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La chronique des arts et de la curiosité — 1896

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Nr. 30 (19 Septembre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19744#0295
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N» 30. — 1896 BUREAUX : 8, RUE FÂVART -Jt, 19 Septembr».

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CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

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PARIS ET DÉPARTEMENTS :

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PROPOS DU JOUR

La moderne critique d'art a senti la né-
-cessité de se créer une langue propre. En
son besoin de paraphraser des choses qui
échappent à la narration et à la description
telles qu'on les entendait autrefois, elle a
forgé tout un style factice, où les clichés
abondent déjà. Pour ne prendre qu'un
exemple, on pourrait citer des pages entières
de revues qui prêtent à un étrange quipro-
quo, le lecteur inquiet se demandant s'il lit
une chronique musicale ou la critique d'une
exposition de peinture, n'il s'agit de Wa-
gner ou de M. Gauguin. Aux épithètes con-
sacrées telles que sonore, vibrant, etc., sont
venus s'ajouter des vocables à double en-
tente tels que symphonie, dissonance, noies
piquées, scénario, gammes, sourdine, or-
chestration, fugue, etc., et personne n'ignore
désormais que les couleurs chantent.

De pareilles proses devancent de beau-
coup les recherches des physiciens qui étu-
dient l'analogie des ondes sonores avec les
ondes colorées. Mais il est un mot dont l'a-
bus est manifeste et que nos confrères em-
ploient, ce semble, hors de propos : c'est le
mot synthèse, mot qu'on apprend dans les
manuels de chimie, en préparant son bacca-
lauréat. On l'emploie couramment dans le
sens de résumé, alors qu'il signifie unique-
ment reconstitution ; il ne peut être utilisé
que dans le sens inverse d'analyse et ne
comporte nullement le sens de chose abré-
gée. Après avoir décomposé un corps en ses
parties par l'analyse, c'est pratiquer la syn-
thèse de ce corps que de rapprocher artifi-
ciellement les éléments dissociés et de re-

constituer le corps primitif. On peut dire,
quoique ce soit parler une langue pédante,
que les tableaux de Salammbô sont la syn-
thèse de ce que nous savons sur Garthage ;
mais combien peu de tableaux sont des re-
constitutions ! Qu'on dise donc : « Voici les
pochades de M. X... »; mais qu'on évite de
dire : «Voici les magistrales synthèses».
Cela ne signifie rien et c'est légèrement ridi-
cule.

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NOUVELLES

La Manufacture nationale des Gobe-
lins vient de livrer au Musée de la Comédie-
Française une nouvelle tapis-erie; exécutée
d'après la composition de Joseph Blanc, et
représentant Le Couronnement de Molière;
les deux personnages principaux entourant le
buste de Molière sont Tartufe et Dorine,
sous les traits de M. Sylvain et de Céline Mon-
taland, interprètes de ces deux rôles. Cette ta-
pisserie, d'une valeur de 5o.00u fr., mesure
5 m. de haut sur 3 m. de large. La feuille de
livraison de cette œuvre importante porte les
noms des tapissiers qui l'ont exécutée : chef
de pièce : M. Émile Maloisel, sous-chef d'ate-
lier; artist s tapissiers : MM. Michel, Pomme-
ret, Plistat, Roudillon, Kalhoff, Provillard,
Gagnot, Hocheid, Georges Maloisel, Eyrich.
Cette feuille de livraison e t déposée aux ar-
chives delà Comédie Française.

Au musée Carnavalet, acquisition d'in-
téressants documents, aquarelles, gravures,
de-sins, etc., parmi lesquels : la place du
Ghâ elet, la fontaine des Innocents, le pont
de la Goncorde, le Pont-Neuf, etc., en 1K13:
L uis^XIV inaugurant les Invalides; la fête
de l'Être suprême; l'Hôtel Dieu après l'in-
cendie de 1772; la foire de Bezons ; ne nom-
breux portraits de Marie-Antoinette, la prin-
 
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