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La chronique des arts et de la curiosité — 1896

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Nr. 28 (22 Août)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19744#0275
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N° 28. — 1896

BUREAUX : 8, RUE FAVART

22 Août.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE SAMEDI MATIN

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PARIS ET DÉPARTEMENTS :

Un an. ........12 fr. | Six mois...... ... 8 frf

PROPOS DU JOUR

Lorsqu'il fut décidé que le clou de l'Expo-
sition de 1900 serait la construction de deux
palais jumeaux, sinon égaux, entre le Cours-
la-Reine et les Champs-Elysées, tout Paris
pleura la disparition du Palais de l'Indus-
trie. Pour vaincre les résistances, le Comité
directeur fut obligé de promettre que deux
monuments seraient élevés aux Arts: l'un
— chacun connaît la phrase — plus spécia-
lement destiné à des collections rétrospec-
tives et consacrées ; l'autre, adapté aux be-
soins des exhibitions d'art contemporain.
Mais, quel est le sportsman plein de ruse
qui réussit à persuader à d'aussi graves per-
sonnages qu'il fallait que les proportions
du hall intérieur fussent exactement celles
de la nef condamnée, afin que le concours
hippique pût y continuer ses représenta-
tions ? Pourquoi cet ultimatum de la Société
des concours hippiques? Ne le demandons
pas, puisqu'elle a gain de cause : Beali
possidentes.

Le tour est bien joué. Il rappelle l'histoire
des joyeux compagnons qui entraient aux
Français sans bourse délier, le premier di-
sant seulement au contrôle : « Ces Messieurs
sont avec moi ». La Direction générale, ter-
rorisée à l'idée d'être impopulaire, a donc
imposé aux architectes concurrents le péri-
mètre coté d'une piste équivalente à cette
oasis de sable jaune dans laquelle on creu-
sait et on rebouchait fiévreusement tous les
printemps des rivières artificielles pour
quelques jours de parade hippique. Cela n'a
pas été sans conséquence ; en particulier, la
largeur obligatoire de quarante mètres a

contraint les concurrents à opter entre les
alternatives suivantes : donner une largeur
mesquine aux salles ou renoncer à tout motif
de décoration extérieure occupant quelque es-
pace, tel que portique ou galerie extérieure.
Mais nous reverrons la même rivière artifi-
cielle et il est heureux que la Société hippi-
que n'ait pas réclamé dix mètres de plus dans
tous les sens car il devenait impossible, en ce
cas, d'aménager les salles réservées à la
peinture.

Après que nos architectes se seront donnés
tant de mal, il serait piquant que cela ne
servît de rien. Qui, cependant, peut prévoir
l'avenir et la mode ? On ne pensait pas, en
1855, à réserver une piste aux sports nais-
sants dans le Palais de l'Industrie: aujour-
d'hui qu'on leur réserve la place d'honneur,
ils pourraient bien émigrer, adopter un autre
emplacement et si, d'ici à cinquante ans, ils
se centralisent dans quelque Palais de cristal
à l'ouest de Paris, on s'étonnera que les plans
du Palais des Arts aient été conçus en vue
de leur donner satisfaction. Après avoir pro-
mis à Paris de lui donner des musées, on
lui donne un manège.

Un grand journal du matin s'étant étonné
de ce qu'un tableau de Heim, la célèbre
Distribution des récompenses au Salon de
1824, fût depuis de longs mois absent du
Louvre, l'Administration a calmé les craintes
du public en annonçant que, loin d'être li-
vré aux restaurateurs, le tableau était dans
les ateliers du musée à la disposition d'un
artiste chargé d'en effectuer la copie. On
ignore généralement que l'usage suivi dans
les musées italiens existe en France lorsqu'il
s'agit de commandes officielles. On pourrait,
 
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