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La chronique des arts et de la curiosité — 1896

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Nr. 27 (8 Août)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19744#0263
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N° 27. — 1896

8 Août.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE SAMEDI MATIN

Les abonnés à une année entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Arts et de la Curiosité.

/ . PARIS ET DÉPARTEMENTS :

Un an.........12 fr. | Six mois........8 fr.

PROPOS DU JOUR

L'Académie des Beaux-Arts aurait tort de
■croire qu'elle a une « mauvaise presse »
parce que, sommée souvent par certains
journaux de s'adjoindre M. Paul Gauguin,
elle a passé outre. La véritable presse est
■très déférente vis-à-vis de l'Académie : elle
.ne connaît de ses travaux que la part mi-
mime livrée à la publicité, les votes, par
■exemple. Or, les votes de la compagnie
témoignent, non d'un système de résistance
et de parti pris, ce qui serait logique, mais
d'une incohérence de nature à dérouter les
meilleures volontés.

La même assemblée qui, il y a quinze
jours, n'a pu se mettre d'accord, après dix-
ihuit tours de scrutin, sur le choix d'un
■confrère, émet par an quatre ou cinq votes
qui intéressent directement le Paris intelli-
:gent : c'est quand viennent les concours des
prix de Rome. Alors, les vices des statuts de
fondation ou l'anarchie intérieure de l'Aca-
démie se révèlent à tous les yeux.

Cette année, il est de notoriété publique
■que, dans deux votes au moins sur cinq, le
-corps académique a infirmé le jugement
porté par la section compétente. Les mem-
bres de la section de musique ont choisi un
lauré::t que le corps n'a pas agréé; les mem-
bres de la section de sculpture ont désigné
au choix de leurs confrères réunis, un can-
didat sculpteur que ceux-ci ont ajourné.
Autrement dit — car on ne saurait trop pré-
ciser, — la section de musique, par exemple,
fût-elle unanime à couronner la cantate du
logiste X, l'assemblée plénière choisit sou-
vent Y ou Z pour la villa Médicis. Puis, vice

versa, lorsque la grande majorité de la sec-
tion de sculpture témoigne qu'elle fonde un
certain espoir sur le concurrent A, la section
de musique se revanche du déboire passé
en cassant, jpour sa part, le jugement des
terres glaises et en désignant B pour le
Grand prix. Musiciens, peintres, architectes,
sculpteurs, graveurs en taille-douce et en
médaille et membres libres — ces derniers
prennent part au vote, en effet — composent
ainsi des petites bandes de partisans qui se
battent comme les écoliers à coups de boules
de neige le jour où ils ont une mission à
remplir.

Que la coalition des membres incompé-
tents d'une Académie aussi panachée puisse,
avec une responsabilité divisée, réformer le
jugement motivé de leurs collègues spécia-
listes, c'est ce que le bon sens ne peut accep-
ter ; c'est là un mode de consultation et de
sanction à rebours peu digne de tels candidats
et de tels juges. Autant et nvieux vaudrait
s'en remettre à un référendum d'aveugles.

Ajoutons que l'Académie s'adjoint, au
moment d'examiner les concours, six ou huit
artistes pour chaque spécialité, pris hors de
son sein parmi les plus désignés de l'école
française. Ceux-ci ont aussi voix consulta-
tive ; mais, au moment du vote, on les prie
de se retirer loin des urnes. Beaucoup ne
sont jamais revenu quai Malaquais.

Le sous-directeur du protocole s'est dé-
placé pour faire, à la Manufacture de Sèvres,
le choix des vases de porcelaine qui ont été
offerts parla République française au prince
Li. La Chronique (1) parlait, en décembre

(1) V. Clvronique des Arts' du 28 décembre 1895.
 
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