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La chronique des arts et de la curiosité — 1896

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Nr. 16 (18 Avril)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19744#0151
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N° 10. — 1896

EUREAUX : 8, RUE FAVART

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A L.A GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE SAMEDI MATIN

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la Chronique des Arts et de la Curiosité.

PARIS ET DÉPARTEME.N.TS :
Un an.........12 fr. | Six mois........8 fr.

PROPOS DU JOUR

Le cours d'Esthétique musicale appliquée
que M. Lionel d'Auriac vient d'ouvrir en
Sorbonne élève officiellement la musique
au rang des Beaux-Arts. On sait que, jus-
qu'ici, elle marchait à leur suite et à respec-
tueuse distance. En bonne hiérarchie elle
venait après la gravure, et, dans les comptes
rendus académiques, la mention : Beaux-
Arts et Musique, établissait une distinction
désobligeante qu'on peut considérer, désor-
mais, comme eÎTacéo.

C'est un sujet digne de tenter un esthéti-
cien que l'histoire de ce mouvement qui,
peu à peu, a donné à la musique une place
prépondérante dans les préoccupations ar-
tistiques du public. Avons-nous réellement
un goût musical, et depuis combien de
temps ? Les conférences de M. d'Auriac
prenant, cette année, pour objet, l'étude de
la période comprise entre 1828 et 1836, fe-
ront sans doute ressortir à quel point, chez
nous, l'histoire de la musique se confond
avec celle du théâtre. L'art abstrait de
Bach et de Beethoven nous est encore
difiieile à pénétrer, et nous avons besoin
d'un point d'appui, d'une donnée posi-
tive, pour sentir pleinement la beauté des
combinaisons sonores. La Symphonie pas-
torale eût moins réussi à captiver un
auditoire français et ne fût pas immédia-
tement devenue populaire sans le commen-
taire explicatif qui la lit préférer des habi-
tués de feu Pasdeloup. Et si Berlioz, et plus
récemment Wagner, exercent un si despo-
tique attrait, c'est par le côté poétique et la
signification concrète de leur œuvre. Le goût

musical pur est quelque chose d'assez diffé-
rent, en somme, de celui qui est, au fond,
le nôtre ; il y a un abîme entre la satis-
faction de l'amateur se délectant d'ouvrages
où le sentiment dramatique est effacé ou
nul, et qui accordent 4Deu à la sensation,
comme une fugue de Bach ou une sonate de
Beethoven, et la commotion physique pro-
duite sur une foule par la Chevauchée des
Valhyries ou l'a Marche hongroise. Les
vrais connaisseurs, ceux qui aiment la mu-
sique pour elle-même, sont malgré tout,
assez rares chez nous et c'est tout au plus
si, en ces dernières années, grâce à la quan-
tité prodigieuse de concerts donnés à Paris,
le nombre s'en est sensiblement accru.

Ils étaient moins encore au temps que
M. d'Auriac se propose d'étudier et malgré
les triomphes de la Muette, de Guillaume et
des Huguenots. La vogue de ces ouvrages
tint, pour le moins, autant à des considéra-
tions de sujet, de mise en scène, de chan-
teurs, et parfois d'actualité politique, qu'à
leur seule beauté musicale, quelque soin
qu'eussent pris leurs auteurs de la façonner
pour le succès. Le vrai développement de
notre goût musical s'est fait en dehors du
théâtre, et l'histoire de la musique drama-
tique en France, à cette époque, ne peut être
qu'une étude, fort édifiante, il est vrai, des
variations de la mode.

Nos lecteurs trouveront plus loin des dé-
tails sur la réorganisation des salles égyp-
tiennes du Louvre. Nous apprenons d'autre
part qu'il est question dépeindre, de décorer
ces belles salles bâties en grand appareil,
où la sévère pierre de taille fait aux monu-
ments antiques le seul fond digne d'eux par
 
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