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La chronique des arts et de la curiosité — 1896

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Nr. 5 (1er Février)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19744#0047
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N" 5. — 1896. EUREAUX : 8, RUE FAVART 1" Février.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX.ARTS

PARAISSANT LE SAMEDI MATlrt

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la Chronique des Arts et de la Curiosité.

PARIS ET DÉPARTEMENTS i
Un an. ........ 12 fr. | Six mois........8 £r.

PROPOS DU JOUR

Lord Frederick Leighton occupait à Lon-
dres et au cœur de l'art anglais une position
rayonnante, sinon dominatrice, et meurt
comblé d'honneurs comparables à ceux que
recueillirent Rubens, Horace Vernet, Hans
Makart. La grâce de ses manières et l'affé-
terie mondaine de ses œuvres, si galamment
adaptées au goût d'un public puriste et imbu
•de sentiments hiérarchiques, l'intelligent
cosmopolitisme et le souci de plaire qu'il
cultiva toujours désignaient pour de hautes
distinctions aristocratiques ce peintre né
grand seigneur, de môme qu'un lyrisme in-
génieux avait désigné lord ïennyson aux
lauriers dorés dé poète officiel.

Mais on ne saurait comparer l'un à l'autre;
Leighton n'a rien d'un peintre national,
comme Menzel en est un aujourd'hui, tandis
que Tennyson fut le barde qui chanta sa
patrie. Il faut même avouer que notre senti-
ment de l'heure présente répugne à ces hégé-
monies artistiques que les souveraines fa-
veurs consacrent aux yeux de la foule. Et
qu'on ne dise pas que le Français voit trop
vite la vanité des vanités ; cela n'empêche
pas son discernement d'être loyal ; il honore
autrement les élus de son cœur.

Il les honore sans se laisser éblouir et sans
se rebuter jamais. ïaine l'a dit avec émotion
dans le morceau de bravoure qui clôt son
Histoire de la littérature anglaise, et où il
compare précisément à Tennyson le pale et
défaillant Musset. Après avoir mis en paral-
lèle la vie du poète favori de l'Angleterre et
celle de l'Enfant du Siècle le plus indisci-

pliné, un cri lui échappe, à la gloire de l'ar-
tiste nerveux et misérable : « Il a souffert,
mais il a inventé ; il a arraché avec déses-
poir de ses entrailles l'idée qu'il avait conçue
et l'a montrée à tous vivante. Cela est plus
difficile et plus beau que d'aller caresser et
comtempler les idées des autres... Le monde
qui a écouté Tennyson vaut mieux que notre
aristocratie de bourgeois et de bohèmes ;
mais j'aime mieux Alfred de Musset que
Tennyson ».

Chez nous, c'est le consentement univer-
sel de la postérité qui décerne, seul et sans
préjugé, l'immortelle pairie.

NOUVELLES

Les objets légués au Louvre par un ama-
teur parisien bien connu, feu M. L. Leroux (1),
sont maintenant définitivement connus, grâce
â l'ouverture du testament; presque tous ces
objets sont fort intéressants et tous feront cer-
tainement bonne figure dans les collections
du Louvre. Voici l'indication de ces objets :
1» Une belle tapisserie tissée d'or, de la fin du
xvc ou du commencement du xvi» siècle, d'après
un tableau du musée de Munich attribué à
Rogier van derWeyden : Saint Luc faisant le
portrait de la. Vierge ; — huit plats hispano-
moresques de la fin du xv° siècle et de la plus
grande beauté; — un pot à bière en vermeil,
orfèvrerie de Bâle, xvie siècle; —ungobeleten
vermeil, orfèvrerie de Nuremberg, xvp siècle;
— deux vitrines remplies d'émaux du xv° et
du xvi» siècle ;— une femme accroupie jouant
avec un enfant, bronze du xvie siècle; — un
Saint Michel pesant les âmes, bronze du xvic siè-
cle ; — un mortier en bronze, xvie siècle ; — une

(1) Voir Chronique des Arts du 28 décembre 1895.
 
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