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La chronique des arts et de la curiosité — 1896

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Nr. 33 (31 Octobre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19744#0323
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N° 33. — 1896

BUREAUX : 8, RUE FAVART

31 Octobre.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE SAMEDI MATIN

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la Chronique des Arts et de la Curiosité.

PARIS ET DÉPARTEMENTS \

Un an.........12 fr. | Six mois........8 fr.

PROPOS DU JOUR

Ce n'est pas sans un sentiment de contra-
riété inquiète, dont l'expression est délicate
à mesurer, que nous voyons le Musée du
Louvre donner asile à des moulages d'après
l'antique. Quelle que soit la nature de ces
moulages, on ne peut s'empêcher de penser
qu'ils occupent, au rez-de-chaussée du pa-
lais, la place de monuments originaux, et, si
leur exposition temporaire semblerait légi-
time, leur intrusion à titre définitif a quelque
chose qui choque la logique et ressemble à
une erreur d'attribution.

Les fouilles exécutées à Delphes offrent un
réel intérêt scientifique. Elles n'ont mis à
jour encore aucun fronton magnifique, et
il ne faut pas en être étonné. Le public mal
informé s'attend toujours à voir des trésors
sortir de terre ; il marque une certaine décep-
tion lorsque les explorateurs, comme à Dé-
los, comme à Delphes, ne rapportent pas des
marbres dignes de Phidias et des objets d'ar-
gent et d'or. Il faudrait lui dire que les ré-
sultats n'en sont pas moins précieux et que
l'honneur de notre pays reçoit un nouveau
lustre de ces recherches désintéressées. Par
une entente diplomatique, en effet, le
royaume de Grèce conserve désormais les
monuments originaux découverts en terre
grecque, de même que le Sultan, sauf arran-
gement contraire, reste propriétaire des mer-
veilles exhumées dans son vaste empire.

Est-il nécessaire d'exposer au Louvre le
moulage des objets provenant de chaque
mission française ? Nous persistons à ne pas
le croire.

Il est bien naturel que le public se fasse
une idée fausse des conditions dans les-

quelles se pratiquent les fouilles scientifi-
ques ; trop souvent la presse est dans la
même ignorance. A propos de la nouvelle
galerie des moulages, la Direction du Louvre
a été accusée des crimes les plus imagi-
naires. C'est ainsi qu'à la cinquième page
d'un grand journal elle a été accusée d'avoir
refusé, d'un beau geste, les antiquités décou-
vertes par une mission allemande à Per-
game. Les originaux découverts par M. Hu-
mann sont allés directement et de plein droit
au Musée de Berlin, qui, certes, ne les a pas
plus proposés à notre conservatoire qu'à celui
du British Muséum. Pourquoi ne pas ajouter
à la liste des crimes de l'Empire le grief
d'avoir laissé à l'Egypte, au musée de Bou-
laq, les objets trouvés au Sérapeum par
notre grand Mariette ?

Risum teneatis amici. Un mot, cependant,
pour éviter tout malentendu : ce n'est pas le
caractère presque purement archéologique
des débris découverts à Delphes qui nous in-
vite à protester contre l'admission au Louvre
de leurs empreintes. Dans une salle voisine se
trouvent les vénérables fragments rapportés
par M. de Sarzec de Chaldée, des palesi
sans têtes et des galets grisâtres. Eh bien,
nulle découverte n'a été, depuis cinquante
ans, aussi glorieuse que celle faite à Tello,
et nous souhaitons que les nouvelles re-
cherches de cet explorateur privilégié dé-
cuplent de pareilles richesses. Elles ne paient
pas de mine, mais elles nous ont tout sim-
plement révélé la plus imprévue des civili-
sations antiques.

Est-il exact que l'on veuille envoyer en
Russie, pour être offerte à l'Impératrice, la
' tapisserie représentant Marie-Antoinette et
ses enfants, d'après le tableau de M»>° Yigée
 
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