DOI Heft:
Nr. 15 (11 Avril)
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19744#0143
N« 15. — 1896
PUREAUX : 8, RUE FAVART
IBBBmBIBBBHHBBaBBaai
11 Avril.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
■ SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX.ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnés à une année entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la. Chronique des Arts et de la Curiosité.
PARIS ET DÈPARTEME.N.TS :
Un an. ....... 12 fr. | Six mois........8 fr.
PROPOS DU JOUR
Voici bien un projet de décentralisation
artistique nettement défini et capable de suc-
ées, celui d'une exposition du centenaire de
la porcelaine à Limoges, annoncée pour le
mois de juillet. L'événement nous dira ce
que le comité aura pu réaliser d'un pro-
gramme très logique, très extensible et plus
riche peut-être qu'il ne le pense dans ses
meilleurs rêves de succès ; mais l'essai sera
curieux en tout cas pour la connaissance de
la psychologie artistique en France.
A quatre cents kilomètres de la capitale,
peut-on, en France, organiser une exposition
rétrospective qui ne soit pas un indigent ou
lamentable étalage de niaiseries provincia-
les ? Peut-on convier l'amateur, peut-on atti-
rer le visiteur instruit jusque dans la Haute-
Vienne? La société promotrice de Limoges,
la société Gay-Lussac le croit et nous aimons
à le souhaiter avec elle. En Angleterre, en
Allemagne, une exposition d'un intérêt aussi
général et aussi accessible, organisée dans
une ville de 70.000 habitants, siège d'une
grande industrie d'art, serait assurée de cen-
traliser les prêts des plus riches collections
privées et les concours les plus dévoués, et
de recevoir des hôtes de choix, des carava-
nes de visiteurs intelligents. Jusqu'ici, les
fêtes provinciales qui eurent un caractère
artistique n'ont recruté chez nous qu'un pu-
blic frivole, un public d'occasion.
Mais les partisans de la décentralisation
conservent l'espoir d'un brusque et géné-
reux changement dans les mœurs. Les meil-
leurs esprits s'étonnent que Paris même ne
puisse imiter Londres où, tous les hivers,
d'admirables expositions rétrospectives tien-
nent en haleine un public d'élite; ils s'éton-
nent aussi du discrédit qui frappe les efforts
d'émancipation régionale. Voici une occasion
de mesurer les difficultés qu'on éprouve à
vouloir galvaniser la curiosité française.
Quand on connaîtra bien ces difficultés on
sera tout près de les avoir vaincues.
La Gazette des Beaux-Arts est heureuse
d'annoncer à ses lecteurs que, cette année,
M. Anatole France, de l'Académie française,
a bien voulu se charger de faire la critique
des deux Salons. Le premier article de
M. Anatole France paraîtra dans le numéro
du /'''' juin.
NOUVELLES
Sont nommés membres du Conseil su-
périeur des Beaux-Arts : M. Vaudremer, mem-
bre de l'Institut, et M. Henri Marcel, membre
de la Commission des travaux d'art.
Voici la liste des jurés de sculpture, d'ar-
chitecture et de gravure pour )e Salon de 18%
de la Société des Artistes français :
Jury de sculpture et gravure en mé-
dailles et sur pierres fines. — MM. E. Bar-
rias, président; Falguière, Beylard. Morice,
E. Dubois, Jsflin, Xacharie Aslruc, Thabard,
Blanchard, Massoule, Paul Dubois, Allar,
PUREAUX : 8, RUE FAVART
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11 Avril.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
■ SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX.ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
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PARIS ET DÈPARTEME.N.TS :
Un an. ....... 12 fr. | Six mois........8 fr.
PROPOS DU JOUR
Voici bien un projet de décentralisation
artistique nettement défini et capable de suc-
ées, celui d'une exposition du centenaire de
la porcelaine à Limoges, annoncée pour le
mois de juillet. L'événement nous dira ce
que le comité aura pu réaliser d'un pro-
gramme très logique, très extensible et plus
riche peut-être qu'il ne le pense dans ses
meilleurs rêves de succès ; mais l'essai sera
curieux en tout cas pour la connaissance de
la psychologie artistique en France.
A quatre cents kilomètres de la capitale,
peut-on, en France, organiser une exposition
rétrospective qui ne soit pas un indigent ou
lamentable étalage de niaiseries provincia-
les ? Peut-on convier l'amateur, peut-on atti-
rer le visiteur instruit jusque dans la Haute-
Vienne? La société promotrice de Limoges,
la société Gay-Lussac le croit et nous aimons
à le souhaiter avec elle. En Angleterre, en
Allemagne, une exposition d'un intérêt aussi
général et aussi accessible, organisée dans
une ville de 70.000 habitants, siège d'une
grande industrie d'art, serait assurée de cen-
traliser les prêts des plus riches collections
privées et les concours les plus dévoués, et
de recevoir des hôtes de choix, des carava-
nes de visiteurs intelligents. Jusqu'ici, les
fêtes provinciales qui eurent un caractère
artistique n'ont recruté chez nous qu'un pu-
blic frivole, un public d'occasion.
Mais les partisans de la décentralisation
conservent l'espoir d'un brusque et géné-
reux changement dans les mœurs. Les meil-
leurs esprits s'étonnent que Paris même ne
puisse imiter Londres où, tous les hivers,
d'admirables expositions rétrospectives tien-
nent en haleine un public d'élite; ils s'éton-
nent aussi du discrédit qui frappe les efforts
d'émancipation régionale. Voici une occasion
de mesurer les difficultés qu'on éprouve à
vouloir galvaniser la curiosité française.
Quand on connaîtra bien ces difficultés on
sera tout près de les avoir vaincues.
La Gazette des Beaux-Arts est heureuse
d'annoncer à ses lecteurs que, cette année,
M. Anatole France, de l'Académie française,
a bien voulu se charger de faire la critique
des deux Salons. Le premier article de
M. Anatole France paraîtra dans le numéro
du /'''' juin.
NOUVELLES
Sont nommés membres du Conseil su-
périeur des Beaux-Arts : M. Vaudremer, mem-
bre de l'Institut, et M. Henri Marcel, membre
de la Commission des travaux d'art.
Voici la liste des jurés de sculpture, d'ar-
chitecture et de gravure pour )e Salon de 18%
de la Société des Artistes français :
Jury de sculpture et gravure en mé-
dailles et sur pierres fines. — MM. E. Bar-
rias, président; Falguière, Beylard. Morice,
E. Dubois, Jsflin, Xacharie Aslruc, Thabard,
Blanchard, Massoule, Paul Dubois, Allar,