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La chronique des arts et de la curiosité — 1896

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Nr. 21 (23 Mai)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19744#0195
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Ko 21. —. 1896 BUREAUX : 8, RUE FAVART 23 Mai.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GA2ETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LÉ SAMEDI MATlft

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la Chronique des Arts et de la Curiosité.

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Un an. ....... 12 fr. |

PROPOS DU JOUR

Certaines entreprises procurent l'illusion
•décevante du mirage; de loin, l'intérêt sem-
ble certain de ne leur point faillir ; plus tard,
leur vanité ne nous réserve que surprise et
•déconvenue. Les meilleurs esprits s'étaient
réjouis de voir l'Ecole des Beaux-Arts hono-
rer, après la lithographie, l'eau-i'orte. Voilà,
n'est-il pas vrai, qui était logique au premier
chef; un justicier allait môme jusqu'à pré-
sager l'heure où la gravure sur bois, trop
longtemps tenue dans un injuste dédain, re-
cevrait à son tour un égal tribut de gloire.
Si, par bonheur, un tel projet vient à se réa-
liser, il est à souhaiter que l'expérience
serve à éviter les errements dont YExposi-
tion nationale (sic) de l'eau-forte moderne
offre de si tristes et de si mémorables
exemples. On dirait d'elle la réunion de
feuilles assemblées au caprice du goût
et du .hasard, sans souci documentaire, et
jamais semblables libertés ne furent prises
avec la vérité, avec l'équité. Sacrifier délibé-
rément le passé au présent, les morts aux
■vivants ; faire prédominer la gravure de re-
■-production sur l'estampe originale, émana-
tion directe, spontanée du génie de l'artiste;
-exalter les dieux mineurs aux~ dépens des
maîtres incontestés, telle a été la règle suivie
au quai Malaquais. La postérité s'étonnera,
sans nul doute, qu'on relève, en tout et pour
tout, deux uniques œuvres de Gaillard sur
les 8o3 numéros du catalogue, quand des
artistes moindres y figurent avec vingt
.est impes ou plus ! Et l'insuffisance de la re-
présentation n'est pas un malheur particu-
lier à Gaillard; plusieurs maîtres essentiels

ARTEME.N.TS :

Six mois........8 fr.

se trouvent aussi piteusement traités ;. d'au-
tres, il est vrai, ont été tout à fait oubliés.
Ah ! les étrangers montrent « un cœur moins
léger » à composer ces évocations rétrospec-
tives; même lorsqu'il s'agit de l'estampe
française,ils sont autrement informés, autre-
ment lucides et ils savent tenir dans un
meilleur équilibre les plateaux de la balance.

Comme les fables du vieil Esope, l'aven-
ture a sa-morale. Toute exposition récapi-
tulative ouverte à l'Ecole des Beaux-Arts
revêt un caractère d'oflicialité qui correspond
presque à une sanction d'Etat; elle prend la
signification d'une leçon; elle a la portée
d'un enseignement, et rien n'y doit être
abandonné à la fantaisie. Que l'administra-
tion ne prête donc qu'à bon escient les salles
glorifiantes; permettre à la vanité du collec-
tionneur de triompher n'est point son rôle :
ce à quoi elle doit viser avant tout, c'est à
ne pas favoriser la propagation des connais-
sances fausses, erronées, incomplètes, c'est
à respecter et à satisfaire les légitimes, les
impérieuses exigences de l'Histoire.

L'état de santé de M. Anatole France
l'oblige à suspendre tout travail et à quitter
Paris. Il lui est donc impossible de faire la
critique des Salons cette année.

M. Paul Adam, qui avait promis à la
Gazette des Beaux-Arts de rendre compte des
Salo/is de i8gj, a bien voulu nous prêter dès
maintenant sa précieuse collaboration. Notre
livraison de Juin s'ouvrii'a par le premier
article de M. Paul Adam sur les Salons de
1896.
 
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