Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

La chronique des arts et de la curiosité — 1896

DOI Heft:
Nr. 18 (2 Mai)
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.19744#0171
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
N« 18. — 18%.

BUREAUX : 8, RUE FAVART

——*-———...... ■.■mm».

2 Mai.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX.ARTS

PARAISSANT LI SAMEDI MATIN

Les abonnes à une année entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Arts et de la Curiosité.

PARIS ET DÉPARTEME.N.TS :
Un an.........12 fr. | Six mois........8 £r.

PROPOS DU JOUR

Les Salons annuels pourraient porter des
sobriquets distinctifs, comme les promotions
<le Saint-Cyr ; on dirait « l'année des grèves

• des forgerons », « l'année des Jeanne d'Arc »,
■« l'année des Napoléon », et celle-ci s'appel-
lerait « l'année des cadavres », ou, si l'on
veut, « des machabées », car c'est de ma-
■ ch.abèe que vient,macabre et le genre ma-

• cabre sévit au Palais des Champs-Elysées.

C'est là probablement un jeu de hasard,
■-et il n'y faut pas chercher de loi profonde.
Des scènes d'anthropophagie historique, des
vampires symboliques, des amas de suici-
dés, « du Sang et de la Mort », pour parler
comme M. Barrés, voilà pourtant une bien
lugubre matière plastique; cette recrudes-
cence du genre atroce fait concurrence à
l'intérêt toujours passionné que nos jeunes
peintres portent au triste sort des Merce-
naires de Salammbô. Peut-être qu'à force
■de feuilleter leurs manuels d'histoire, les
peintres n'y trouvent plus rien d'inédit que
■des tableaux repoussants devant lesquels
•ont hésité leurs prédécesseurs? Ou bien en-
core, peut-être que leurs conseillers les pous-
sent dans la voie de la philosophie pessi-
miste et saignante? Il y a, en effet, toute une
école de jouvenceaux qui croient faire œuvre
de philosophie moralisatrice et désabusée
-en représentant la Destinée de l'homme
comme un cycle de martyres odieux: mi-
rages qui le mènent à des abîmes, monstres
qui lui barrent le passage, ronces accrochées
à sa chair, vilaines femmes qui pèsent sur
lui... tel Caliban torturé par Prospero, duc

de Milan. Faute de savoir peindre Prospero,
on peindra Caliban.

Cela est puéril ; ce qui est triste, c'est de
penser au sort qui attend ces grands ta-
bleaux navrants; après la pluie des médail-
les, où iront-ils ? Jack the Ripper n'achète
pas de peinture ; seul, l'Etat pourra en
hospitaliser quelques-uns, et les villes na-
tales, les musées de province recevront de
sa munificence le don scandaleux de quelques-
unes de ces pauvres erreurs peintes. Belle
édification pour les visiteurs du dimanche !

NOUVELLES

Un vol important vient d'être commis
au musée de Bourges.

Lundi dernier, le concierge a constaté, dans
trois vitrines, la disparition de plusieurs
objets dont voici la mention : une boile à
hosties, décorée d'émaux du xiv« siècle ; un
émail du xvit» siècle, représentant la Tenta-
lion de saint Antoine, signé Laudin, de
Limoges; un autre émail du xv siècle, repré-
sentant le Baiser de Judas; une bourse ovale
de l'époque de Louis XVI et un émail.

On a inauguré dimanche dernier, à
Ponfaeq (Basses-Pyrénées), la statue du gé-
néral Barbanègre, le héros de Huningue,
œuvre du sculpteur Marqueste.

*** M. Boty vient de soumettre au ministre
delà guerre la matrice de la médaille commé-
morative qui doit être distribuée aux troupes
de terre et de mer ayant pris part à l'expédi-
tion de Madagascar.

Cette médaille, de trente millimètres de dia-
mètre, présente, sur une face, l'effigie de la
 
Annotationen