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La chronique des arts et de la curiosité — 1896

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Nr. 35 (14 Novembre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19744#0343
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N» 35. — 1896 BUREAUX : 8, RUE FAVART 14 Novembre.

i

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE SAMEDI MATIN

Les abonnés à une année entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Arts et de la Curiosité.

PARIS ET DÉPARTEMENTS : '

Un an. . '.......12 fr.- | Six mois........8 frr

PROPOS DU JOUR

Après vingt-sept tours de scrutin, l'Aca-
démie des Beaux-Arts vient d'élire un mem-
bre libre en remplacement du regretté
Barbet de Jouy, qui avait succédé facilement
au comte de Montalivet.

Autre temps, autres mœurs : il a fallu à la
docte assemblée deux séances, séparées par
quatre mois de réflexion, et d'interminables
processions à l'urne, pour choisir entre deux
candidats qui, dès le premier vote, se sont
affrontés à chiffres presque égaux. Au vingt-
huitième, un écart de quatre voix les a sé-
parés, mais après quelles fluctuations !. On
ne saurait placer dans la salle des séances
de plus bel ornement qu'un tableau gra-
phique des courbes suivies par les pressions
et les dépressions de l'atmosphère acadé-
mique au cours de ces mémorables batailles.

Quoique d'autres Académies aient appro-
ché du môme excès, elles n'ont jamais at-
teint à ce record singulier qui va cruelle-
ment nuire à l'Académie des Beaux-Arts
en prouvant, derechef, son manque de cohé-
sion, son état anarchique et les dangers de
son morcellement en sections. L'opinion pu-
blique — qui n'admet guère qu'un vote de-
mande plus de trois scrutins — épilogue sur
les multiples petites trahisons anonymes
intervenues à chaque tour et se demande,
non sans raison, sur quel ton l'assemblée
souhaitera la bienvenue au nouveau con-
frère. En vérité, l'invitation à prendre place,
à signer le procès-verbal et à participer à la
séance cessera d'être un honneur pour l'élu
si vingt six fois cet honneur peut être mis en
question et ne dépendre, en dernière analyse,
que de la lassitude du corps électeur.

Nous souhaitons à l'Académie des séances
moins laborieuses, mais plus dignes que ne
le furent celles du 25 juillet et du 7 no-
vembre. Elle a dépensé à ces deux dates
onze cent seize bulletins de vote, alors qu'il
en faut moins de cinquante pour faii'e de la
bonne besogne, et les statisticiens ont cal-
culé que, si le vote s'était pratiqué à coup
à'ostraca, ainsi qu'il se pratiquait à Athènes
au temps d'Aristide, la dernière élection
aurait nécessité quarante-six douzaines et
demie de... coquillages bivalves.

Un député vient de déposer, comme amen-
dement au prochain budget, la proposition
de taxer les entrées dans les Musées natio-
naux d'un droit d'un franc. Le jeudi et le
dimanche resteraient jours gratuits; le ven-
dredi, le droit serait élevé à 5 francs.

La Chronique demeure sceptique à l'égard
des recettes aléatoires qui pourraient être
ainsi perçues. L'honorable député n'a qu'à
se renseigner auprès de la Société des Ar-
tistes français sur le gaspillage auquel don-
nent lieu les cartes de faveur, et dans les
agences sur les habitudes des étrangers qui
visitent Paris. Le gain problématique fût-il
même assuré, nous aurions encore honte à
admettre le principe qui établirait des tour-
niquets aux portes du Louvre.

Mais nous l'avons dit et le répétons : on
pourrait, par mesure d'économie, pourvoir
au gardiennage, vraiment insuffisant ou trop
coûteux, par l'emploi de la police municipale.
Les policemen veillent fort bien, à Londres,
sur les trésors de la National Gallery.
 
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