sans préoccupation de facile succès, des plus ho-
norables.

Le prélude de Floréal de M. Dutacq, écrit
pour servir de préface à un drame lyrique de
M. G.-Augustin Thierry, est assez terne à la
vérité ; la Joyeuseté d'Avril, de M. Schmitt, est
plus charivaresque que joyeuse et la Rhapsodie
marocaine, de M. Lucien Lambert, bien que
pittoresquement instrumentée, évoque plus de
souvenirs d'orientalisme musical démodé que de
sensations d'art original. Mais il y a de la grâce
et du mystère dans l'introduction que M. Pierre
de Breville a écrite pour le drame de Maeter-
linck : les Sept Princesses, et la mélodie de M.
Charles Bordes : Sur un vieil air, est d'une
réelle poésie avec son accompagnement ingénieux
de cordes et d'instruments à vent dans lequel un
piano enchâsse le délicieux : Plaisir d'amour,
de Martini, comme un écho aux vers de Ver-
laine.

La pièce de résistance de ce concert était la
symphonie en trois parties, sur un choral bre-
ton, de M. J. Guy Ropartz. C'est une œuvre de
haute valeur, de souffle robuste et d'ample fac-
ture, par laquelle s'affirme un tempérament de
vrai musicien. M. Ropartz est des rares artis-
tes qui, sans le secours d'un programme et en
n'ayant à l'esprit aucune intention dramatique,
tâchent d'atteindre à l'expression et à l'émotion
par la musique seule. M. Ropartz y parvient grâce
â la sincérité de sa conviction, grâce aussi à
la clarté et à la force de ses idées.

Non seulement sa symphonie est l'œuvre la
plus remarquable qu'il ait écrite, mais elle
nous parait une des plus signiacatives qu'on ait
entendues en ces dernières années. Le seul dé-
faut de cette belle composition, c'est l'excès du
développement qui, parfois, à trop insister sur
les points secondaires des différents périodes
dont se compose chaque morceau, finit par en
affaiblir l'impression d'ensemble, et en l'ait per-
dre de vue l'ordonnance générale. La seconde
partie nous paraît la plus réussie des trois, mais,
en somme, il convient de ne pas l'isoler des deux
autres avec lesquelles, par la manière dont les
thèmes y sont ramenés, elle forme un tout habile-
ment fondu.

Signalons, parmi les publications! intéressan-
tes du mois, celle que les éditeurs A. Durand et
lils viennent de faire des œuvres de clavecin ae
 
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