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La chronique des arts et de la curiosité — 1896

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Nr. 26 (25 Juillet)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19744#0251
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N« 26. — 18% BUREAUX : 8, RUE FAVART 25 Juillet.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE SAMEDI MATIN

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la Chronique des Arts et de la Curiosité.

PARIS ET DÉPARTEMENTS :

Un an.........12 fr. | Six mois........ 8 fr,

PROPOS DU JOUR

La Commission des Monuments histori-
ques s'est réunie sous la présidence du mi-
nistre de l'Instruction publique et des
Beaux-Arts, pour examiner quelle suite il
convenait de donner à l'affaire de la démo-
lition de la porte Limbert à Avignon.

Après avoir entendu la lecture du rap-
port de M. Paul Bœswillwald, inspecteur
général des monuments historiques, chargé
de faire sur place une enquête avec son col-
lègue, M. Selmersheim, la Commission a
émis le vœu que l'administration poursuive
l'application de la loi du 13 mars 1887.

Cette enquête, tous les Parisiens l'ont
menée sans grande fatigue, en regardant les
photographies publiées par les journaux
illustrés; ils se sont rendu compte delà
masse de matériaux que représentait la porte
disparue et de l'acharnement que les démo-
lisseurs ont dû apporter à leur besogne pour
la terminer si vite. Il ne saurait être ques-,
tion de reconstruire la porte Limbert; en
mettant tout au mieux, c'est donc une
amende minime - comme toutes les amen-
des stipulées par les lois françaises — qui
fera retour au Trésor. Cela sera une sanc-
tion insuffisante.

Rappelons, à ce sujet, que notre diplomatie
a renoncé à réclamer une indemnité pécu-
niaire aux puissances, comme la Chine,
chez lesquelles les massacres de protégés
français sont fréquents ; dans certains dis-
tricts, l'amende uniforme était préparée
-d'avance dans les caisses de l'administra-
tion et, selon l'état du budget, on calculait
combien de chrétiens on pouvait se per-
mettre de martyriser.

Une fois l'amende infligée à Avignon con-
nue, les municipalités à l'aise pourront se
payer le plaisir de démolitions tarifées.
Mais notre, scepticisme va jusqu'à douter
que cette amende soit jamais perçue, et, nous
le demandons encore une fois, quelle sera
la position des membres de la Commission ?

L'Espagne prend la tète du progrès et la
Catalogne va devenir une terre d'élection,
non, comme on pourrait le croire, pour les
artistes, les poètes ou les nouveaux mariés,
mais pour... les critiques d'art. Nous appre-
nons, en effet, que la junte municipale de
Barcelone, sur la proposition du Comité
organisateur, vient de voter la somme de-
trois mille francs, qui sera distribuée en
prix de 1.500, 500 et 100 francs aux auteurs
des meilleurs articles sur l'exposition ouverte
aux bords du Llobregat.

Ce ne sont certainement pas les mérites
purement littéraires des concurrents que le
jury voudra peser; il ne s'agit pas de primer
un éloge académique, ni de relever le genre
vieilli du dithyrambe. Cependant, après le
couplet patriotique de rigueur, chacun con-
çoit que la lutte se circonscrira entre les
meilleurs champions d'un grand assaut de
courtoisie intéressée.

Les mauvaises langues auraient, ici, ma-
tière à épiloguer ; mais laissons Timor.
d'Athènes à sa mauvaise humeur. En somme,
le système peut être admis par les plus rigo-
ristes, car il consiste à récompenser après
et officiellement des services qu'on rémunère
parfois avant qu'ils ne soient rendus et sans
publicité.
 
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