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La chronique des arts et de la curiosité — 1896

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Nr. 2 (11 Janvier)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19744#0024
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LA CHRONIQUE DES ARTS

J.-Ph. Rameau. Préface de M. G. Saint-Saëns,
notices biographique et bibliographique de M.
Ch: Malherbe, rien ne manque à cette luxueuse
édition, qu'enrichissent encore un beau portrait
du vieux maître français et des fac-similés. L'in-
térêt musical des œuvres de Rameau, la variété
d'imagination, la richesse d'inventions rhytmi-
■ques dont elle témoignent, expliquent assez à
quel sentiment de justice répond leur remise
eu honneur. A part les deux ou trois petits
morceaux connus aujourd'hui de tous les pia-
nistes, combien d'autres demeuraient ignorés
qui ne leur cèdent en rien comme ingéniosité et
comme délicatesse de sentiment ! 11 est à souhai-
ter que cette publication soit le commencement
d'une édition complète des partitions de Rameau,
et que nous possédions enfin, en France, l'é-
quivalent des monuments somptueux que les
éditeurs d'Allemagne ont, depuis longtemps,
élevés à leurs maîtres nationaux avec leurs pro-
pres ouvrages.

P. D.

-———«—-T?^LL^GS#£?T^>^>—>---

REVUE DES REVUES

* Archivio storico dell' Arte (Sér. II, fasc.
IV, juillet-août 1895). — De deux objets de mar-
bre existant dans l'église d'Incino, en Lombardie,
et de leur comparaison avec un troisième frag-
ment conservé à Orvieto, M. Diego Sant'-Ainbro-
gio conclut, ce qui est assez rare, à rajeunir les
trois monuments. L'élude qu'il en fait a l'intérêt
général de toucher à la question de la diffusion
de l'ornement dit byzantin et de nous mieux ren-
seigner sur celle de l'ornement lombard ; comme
le dit pour finir l'excellent archéologue, on a pu
croire contemporains de Ravenne ou antérieurs à
l'an mil des monuments de style lombard datant
du xti8 siècle.

* Nous n'avons pas à revenir sur la communi-
cation de M. G. Gozza-Luzzi relative à un portrait
de Pétrarque découvert à la bibliothèque du Vati-
can : un de nos collaborateurs a informé déjà nos
lecteurs de l'intérêt de la découverte (Chronique,
1893, p. 357).

* Une œuvre ignorée de Yincenzo Onofri
(1506). M. A. Rubbiani a retrouvé, dans une
petite église des environs de Bologne, un monu-
ment sépulcral dû à cet artiste bolonais, qui fut
un des plus habiles à modeler pour la terre cuite :
c'est le tombeau du jurisconsulte Antonio de
Busi.

* Le second article de M'"» G. Jocelyn Ffoul-
kes sur l'Exposition de l'art vénitien à Londres
<v. Archivio, 1895, fasc. I-II et notre Chronique,
1895, p. 220) termine cette savante étude, sœur de
celle que notre Gazette a consacrée au même
sujet (1895, p. 3^i6 et 427). Dans l'une comme dans
l'autre, les attributions du catalogue ne sont que
rarement respectées, sans que, pour cela M"10
Ffoulkes partage plus souvent les attributions
nouvelles proposées par M. Bérenson, par exem-
ple.

Si la critique du siècle prochain est aussi anar-

chique, c'est à désespérer de voir jamais un sys-
tème accepté remplacer l'ancien système que l'on
démolit aujourd'hui ù plaisir.

* Cellino di Nese est un sculpteur siennois de
naissance qui travailla à Pise et à Pistoie, comme
le montre M. I. Benvenuto Supino en restituant
à l'artiste le tombeau historié du médecin Aman-
nati, qui se trouve au Campo-Santo de Pise.

* C'est une copieuse et complète monographie
que M. Al. Vesme consacre à un artiste presque
ignoré du commencement du xvr siècle, Malleo
Sanmicheli, sculpteur et architecte. Nous revien-
drons sur cette intéressante exhumation.

* Recensions. M. G. F. annonce avec les plus
grands éloges le Guide to the italian pictures at
Hampton Court de notre collaboratrice M. Mary
Logan, dont nous avons nous-mêmes rendu
compte. (Chronique, 18a4, p. 315).

0 Tue Magazine of Art (Janvier). — Sous
ce titre : Un nouveau vieux Maître, M. R. Temple
Barre racontj la curieuse histoire d'un tableau
acquis il y a deux ans par M. de Kuyper, consul
du Chili à Rotterdam et qui enrichirait d'un nom
nouveau la liste déjà si glorieuse des maitres
hollandais. Ce tableau était recouvert d'un épais
vernis jaunâtre qui en dénaturait la tonalité gé-
nérale, tandis que de nombreux « repeints » dis-
simulaient en partie les finesses originelles de
l'exécution. Après de nombreux et patients net-
toyages le tableau retrouva son aspect primitif et
les amateurs qui l'ont vu s'accordent à le considé-
rer comme un remarquable spécimen de l'art hol-
landais du xvn° siècle. Il représente l'ancienne cor-
poration des skippers (patrons de navires) et com-
prend huit personnages à mi corps, debout autour
d'une table. Un livre ouvert sur cetle table donne
les noms des membres de la corporation, tandis
que — ce qui pour nous est beaucoup plus pré-
cieux — la signature du peintre peut se lire en
toutes lettres dans le coin gauche du tableau.

Ce nom est celui d'AUart de Lœniga, peintre
à peu près inconnu jusqu'ici. Les recherches
faites au sujet de cet artiste parle Dr Schlie, di-
recteur des galeries grand-dueales do Schwerin,
par le Dr Bode, de Berlin, et quelques autres
savants ont permis d'établir que cet artiste élait
originaire de Middlebourg; qu'il faisait, en 1639,
partie de la gilde de Saint Luc et qu'il mourut
vers 1648, « Albert de Lœniga, écrit le Dr Schlie,
est un maître dans le genre de Jansz de Miere-
velt. Il ne lui est pas inférieur et quelquefois il
le surpasse par une exécution plus large et plus
libre..... Le tableau dont il s'agit est un chef-
d'œuvre qui ne déparerait aucune collection ».

0 Les autres articles de ce numéro sont consa-
crés à une biographie de M. Adolphe Willette,
par le prince Karageorgewitch, aux applications
décoratives du cuir, aux sports dans l'art et à
quelques expositions récentes. Parmi les repro-
ductions à signaler, un beau dessin de M. Joseph
Pennel, représentant la Station de Charing-Cross,
la nuit. 0. F.

P Art Journal ^novembre). — L'article le
plus intéressant de ce numéro est consacré par
 
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