Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

La chronique des arts et de la curiosité — 1896

DOI Heft:
Nr. 12 (21 Mars)
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.19744#0115
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
X« 12. — 1896.

PUREAUX : 8, RUE FAVART

21 Mars

mm

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

i SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX.ARTS

PARAISSANT Lt SAMEDI M ATI iQ '

les abonnés à une année entière de la. Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la. Chronique des Arts et de la Curiosité.

PARIS ET DÉPARTEMENTS

Va an.........12 fr. | Six mois....... . 8 fr.

PROPOS DU JOUR

Sur les autels que les peintres du mysti-
cisme moderne dressent dans leurs intimes
chapelles, les maîtres du passé se succèdent
ou se superposent, comme les saints sur le
calendrier, et c'est toujours le saint du jour
qui a donné le meilleur exemple de toutes
les vertus. Aujourd'hui, Botticelli subit une
légère éclipse ; Léonard de Vinci vise à le
supplanter et déjà lui fait concurrence.

11 n'y eut pas, dans la réalité, de peintre
moins mystique en intention que Léonard.
Bon vivant et de façons libres, peu préoc-
cupé de sa peinture, il eut bien le secret
d'une tendresse affinée et divine, mais on
l'aurait fort étonné en lui demandant où il
avait dérobé celui de son mystérieux idéa-
lisme. Ce sont nos littérateurs qui ont in-
venté le « décevant sourire » de Mona Lisa
Oherardini et transformé en sphinx énigma-
tique la troisième femme de Francesco del
Giocondo ; ce sont eux aussi qui ontépilogué
sur ce doigt tendu de l'Ange delà Vierge aux
rochers et du Précurseur du Louvre. Taine
lui-même ne se laissait-il pas aller à la rhé-
torique la plus... musicale, lorsqu'il écrivait
ceci : « Dans la structure de ses corps et de
ses têtes, dans la finesse et la mobilité de
ses impressions, il [Léonard] a découvert
d'avance ces sentiments complets et subli-
mes, raffinés et délicieux que les poètes ex-
•quis de notre siècle sont parvenus à expri-
mer, je veux dire la supériorité et les exi-
gences do la créature trop fine, trop nerveuse,
trop comblée, qui a tout et trouve que c'est
peu de chose » ? Voyez enfin le Vinci fantas-
tique imaginé par M. Gabriele d'Annunzio,
et qui n'est qu'un ébat littéraire.

A la retombée des Alpes, autour des
lacs miraculeux de Lombardie, on rencontre
parfois des vierges et des matrones qui por-
tent le cachet de la beauté léonardesque et le
type si rare de la race gauloise des Insubres.
Léonard peignit leurs aïeules, avec le fond
bleu velouté des montagnes du ïessin, sans
l'ombre d'une obsession sentimentale. Par
pudeur, qu'on laisse le grand homme en
paix. Son œuvre est inimitable et se passe
de commentaire. Dans de beaux corps il a
placé des âmes pures, sans arcanes, sans
logogriphe et sans philosophie.

NOUVELLES

On a distribué à la Chambre le fascicule
du budget de 1897 relatif aux dépenses de
l'Instruction publique et des beaux-arts. Ce
projet comporte une réduction de 50.000fr. sur
le crédit affecté à la restauration des palais
de Versailles et de Trianon et augmentation
d'une somme égale à ce crédit destinée aux
aménagements du Louvre. L'aménagement
de la salle des États paraît aujourd'hui décidé
et les agrandissements, que réclame depuis
si longtemps le musée du Louvre, seront
effectués on 1897.

Voici le résultat des élections de la So-
ciété des artistes français pour le jury de pein-
ture des Salons de 1896-97-98. Ont été élus :

MM. Bonnat, 846 voix — Détaille, 838 — Cor-
mon, 781 — J.-P. Laurens, 796 — Jules Le-
febvre, 795 — Benjamin Constant, 783— Bou-
guereau. 782—AlbertMaignan, 779—-Gérôme,
765 — Français, 757 — L.-O. Merson, 755 —
Jules Breton, 754 — T. Eobert-Fleury, 747 —
Harpignies, 737 — Henner, 725 — Guillemet.
704 — H. Pille, 711 — Tattegrain, 710 — Aimé
Morot, 710 — Busson, 705.
 
Annotationen